Les 80 ans de Krzysztof Penderecki –5

Cette fois, le Festival avait rejoint la grande salle de Philharmonie pour une soirée symphonique et concertante.
C’est Julius Rachlin, mieux connu en Autriche où il enseigne à Vienne et en Europe de l’Est que chez nous, qui tenait la partie de violon –le Stradivarius ex-Liebig- dans le 2e Concerto, Metamorphose (1996) de Penderecki. A la tête du Sinfonia Varsovia : Laurence Foster. Un concerto virtuose, jouant sur les contrastes de tessitures, un orchestre qui « sonne », des accords martelés, de longues mélodies du violon, de longues tenues à l’orchestre sur lequel se greffe le jeu de Rachlin. Le concerto avait été précédé de la Sinfonietta per archi (1992) dirigée par le chef finlandais Andres Mustonen pour qui la Présidente de Finlande avait tenu à se déplacer. Des accords sur lesquels se posent des soli d’alto, de violoncelle -Penderecki a un penchant pour les cordes graves- et de violon. Un long silence conduit à ce qui pourrait être un second mouvement, obnubilé par un intervalle de tierce. Andres Mustonen dirigeait aussi la Sinfonietta n°2 avec flûte obligée (1994). Un premier mouvement très sombre dans la nuance piano; un deuxième mouvement rapide basé sur des demi-tons.
La 4e Symphonie qui clôturait la soirée était confiée à Lorin Maazel qui l’avait créée à la tête de l’Orchestre National de France à l’occasion du bicentenaire de la Révolution Française (il s’agissait d’une commande faite à Penderecki par l’Etat français). L’avant-dernière symphonie purement instrumentale, une œuvre aux couleurs changeantes, autant de sensations vécues, plus sensibles dans l’enregistrement qu’en a réalisé le compositeur chez Dux (voir notre article) que dans cette version trop monocorde, même si Maazel imprime au Sinfonia Varsovia une belle couleur d’ensemble.
A demain pour d’autres aventures,…
Bernadette Beyne
Varsovie, le 19 novembre 2013