Le Journal

Création de la "Suite de Lieder" de José Luis Turina

par

L'Ensemble Sonido Extremo créera à Badajoz et Madrid la Suite de Lieder de José Luis Turina, une œuvre commandée par le Centre National de Diffusion Musicale (CNDM) à son compositeur résident actuel.
Le programme s'ouvrira avec la première espagnole de Navires disparaissant à l'horizon de Mikel Urquiza, inspiré du Panorama Mesdag de La Haye, un cyclorama à 360 degrés considéré comme le plus grand tableau des Pays-Bas. Ensuite, ce sera au tour de Dos Danzas de « Le Rayon dans l'eau », un spectacle musical original de José Luis Turina.

"Giulio Cesare in Egitto" de Händel, 300 ans

par

Giulio Cesare in Egitto (ou souvent : Giulio Cesare) est un opéra en trois actes composé en 1723 par Georg Friedrich Haendel pour sa propre compagnie, la Royal Academy of Music, créé en 1724 à Londres. Le livret est une adaptation par Nicola Francesco Haym, du Giulio Cesare in Egitto représenté à Venise en 1675 (texte de Giacomo Francesco Bussani, musique d'Antonio Sartorio).

L'opéra est créé au King's théâtre Haymarket de la Royal Academy of Music de Londres le 2 mars. Il s'agit du cinquième ouvrage que le compositeur écrit pour l'institution. C'est, dès l'origine, un succès et Haendel le reprend en 1725, 1730 et 1732, pour un total de trente-huit représentations dans les saisons qui suivent. Il est également monté à l'étranger, comme à Hambourg en 1725, à Brunswick et à Paris en 1737. Avant le xxe siècle, la dernière représentation a lieu à Hambourg en 1737.

Certains airs comme V'adoro, pupilleSe pietà ou Piangerò (Cleopatra), Va tacito ou Dall' ondoso periglio (Cesare), Svegliatevi nel core de Sesto ou encore le poignant duo de Cornelia et Sesto qui termine le premier acte, sont devenus des pièces de concert.

Le compositeur, ravi du succès de son ouvrage, continue d'exploiter le sujet politico-moral dans ses opéras suivants, mais qui finit néanmoins par lasser le public.

L'ouvrage est pensé comme un chant à la grandeur de Rome et de la vertu des Romains face à l'amoralité des Egyptiens. L'évolution du personnage de Cléopâtre se situe dans le développement d'une morale royale en fréquentant César.

Giulio Cesare est l'opéra italien de Haendel le plus représenté sur les scènes modernes. Oublié pendant près de deux siècles, l'œuvre reparaît pour la première fois à Göttingen en Allemagne en 1922. On prend dès lors, et pour longtemps, l'habitude de tronquer la partition, traduire le livret, couper les da capo (reprise de la première partie d'un air, forme universelle de l'aria dans l'opéra italien durant la majeure partie du XVIIIe siècle), transposer la plupart des rôles masculins pour mieux satisfaire le goût contemporain (baryton pour César et Ptolémée, à l'origine castrats altos...). Une version française voit brièvement le jour en 1935 avec Louise Mancini.

Ce n'est qu'avec le renouveau de la musique baroque vers 1970 que des versions fidèles à la partition de Haendel apparaissent. Parmi celles-ci, le concert donné au festival de Beaune et l'album enregistré en 1991 par René Jacobs avec la mezzo-soprano américaine Jennifer Larmore dans le rôle titre, fait encore autorité. Au sein d'une discographie plus abondante que pour tout autre opera seria, elle fut la première à proposer un texte intégral, non arrangé, non transposé, un orchestre virtuose d'instruments originaux et un climat théâtral fidèle aux intentions supposées des auteurs.

Les principales productions du chef-d'œuvre ont eu lieu à Vienne en 1954 (partition mutilée sous la baguette de Karl Böhm), à Londres en 1963 (première tentative d'un César contralto, et avec la jeune Joan Sutherland en Cléopâtre), à la radio bavaroise en 1965 (version publiée par la suite), à l'ENO de Londres en 1979 avec le César un peu arrangé mais marquant de Janet Baker, aux États-Unis en 1985 puis en Europe (Bruxelles 1988, Nanterre 1990) dans une production moderne et décapante de Peter Sellars qui transportait l'action dans un Moyen-Orient très actuel visité par un Président américain.

En France, l'ouvrage entreprend une carrière plus tardive. Il ne fait son entrée à l'Opéra de Paris qu'en 1987 dans un spectacle facétieux et soigné de Nicholas Hytner sous la direction de Jean-Claude Malgoire (repris par Ivor Bolton en 1997 puis, usant pour la première fois d'instruments originaux, Marc Minkowski en 2002).
La première version intégrale de l'opéra entendue est celle de Peter Sellars en 1990, avec Jeffrey Gall dans le rôle-tire et Lorraine Hunt-Lieberson dans celui de Sextus.
On le voit aussi, la même année 1999, à Bordeaux, à Montpellier (avec Sara Mingardo et Laura Claycomb dans une production allemande de Willy Decker reprise par Christophe Rousset) ; puis en 2007 l'opéra est joué à Nancy (changé en cabaret colonial par Yannis Kokkos, avec Marie-Nicole Lemieux et Ingrid Perruche) et à Lille (accueil du spectacle échevelé de David McVicar créé à Glyndebourne, sous la direction d'Emmanuelle Haïm).

