Le Journal

Alexandre Tansman, 125 ans

par

Le compositeur polonais Alexandre Tansman est né le 11 juin 1897 à Łódź de parents juifs. Il a commencé à jouer du piano dès l'âge de quatre ans, et ses premières compositions ont été écrites à l'âge de huit ans. Il a étudié à l'Académie de musique de Łódź et à l'Académie de musique de Varsovie.
En 1919, il remporte le Concours national polonais de composition pour deux compositions présentées anonymement (le premier prix pour une fantaisie pour violon et piano, le deuxième prix pour une sonate pour piano).
Il s'installe en France et prend la nationalité française en 1920. En 1932-1933, il effectue une tournée mondiale. Durant sa période parisienne, Tansman rejoint un groupe de musiciens étrangers connu sous le nom d'École de Paris ; Artur Honegger et Darius Milhaud tentent de le convaincre de rejoindre le groupe Les Six, mais il refuse.
En 1940, il fuit l'occupation allemande dans le sud de la France, et en 1941, il parvient à s'enfuir aux États-Unis via Lisbonne. À Hollywood, il travaille principalement comme compositeur de musique de film. C'est là qu'il a fait la connaissance d'Igor Stravinsky, avec qui il se lie d'amitié et qui l'a beaucoup influencé. En 1946, il est nominé pour l'Oscar de la meilleure musique de film, pour le drame de guerre Paris Underground, réalisé par Gregory Ratoff. Au total, il écrivit la musique de quinze films.
Tansman revient à Paris en 1946 et écrit une biographie de Stravinsky en 1947. Il a pu renouer avec ses succès antérieurs en Europe et a écrit après la guerre ses œuvres les plus importantes, qui ont également été jouées par les grands orchestres et chefs d'orchestre. L'ensemble de son œuvre comprend plus de 300 oeuvres, dont sept opéras, onze ballets, six oratorios, 80 œuvres orchestrales (neuf symphonies), ainsi que de nombreuses œuvres de musique de chambre (huit quatuors à cordes), huit concertos, une centaine d'œuvres pour piano et des œuvres pour enfants. Tansman est également connu pour ses œuvres pour guitare, qu'il a principalement écrites pour Andrés Segovia (Cavatine et Suite in modo polonico, 1962). Segovia a toujours joué ces œuvres lors de tournées et d'enregistrements. Elles font aujourd'hui partie du répertoire standard pour guitare. Presque toutes ses œuvres ont été enregistrées sur CD. Une discographie peut être consultée sur le site www.alexandre-tansman.com. Tansma est décédé à Paris le 15 novembre 1986.

Un Stradivarius atteint 15,3 millions de dollars

par

Le violon Stradivarius "de Vinci" de 1714, ayant appartenu au virtuose Toscha Seidel, a été vendu hier soir par la maison de vente aux enchères Tarisio pour 15,34 millions de dollars (14,5 millions d'euros). Seidel aurait joué de ce violon sur la bande-son du Magicien d'Oz.

Il s'agit de la deuxième vente aux enchères la plus élevée pour un Strad. Le record est détenu par le "Lady Blunt", vendu par Tarisio en 2011 pour 15,9 millions de dollars.

Klaus Mäkelä à Amsterdam

par

Le jeune chef finlandais Klaus Mäkelä deviendra le "partenaire artistique" de l'orchestre du Concertgebouw. À partir du 27 août, il sera chef d'orchestre pour un contrat de cinq ans, avec 12 semaines de travail par an.
Mäkelä, 26 ans, n'a pas l'intention pour l'instant de quitter l'un ou l'autre de ses orchestres philharmoniques, à Paris et à Oslo.

Interrogé sur les raisons qui l'ont poussé à choisir le C'bouw alors que tant d'autres se disputaient ses services, il a répondu : "Je suis un chef d'orchestre très sensible au son et cet orchestre a un son vraiment extraordinaire. Une fois que vous l'avez entendu, vous ne pouvez plus le quitter".

