3e soirée des finales : le sérieux de Renshaw et la lumière de Kim Bonsori

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Le candidat américain Kenneth Ramshaw entre sur scène droit comme un i pour attaquer l'oeuvre imposée avec une énergie électrique.

© Bruno Vessiez
© Bruno Vessiez

Maître de la partition, il s'en tire avec les honneurs. Son concerto, celui de Brahms, est interprété avec autant de maîtrise ; on devine que chaque note a été mûrement réfléchie. La sonorité qui caractérise ce jeune violoniste est extrêmement brillante, parfois aux limites de la dureté, comme cela se pratique dans certains orchestres américains. En tout cas, elle remplit la salle. Kenneth Ramshaw, parcimonieux avec le vibrato, préfère jouer sur des attaques nettes et une rythmique précise, ainsi la cadence du premier mouvement déploie-t-elle une tension électrisante. Le second mouvement est bien mené, même si l'on pouvait attendre plus de rondeur ; quant au troisième, énergique et dansant, il se transforme malheureusement en un duel contre l'orchestre pour maintenir un tempo décent. Il est désolant d'entendre que, depuis le début du concours, aucun pupitre de l'ONB n'a pris un départ précis. En attendant, Kenneth Ramshaw déchaîne les passions dans le public, les uns louant son dynamisme, les autres déplorant une sonorité agressive. Nous sommes très curieux d'entendre le verdict final...

© Bruno Vessiez
© Bruno Vessiez

Kim Bomsori, la candidate suivante, apparaît dans une belle robe rouge. Cette jeune coréenne, étudiante à la Juilliard School, livre un imposé de haut vol. Vive, intense, tellurique, son interprétation assez libre déploie une belle gamme de couleurs. Puisque c'est aussi le concerto de Brahms que la candidate interprète ensuite, difficile de ne pas se livrer à une comparaison avec le précédent, ce qui occasionnera après coup nombre de discussions véhémentes... L'archet de Kim Bomsori est souple, son vibrato serré l'est aussi. Le son passe bien l'orchestre dès le premier mouvement qui s'achève sur une cadence touchante, construite et colorée. Au début du second mouvement, la soliste montre quelques signes de nervosité, ce qui ne l'empêche pas de continuer avec élégance. Enfin le troisième mouvement, interprété avec une implication maximale malgré quelques accrochages techniques, ne laisse pas indifférent : une partie du public se lève pour applaudir sa prestation.
Quentin Mourier Bruxelles,
Palais des Beaux-Arts, le 27 mai 2015

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