Lili, la grande oubliée

par
Lili Boulanger

Lili BOULANGER
(1893 - 1918)
Hymne au soleil, oeuvres chorales
Orpheus Vokalensemble, dir.: Antonii Baryshevski, Michel Alber (piano)
2018-DDD-79'28''-Textes de présentation en allemand, anglais, français-Textes des poèmes en français et en allemand-Carus 53.489

Elle est née le 21 août 1893 ; Debussy était né le 22 août 1862. Elle est décédée le 15 mars 1918 ; Debussy est décédé le 25 mars 1918. C'est à l'âge de 17 ans que la jeune Marie-Juliette Olga Boulanger, dite Lili, décide de devenir compositrice. Elle sait sa santé précaire. Pas de temps à perdre... Elle suit des cours en privé chez Georges Caussade alors pédagogue renommé et entre au Conservatoire de Paris chez Paul Vidal. A 19 ans, elle est la première musicienne à être admise à la Villa Medicis en remportant le Grand Prix de Rome -ex-aequo avec Claude Delvincourt- avec sa Cantate. En temps que femme, elle avait été devancée de peu par la sculptrice Lucienne Heuvelmans. A 24 ans, Lili Boulanger nous laissait des oeuvres symphoniques, de musique de chambre, des pièces pour piano, mais c'est surtout la voix et la musique chorale qu'elle aimait traiter. Son unique opéra, La Princesse Maleine d'après Maeterlinck était presqu'achevé au moment de sa mort -du moins en version chant piano- mais il reste introuvable. Nadia Boulanger, sa soeur de six ans son aînée, disait que l'oeuvre sortirait de l'ombre cent ans après la mort de Lili. Mais Nadia est partie sans exhumer l'oeuvre.
De toute évidence, Lili Boulanger est imprégnée du courant impressionniste de l'époque qui la fait se rapprocher de Debussy. Et pourtant, il est difficile de détailler le style de la Grande Lili car il est pluriforme. Sous le titre Hymne au Soleil, ce CD propose quinze pièces pour soliste, choeur de chambre et piano entrecoupées de quelques aquarelles pour piano, autant de pièces à l'écoute de la poésie de la nature dont L'Hymne au soleil, autant de pièces composées entre 1911 et 1917, autant de pièces dont le texte poétique génère l'écriture, autant d'images sonores créées par des chromatismes, des modes, des formes diverses, des passages solistes, des dialogues, le piano qui se fond dans les voix, des moments dramatiques admirablement défendus par l'Orpheus Vokalensemble dirigé par Michael Alber. Un enregistrement qui vient combler les lacunes d'une discographie assez pauvre au regard de celle de ses contemporains.
Bernadette Beyne

Son 9 - Livret 9 - Répertoire 10 - Interprétation 9

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