Magnifique couronnement discographique pour Stephen Cleobury

par
Bernstein

Ralph VAUGHAN WILLIAMS
(1872 - 1958)

Dona Nobis Pacem
Leonard BERNSTEIN
(1918 - 1990)
Chichester Psalms
Ailish Tynan (soprano), Roderick Williams (baryton), George Hill (treble), The Choir of King's College, Cambridge, Britten Sinfonia, dir.: Stephen CLEOBURY
2017-51' 20''-Textes de présentation en anglais-chanté en latin, anglais et hébreu-textes chantés inclus-KGS 0021

L'illustre choeur du King's College de Cambridge enregistre sur son propre label ces deux oeuvres, riches, et à (re)découvrir. Il a demandé au compositeur Jonathan Rathbone (né en 1957) une réorchestration du Donis Nobis Pacem de Vaughan Williams pour accompagner une exécution par un choeur de chambre. Le grand orchestre symphonique prévu par l'auteur, en 1936, se trouve réduit à 24 musiciens. Esquissée dès 1911, cette cantate, d'une quarantaine de minutes, s'inspire de textes de la liturgie et de la Bible, mais aussi de la poésie de Walt Whitman. Elle est divisée en six mouvements, d'inégales longueurs. Au deux premiers, tendus et angoissés, succède une merveilleuse "Reconciliation", sereine, confiante, admirablement chantée par Roderick Williams, soutenu par des choeurs splendides de pureté et d'émotion. Suit le long "Dirge for Two Veterans", lamentation sur la mort d'un père et de son fils. Gustav Holst avait  écrit en 1914, sur le même texte de Whitman, une processional impressionnant. Son ami Vaughan Williams réitère avec une musique aussi fervente que grandiose. Après un duo suppliant entre la soprano et le baryton ("The Angel of Death"), l'oeuvre conclut par un final hymnique, carillonnant appel à la paix, avec intervention in fine de la soprano solo, exactement comme dans la coda de la troisième symphonie.
Commande du Festival de Chichester, les trois psaumes de Leonard Bernstein y furent créés en 1965. Le choeur, puissamment soutenu par un orgue, fort présent (Richard Gowers), une percussion puissante (Joby Burgess) et un grand orchestre, entame avec les psaumes 108 et 100, rythmés en diable . On pense parfois à Orff ou à Milhaud. Une voix d'enfant (treble) chante des extraits des psaumes 23 et 2 : c'est un deuxième mouvement très doux, malgré une violente interruption chorale, avec harpe obligée (Helen Sharp) et orchestre restreint. Le finale, plus long, commente les psaumes 131 et 133, et débute par un prélude pour orgue seul. Suit une lente supplication ("Adonai, Adonai"), dont une belle écriture harmonique illumine la montée. Lançant un mot d'espoir, la voix d'enfant conclut cette page poignante d'un Bernstein au sommet de son inspiration. Magnifique couronnement discographique pour Stephen Cleobury, qui a dirigé le King's College Choir durant 30 ans.
Bruno Peeters

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