Yrjö Kilpinen, 65 ans

par

Le compositeur finlandais Yrjö Henrik Kilpinen est né à Helsinki le  et mort en cette ville le .

Il a fait ses études musicales à Helsinki, Vienne et Berlin.
Il est d'abord critique musical et professeur avant de se consacrer uniquement à la composition à partir de 1925.
Il est surtout connu pour ses mélodies, il en a écrit plus de six cents, d'après des poèmes finlandais, suédois et allemands. On peut citer Kanteletar-lauluja, soixante-quatre mélodies d'après Kanteletar (1953-54).
Son style, classique, s’inspire étroitement du lied romantique allemand.
En 1948, est nommé Académicien.

Amadeo Roldan, 85 ans

par

Le compositeur et violoniste cubain Amadeo Roldán y Gardes est né le 12 juillet 1900 à Paris et mort le 7 mars 1939 à La Havane.

Roldán est né d'un père espagnol et d'une mère métisse cubaine, Albertina Gardes. Celle-ci étant pianiste, elle initia ses enfants à la musique. La sœur d'Amadeo, María Teresa devint ainsi mezzo-soprano et son frère Alberto violoncelliste.

Roldán s'en fut à Cuba en 1919, après avoir étudié le violon et la théorie musicale au Conservatoire de Madrid jusqu'en 1916. Il organisa des concerts en tant que premier violon et président du nouvel Orquesta Sinfonica de La Havane en 1922. Au milieu des années 1920, il fut nommé maître de concert de l'Orquesta Filarmonica de La Havane, poste qu'il occupera comme chef d'orchestre à partir de 1932. Il est à l'origine du quatuor à cordes Havana.

C'est durant cette période que Roldán, un des leaders du mouvement musical afro-cubain, écrit les premières pièces symphoniques intégrant des instruments de percussion afro-cubaine. La cinquième et la sixième de ses Rítmicas (1930) comptent parmi les premières pièces de musique classique pour percussion seule.

L'œuvre la plus connue de Roldán est le ballet La Rebambaramba de 1928, décrit par un critique de l'époque comme « un musicorama multicolore… représentant une fiesta afro-cubaine dans un superbe écran de rythmes et mélodies Caraïbes, avec la participation d'une faune multiformes de percussions tribales, y compris un glissando polydental sur une mâchoire d'âne. »

Roldán est mort au sommet de son art, à 38 ans, d'un cancer du visage d'origine pulmonaire. Sa carrière a suivi un chemin semblable à celle d'Alejandro García Caturla. Les deux hommes sont considérés comme des pionniers de l'art symphonique cubain moderne.

Bedrich Smetana, 200 ans

par

Le compositeur tchèque Bedřich Smetana est né le 2 mars 1824 à Litomyšl et mort le 12 mai 1884 à Prague. Il est célèbre pour son poème symphonique Vltava (La Moldau), le deuxième d'un cycle de six intitulé Má Vlast (Ma patrie), ainsi que pour son opéra La Fiancée vendue.

Bedřich Smetana est né en Bohême d'un père brasseur et bon musicien. Seul parmi onze enfants à atteindre l'âge adulte, il apprend le piano et le violon dans son enfance. À huit ans il compose déjà, mais son père voit sa carrière musicale d'un mauvais œil et veut faire de Bedřich un économiste. Pourtant, après ses études au lycée de Pilsen, Bedřich étudie la musique à Prague où il devient maître de musique chez le Comte Leopold Thun. Franz Liszt le soutient financièrement lors de l'édition de ses premières œuvres et de la fondation d'une école de musique en 1848. Il s'engage dans le mouvement nationaliste tchèque.

Il doit différer un mariage avec une jeune pianiste, Katerina Kolarova, mais se marie quand même en août 1849. Après quelques années, il perd trois de ses quatre filles, et son épouse est atteinte de tuberculose. En 1856, Smetana s'installe à Göteborg en Suède, où il mène une activité d'enseignant, de chef d'orchestre et de musicien de musique de chambre. De retour à Prague en 1863, il fonde une autre école de musique, dans le but de promouvoir la musique tchèque. Il est nommé chef d'orchestre de l'Opéra de Prague en 1866, où Antonín Dvořák joue de l'alto et compose également. Les deux hommes se lient rapidement d'amitié.

En 1874, atteint d'une surdité due probablement à la syphilis, il doit mettre fin à ses fonctions de direction d'orchestre. Il se consacre alors exclusivement à la composition, étant complètement sourd. En 1875, sa santé déclinant, il se réfugie à Jabkenice, un village de Bohême centrale. Il est interné en hôpital psychiatrique en 1883 à Prague, et il décède le 12 mai 1884.