Mäkelä succède à Daniele Gatti, qui a été licencié il y a quatre ans.

Les Huguenots reportés à La Monnaie

par

En raison d'un nombre important de cas de Covid, la première des Huguenots à Bruxelles, initialement prévue le dimanche 12 juin, est reportée au mercredi 15 juin à 18h. Plusieurs personnes du chœur, de l'orchestre, de la distribution, des danseurs et des techniciens ont été testées positives.

 

Hommage à Iannis Xenakis

par

Du 5 au 9 juillet, dans la ville de Xàbia (Alicante), aura lieu la 5e édition du Festival Àgora Actual Percussió. Sous la direction artistique de Juanjo Guillem, le Festival Àgora est l'un des grands événements consacrés à la percussion contemporaine, tant sur le plan de l'analyse et de la création que sur celui de l'interprétation.

Cette édition sera consacrée au compositeur grec Iannis Xenakis, dont on célèbre le centenaire cette année. Une série de concerts, de conférences et de classes de maître rendront hommage à un musicien qui a considérablement enrichi le répertoire de la percussion contemporaine avec des titres tels que Pléïades, Okho, Psappha ou Persephassa, mais se concentrera également sur l'influence que sa poétique -fondée sur la relation étroite entre la musique et les mathématiques- a eue sur deux compositeurs espagnols : Francisco Guerrero et Ramón Ramos.
Les cinq concerts, donnés par les groupes Neopercusión, Projecte SoXXI et Synergein Project, auront lieu dans différents lieux de Xábia et seront gratuits.

Le programme du festival sera complété par des propositions interdisciplinaires, des conférences et des master classes données par des musicologues, des architectes et des musiciens sur des aspects liés à l'œuvre des trois compositeurs.

Décès de Sophie Lauwers

par

On vient d'apprendre le décès de Sophie Lauwers.
Elle était à Bozar depuis vingt ans et en était la directrice générale depuis octobre 2021.

"Le dimanche 29 mai, Sophie s’est éteinte, entourée des siens, des suites d’une maladie avec laquelle elle vivait depuis de nombreuses années. Avec elle, Bozar perd une directrice expérimentée et une collègue inspirante. Jusqu’au bout, Sophie a continué à travailler pour notre maison. Nous garderons le souvenir d'une personnalité subtile vivant sa vie avec passion et beaucoup d'humour. Sophie puisait sa force dans la beauté, dans l'art, et la transmettait à son entourage avec le sourire.

Durant 20 ans, Sophie s’est investie corps et âme dans la vie de notre maison des arts, d’abord en tant que coordinatrice d’expositions, ensuite, à partir de 2011, comme directrice du département des expositions et finalement, ces derniers mois, en tant que directrice générale. Dès le début de son parcours, elle s’est employée à jeter des ponts entre art classique et art contemporain, mais également entre les arts graphiques et les autres disciplines. En tant que directrice des expositions, Sophie a mené son projet artistique selon trois axes essentiels : l’art ancien, les grands noms de l’art de la première moitié du XXe siècle et les artistes contemporains, qu’ils soient belges ou étrangers. Elle a également contribué à donner une nouvelle vie à la tradition des « antichambres » : la mise en perspective d’œuvres d’artistes contemporains au sein d’une constellation artistique plus vaste. Le succès des expositions Michaël Borremans, Keith Haring et David Hockney relève en grande partie de son travail. Sophie tenait à présenter les grands noms et les artistes plus confidentiels comme Jacqueline Mesmaeker, et jugeait qu’il était naturel d’accorder une attention égale aux artistes femmes.

