Linus Roth, athlète du violon

Mieczyslaw WEINBERG
(1919 - 1996)
Sonate pour violon seul n° 1 op. 82–Sonate pour violon seul n° 2 op. 95–Sonate pour violon seul n° 3 op. 126
Linus ROTH (violon)
DDD–2016–74’ 22’’–Textes de présentation en anglais et en allemand–Challenge CC72688

Mieczyslaw Weinberg a composé un très grand nombre de sonates au cours de sa fructueuse carrière, mais ce n’est qu’en 1964 qu’il s’est tourné vers la sonate pour violon seul, une des formes les plus difficiles du genre qu’ont notamment illustrée au XX^e siècle des musiciens aussi importants qu’Eugène Ysaÿe, Béla Bartók, Arthur Honegger ou Serge Prokofiev. En 1967, Mieczyslaw Weinberg en a écrit une deuxième et, en 1979, une troisième – trois sonates étonnamment riches et complexes, qui donnent par moments l’impression de constituer des exercices de style, mais qui sont davantage des explorations du gigantesque et inépuisable monde de l’archet. Alors que la Sonate n° 1 comprend cinq mouvements et la Sonate n° 2 sept, très différents les uns des autres, la Sonate n° 3 se développe, elle, en un seul et dure plus de vingt-sept minutes, une sorte de longue course de fond en solitaire exigeant de son interprète (de l’athlète ?) à la fois de la technique, de l’énergie, de la concentration et, surtout, de la distinction. Ces qualités, le violoniste allemand Linus Roth, un poulain d’Anne Sophie Mutter, les possède à l’évidence, et on sent dans son jeu tour à tour coloré et précis, nerveux et lyrique, la parfaite connaissance de son instrument (son répertoire va du reste de Jean-Sébastien Bach à Astor Piazzolla). Avec ces trois sonates pour violon seul de Mieczyslaw Weinberg, il offre en tout cas à ses auditeurs un festival de sonorités étourdissantes. Peut-être parce qu’il a eu la chance – et le bonheur – de les exécuter sur un Stradivarius « Dancla » datant de 1703, propriété de la Banque d’État de Bade-Wurtemberg, le land où il a vu le jour en 1977…
Jean-Baptiste Baronian

Son 9 – Livret 7 – Répertoire 8 – Interprétation 9