Les surprises des Grandes Dames

par

Ludwig van Beethoven (1770 - 1827)
Concerto pour piano n°1
Film "Le souffle de l'orchestre"
Martha Argerich (piano), Orchestre du 18e siècle, dir.: Frans Brüggen
2014-92'-Textes de présentation en polonais et en anglais-Institut Frédéric Chopin NIFCDVD-004
Pires BruggenConcerto pour piano n°3
Film "Le souffle de l'orchestre"
Maria Joao Pires (piano), Orchestre du 18e siècle, dir.: Frans Brüggen
2014-86'-Textes de présentation en polonais et en anglais-Institut Frédéric Chopin NIFCDVD-005Une grande première pour Martha Argerich et Maria Joao Pires : jouer en concert un piano Erard de 1849, l'année de la mort de Chopin. Et ce n'est peut-être pas un hasard puisque cette captation a été réalisée lors du festival "Chopin et son Europe" dans la salle Witold Lutoslawski de la Radio Polonaise à Varsovie le 28 août 2012. Deux ans plus tard, le 13 août 2014, Frans Brüggen nous quittait. Aussi ces deux DVD lui sont-ils dédiés.
Un orchestre du 18e siècle époustouflant : dynamique, clarté des articulations, une sonorité et une vie étonnantes. Les deux solistes jouent le jeu à fond, le piano planté devant le chef comme d'usage à l'époque. Et voici la "tigresse" aux prises avec le "1er" Beethoven. Quelques secondes où on sent la pianiste un peu anxieuse, fébrile, puis elle trouve le ton, elle se pose en intelligence avec l'instrument et en tire ce que je pense que, vraiment, Beethoven voulait entendre : assertivité, jeu fond de touches, tendresse dont se dégage une merveilleuse sonorité. De temps en temps, la pianiste se laisse aller à sa fougue naturelle pour très vite rejoindre l'orchestre qui, lui aussi, se donne à fonds dans un tempo vraiment très enlevé, mais cela coule de source. L'expérience de Maria Joao Pires est plus "classique", plus sage dans ses tempi, l'Erard est moins sollicité dans ses derniers retranchements mais l'interprétation est cohérente d'un bout à l'autre, ce que l'on ne reconnaît plus toujours à Pires aujourd'hui.
Un petit film complète chacun des DVD, donnant la parole aux magnifiques musiciens de l'orchestre. Et on comprend pourquoi ce dernier sonne si bien.
Bernadette Beyne

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