Les chants du futur
Øyvind MÆLAND
(° 1985)
Kommen–Ad Undas–Through Surfaces–Glimpse-vanished–Quatuor à cordes en deux mouvements
Stine Javin MOTLAND (voix), Sanae YOSHIDA (piano), Liv Hilde KLOKK (violon), Øystein SONSTAD (violoncelle), Oslo String Quartet
DDD–2017–71’ 15’’–Textes de présentation en norvégien et anglais–LAWO LWC 1135
Peut-on dire que le Norvégien Øyvind Mæland est un compositeur de science-fiction, tout comme on dit de Ray Bradbury ou de Philip K. Dick qu’ils sont des écrivains de science-fiction ? En écoutant les pièces de musique de chambre et les mélodies de ce disque, on serait en tout cas enclin à le prétendre, et ce n’est certainement pas par hasard si leur titre générique est « Sci-fi-Lieder » – « sci » pour « science » et « fi » pour « fiction », ainsi qu’on l’aura compris. Les plus singulières d’entre elles, écrites en 2011, s’intitulent Ad undas et s’articulent autour d’une voix, qui égrène toute une série de mots et de sons bizarres, des sortes de borborygmes, de râles, de stridulations et de clappements, les uns plus incongrus que les autres, un peu comme s’ils étaient poussés par une créature extra-terrestre ou par un être humain des temps futurs, à supposer que dans les futurs, notre langage ne soit plus du tout celui d’aujourd’hui. C’est assez déroutant, mais on doit aussi reconnaître qu’Øyvind Mæland invente bel et bien des modulations nouvelles et qu’il les arrange avec beaucoup de savoir-faire. Son Quatuor à cordes en deux mouvements confirme d’ailleurs qu’il a un style très personnel, qu’on pourrait qualifier de postmoderne, dans le sens où l’œuvre cherche à dépasser les expériences musicales dites d’avant-garde réalisées ces trois ou quatre décennies. De toute façon, une personnalité fort intéressante.
Jean-Baptiste Baronian
Son 9 – Livret 6 – Répertoire 7 – Interprétation 7