Smetana fut le premier compositeur à utiliser des éléments spécifiquement tchèques dans sa musique. Ses opéras sont fondés sur des thèmes tchèques, et il utilisa beaucoup de rythmes et de mélodies du folklore tchèque dans ses compositions. Les Brandebourgeois en Bohême est le premier opéra entièrement écrit en tchèque. Il influença profondément la vie musicale des pays de Bohême, non seulement par son art de la composition mais par son implication dans la vie artistique pragoise. L'influence de son œuvre ne se limita pas à ses compatriotes (Antonín Dvořák, Zdeněk Fibich…) puisqu'un compositeur comme Arnold Schönberg saura reconnaître sa dette envers Smetana.

Le Printemps de Prague s'ouvre chaque année le 12 mai, date anniversaire de la mort de Smetana, par une interprétation de Ma Patrie, son cycle de six poèmes symphoniques.

 

Friederike Hofmeister aux Archives Bach de Leipzig

par

Les Archives Bach de Leipzig accueillent une nouvelle directrice générale : Friederike Hofmeister prendra ses fonctions le 1er mars 2024. Elle succède à Ulrich Wingerter qui dirige l'entreprise par intérim depuis septembre 2020.

Le conseil d'administration des Archives Bach dit avoir trouvé en Hofmeister une personnalité capable de "préparer l'institution aux défis futurs grâce à une vision stratégique".

Friederike Hofmeister faisait partie de l'équipe fondatrice du centre culturel berlinois « Radialsystem V » et en est la directrice générale depuis 2014.

Les Archives Bach se considèrent comme un centre de compétence musicale sur le lieu principal de l'œuvre de Jean-Sébastien Bach (1685-1750). Son objectif est de mener des recherches sur la vie et l'œuvre du compositeur et de la famille de musiciens Bach, de préserver son héritage et de le transmettre comme ressource pédagogique.

Le Président des Archives Bach est le claveciniste, organiste, chef d'orchestre et musicologue néerlandais Ton Koopman.

Sonya Yoncheva, Officier dans l’ordre des Arts et Lettres

par

Joël Meyer, ambassadeur de France en Bulgarie, a remis les insignes d’officier dans l’ordre des Arts et Lettres à Sonya Yoncheva.
La soprano est particulièrement distinguée non seulement pour son art, mais aussi pour son engagement humanitaire. Rappelons en effet que Sonya Yoncheva est ambassadrice pour l’UNICEF en Bulgarie.

Alexander Neef prolonge son contrat avec l'Opéra de Paris

par

Le président français Emmanuel Macron confie à Alexander Neef un second mandat de six ans en tant que directeur général de l'Opéra de Paris.
Ce renouvellement court jusqu'en 2032.
Neef a pris ses fonctions en septembre 2020 pour un mandat de 6 ans.

Tor Aulin, 110 ans

par

Le compositeur et chef d'orchestre suédois Tor Aulin est né à Stockholm le 10 septembre 1866 et  décédé à Saltsjöbaden le 1er mars 1914.

Tor Aulin était un violoniste, chef d'orchestre et compositeur suédois.
Il a étudié au Conservatoire de Stockholm de 1877 à 1883 et à Berlin de 1884 à 1886 avec Émile Sauret et Philipp Scharwenka.
De 1889 à 1902, il est premier violon à l'Opéra Royal de Stockholm, puis chef d'orchestre de l'Association des concerts de Stockholm et, à partir de 1909, de l'Orchestre Symphonique de Göteborg.
En 1887, il fonda le Quatuor Aulin, le premier quatuor à cordes entièrement professionnel de Suède. Jusqu'à sa dissolution en 1912, cette formation de quatuors à cordes a acquis une grande renommée. Avec Stenhammar, Aulin a défendu l'œuvre de Franz Berwald et, en tant que soliste, il a donné la première de plusieurs œuvres de Stenhammar pour violon et orchestre.
Aulin composa plusieurs œuvres pour orchestre, trois concertos pour violon, une suite pour orchestre ainsi que de la musique de chambre, dont une sonate pour violon et de nombreuses petites œuvres pour violon.

Laura Netzel, 185 ans

par

Laura Constance Netzel, née Pistolekors le  à Rantasalmi et morte le  à Stockholm, est une compositrice, pianiste et cheffe d'orchestre suédoise. Elle a parfois utilisé le pseudonyme de N. Lago.

Tout au long de sa vie, elle a été fière de son héritage finlandais même si elle n'avait qu'un an quand elle a déménagé de façon permanente à Stockholm.
Laura Netzel a étudié le piano avec Mauritz Gisiko et Anton Door, le chant avec Julius Günther et la composition avec Wilhelm Heinze en Allemagne et Charles-Marie Widor en France.
Elle compose certaines de ses œuvres sous le pseudonyme de N. Lago.

Elle est active dans des causes sociales, y compris le soutien aux pauvres, aux femmes, aux enfants et aux travailleurs.
En 1866, elle épouse le professeur Wilhelm Netzel de l'Institut Karolinska.