Le Musique à Venise. De Monteverdi à Vivaldi par Olivier Lexa

par

Préface de Jordi Savall.
Voilà six mois que je feuillette ce bel ouvrage, en dévore les illustrations, en analyse les légendes, n'arrivant jamais à me décider d'un petit article pour le résumer. Car c'est toute la Grande Venise qui se déploie ici sous la plume d'Olivier Lexa, directeur général du Palazetto Bru Zane avant de devenir fondateur et directeur artistique du Venetian Centre for Baroque Music. Autant dire qu'il est amoureux de Venise et amoureux du Baroque. Venise, lieu d'art total mêlant poésie, musique, peinture, architecture et danse et, par conséquent, lieu de naissance de l'opéra ouvert à tous, un genre qui, depuis, n'a cessé de séduire parallèlement à l'émergence, dans ses ospedali, de la première grande école instrumentale d'Occident. "Nulle autre cité ne pouvait engendrer de si profondes mutations artistiques dont les traces sont, aujourd'hui encore, visibles partout, dans les arts du spectacle et du divertissement, dans les différentes formes de rapport de l'interprète au public et enfin dans un mode d'expression que les musiques actuelles continuent d'emprunter. Comment raconter, comment figurer ce bouleversement ? En rappelant qu'à cette époque, les arts ne connaissait pas de frontières : la musique se peignait et l'on peignaitt sur les scènes d'opéra". Un ouvrage qui nous conte que, dans la Cité des Doges, les sons et les couleurs de la lagune sont partout. Une musique spontanée, naturelle, qui va droit au coeur avant de s'élancer dans l'espace et dans le temps. Abondance d'illustrations, pertinence du texte, un ouvrage qui nous rend si proche le rêve, puisqu'il est réalité.
Bernadette Beyne
2015, Editions Actes Sud, 200 pages, illustrations en quadrichromie, 35 €

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