Sophie considérait son mandat de directrice générale comme la pierre angulaire d’un travail d’équipe, un voyage à la croisée de ce que nous connaissons déjà et de ce qu’il nous reste à découvrir. Les artistes créent du lien, ils font acte de générosité et nous ouvrent les portes de l’imagination : voici trois aspects qui étaient au cœur de sa vision culturelle. Dans sa lettre de candidature, on pouvait lire : « Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles est l’institution qui m’a littéralement modelée. J’y ai appris à gérer la complexité, à y consolider mes convictions dans un monde en perpétuelle évolution et à rester efficace dans des circonstances changeantes tout en renforçant ma capacité d’adaptation. Par la prise de risque et la formulation de propositions, je n’ai jamais cessé de grandir et d’apprendre. J’ai également appris à avancer collectivement et à voir l'importance de la nuance, dans un monde où le consensus n'est pas acquis et où la diversité est une force, malgré toutes les frictions qu'elle peut parfois provoquer. »

Une nouvelle première pour Michael Tilson Thomas

par

Le chef Michael Tilson Thomas dirige cette semaine pour la première fois l'Orchestre Philharmonique tchèque.
Au programme, la Symphonie en do majeur de Schubert et Appalachian Spring de Copland.

Carmina Burana, 85 ans

par

Les Carmina Burana, créés le 8 juin 1937,  sont une cantate scénique composée par Carl Orff en 1935-1936. Le titre complet en latin est « Carmina Burana : Cantiones profanæ, cantoribus et choris cantandæ, comitantibus instrumentis atque imaginibus magicis », soit en français : Poèmes chantés de Beuern : Chants profanes, pour chanteurs solistes et chœurs, avec accompagnement instrumental et images magiques.

Orff entra en contact avec les textes pour la première fois dans Wine, Women, and Song, publié par John Addington Symond en 1884, qui comprenait une traduction en anglais de 46 poèmes du recueil. Michel Hofmann, étudiant en droit et amateur de latin et de grec, a aidé Orff à sélectionner et organiser 24 de ces poèmes afin de former un livret.

Le livret contient donc des textes en latin, moyen haut-allemand (Mittelhochdeutsch1) et ancien français. Les sujets, profanes, dont il traite sont nombreux et universels : la fluctuation constante de la fortune et de la richesse, la nature éphémère de la vie, la joie apportée par le retour du printemps, les plaisirs de l'alcool, la chair, le jeu, la luxure, etc.

Quelques rares poèmes ont une notation musicale schématique en neumes, mais Orff ne s'en est pas inspiré : cette notation lui était-elle étrangère, ou bien pensait-il que la musique du Moyen Âge n'intéresserait pas son public ? Ce n'est qu'à partir de 1950 environ que de nombreux interprètes ont pu aborder de manière plus scientifique et plus vivante les musiques du Moyen Âge, après les travaux de musicologues comme Jacques Chailley (et d'autres avant lui), et après que l'Abbaye Saint-Pierre de Solesmes eut entrepris (dès le xixe siècle) de retrouver l'authenticité du chant liturgique de l'Église catholique (le chant grégorien). Les interprètes ont également développé l'organologie médiévale et se sont enrichis de l'étude de plusieurs musiques de tradition orale.

Harry Ogg à la Deutsche Oper am Rhein

par

Le chef britannique Harry Ogg (27 ans) prendra la tête de la Deutsche Oper am Rhein à partir d'août 2022.
Harry Ogg a remporté le 3e prix du Concours de direction d'orchestre Mahler 2020 à Bamberg et le 2e prix du Concours de direction d'orchestre du MDR Symphony Orchestra à Leipzig en 2018. Il a aussi été finaliste du Concours de direction d'orchestre Donatella Flick-LSO au Barbican à Londres.
Il vit à Cologne et il est assistant de François-Xavier Roth au Gürzenich Orchester Köln depuis plus de deux ans.

Nouveau chef en Géorgie

par

Le chef italien Giacomo Sagripanti est nommé à la tête du Tblisi Opera and the Orchestra (Géorgie).

Il est pour le moment principal chef invité à Bari.