Mahler au plus près

par
Mahler

Frédéric Chaslin, On achève bien Mahler.
Le procédé est osé et j’ai failli renoncer. Dans un espace-temps libéré de ses contraintes, fluctuant au gré des exigences du récit sans perdre ses repères, Frédéric Chaslin nous convie à un voyage insolite. Il offre à Gustave Mahler et son génie l’opportunité de se glisser dans le corps, l’esprit et le cœur d’un chef sans charisme pour terminer sa 10e symphonie, conjurer le wagnérisme et remettre le 20e siècle en état de marche.
L’astuce est fine et on prend goût aux échanges de ces deux-là. La composition, la direction, l’histoire et ses drames, la nature humaine,… l’aventure est convaincante.
Plume fine, naturelle et chaleureuse dans son humanité, Frédéric Chaslin puise dans une belle érudition pour dessiner, sans afféterie mais non sans humour, ces cheminements qu’il nourrit d’une pensée libre et d’une réflexion sensible. Et la rigueur dans l’approche du sujet n’est pas la moindre qualité de l’entreprise.
Mais tout cela serait sans doute un peu austère, nous confinant dans le clair-obscur obligé, s’il n’y avait surtout, perceptible à chaque page, le sourire espiègle de l’auteur et son plaisir évident à nous concocter cette facétie. On en redemande.
Michelle Debra
2017, Paris, Fayard, 208 pages, 20 €

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