Marc-André Hamelin dans Schubert
Franz Schubert (1797-1828) : Sonate pour piano en si bémol majeur, D960 – Quatre Impromptus D935, Op. 142. Marc André Hamelin, piano. 2018-DDD-81’52-Texte de présentation en français et allemand-Hypérion-CDA6821
Autant être honnête dès maintenant : Marc-André Hamelin est Roi dans Schubert. Pour ce récital, il s’attaque à deux monstres sacrés de ce génie trop vite emporté par la maladie. D’abord professeur d’école avant de pouvoir réellement gagner sa vie en composant -pour rappel, contre le désir de son père-, l’élève de Salieri est le digne successeur de Beethoven dont la mort aura permis à de nombreux compositeurs d’émerger en osant proposer des œuvres et langages qu’ils n’auraient jamais défendu du vivant du compositeur de la « Symphonie chorale ».
En commençant avec la grande et dernière Sonate en si bémol majeur, monument incontesté du répertoire pour clavier, Hamelin annonce la couleur : simplicité, limpidité, couleurs, respect de la partition, dynamiques dosées et langage épuré. Il ne manque rien tant la richesse de l’harmonie, épousant la fluidité de la ligne mélodique si expressive, est délicieusement accompagnée par une main gauche et un jeu de pédales subtils. Derrière cette délicatesse se cache aussi une énergie sans réserve, comme le témoigne l’exceptionnelle lecture des Impromptus Op. 142 où franchise et clarté du discours se font entendre. Tout est clair, de la maîtrise de la forme aux couleurs choisies avec intelligence. Un piano qui chante naturellement et que l’on a plaisir à entendre.
Ayrton Desimpelaere
Son 10 – Livret 10 – Répertoire 9 – Interprétation 10