Les Musicales de Beloeil

par

La 25e édition des Musicales de Beloeil a eu lieu ce samedi 7 septembre, une semaine après le magnifique weekend des Rencontres Inattendues de Tournai. Au programme, un répertoire varié du classique à l’improvisation en passant par les métiers du cirque. Les musiciens ont également bénéficié de bonnes conditions climatiques offrant ainsi des concerts dans un cadre magnifique. Le parc du château de Beloeil convient justement très bien à ce type de festivités, d’autant que la volonté des organisateurs semblait être l’idée du flâneur baudelairien. Circulant d’une scène à une autre sans devoir passer par des contrôles de billets ou de sécurité, l’auditeur est vraiment libre d’écouter ce qui lui plaît et peut même s’allonger sur une pelouse pour savourer une version champêtre de la musique. Nous avons suivi trois représentations différentes. La première, celle d’Abdel Rahman el Bacha qui offrit au public une lecture des Klavierstücke de Schubert et des première et quatrième Ballades de Chopin. Installé sur une scène qui se prolongeait au milieu d’un bassin, c’est un pianiste concentré et raffiné que l’on entendit. Quelques libellules et vibrations d’un autre concert n’ont pas réussi à le perturber. Tout est contrôlé, tant la structure de l’œuvre que le langage harmonique. C’est l’Orchestre de Chambre de Wallonie qui prolonge notre promenade. Sur une grande scène couverte aménagée pour l’occasion, c’est un répertoire plus comique. Le concert débute avec l’Opale concerto de Galliano interprété avec professionnalisme par Laetitia Herreman, jeune étudiante du Conservatoire Royal de Mons. Gênée par le vent, elle a pu compter sur le soutien des archets des seconds violons de l’orchestre qui n’hésitent pas à arrêter de jouer pour contrer les conditions de plein air parfois difficiles. Quelques soucis de prise en charge du son se sont fait sentir. La seconde partie faisait place à des extraits d’Offenbach, Lehar, Strauss… chantés par trois artistes accomplis : Julie Mossay (soprano), Marc Laho (ténor) et Sébastien Parotte (baryton). Beaucoup d’humour, de fraîcheur, de comédie en phase avec le temps. L’assistance a même eu l’occasion de reprendre en chœur le Rossignol, œuvre tant interprétée par Luis Mariano. Enfin, l’Orchestre National de Lille, invité exceptionnel pour l’occasion, s’est lancé dans l’exécution d’Obéron (ouverture) de Weber, le Concerto pour violon de Tchaïkovski et le Sacre du printemps de Stravinsky. Un concert tourné aux couleurs slaves qui a parfaitement débuté avec une interprétation solide d’Obéron dirigée par un Jean-Claude Casadesus en forme. Le Concerto est du même niveau même si quelques soucis de balance apparaissent clairement (toujours en raison des conditions du plein air). La violoniste, Esther Yoo maitrise l’œuvre avec enthousiasme et passion malgré le froid environnant. Enfin, le Sacre est abouti, malgré un petit arrêt des cordes dans le premier tableau dû à un décalage avec les vents. Casadesus et son orchestre ont su maîtriser cet incident et ont terminé la soirée en beauté. Un beau feu d’artifices concluait cette folle journée pour laquelle le public s’est déplacé nombreux.

Ayrton Desimpelaere
Château de Beloeil, le 7 septembre 2013

Les commentaires sont clos.