Mille et une voix

par
Biber

Heinrich Ignaz Franz BIBER
(1644 - 1704)
Missa Alleluja-Nisi Dominus-Pastorella-Hic est panis
Solistes des St. Florianer Sängerknaben, Ars Antiqua Austria, dir. et violon solo: Gunar LETZBOR
2017-DDD-59'08-Textes de présentation en anglais, français et allemand-Accent ACC 24325

Mozart n'est pas le seul génie musical dont Salzbourg peut s'enorgueillir. Même si, à l'inverse du divin Wolfgang, la ville autrichienne n'est pas le lieu de naissance de Heinrich Ignaz Franz Biber et n'accueillit celui-ci qu'en 1684, une fois la maturité créatrice atteinte, en tant que maître de chapelle, la personnalité et l'excellence du compositeur né en Bohême en 1644 dépassent de loin sa notoriété actuelle, somme toute plutôt modeste. Cette Missa Alleluja à 36 voix, déjà gravée il y a une bonne vingtaine d'années par Konrad Junghänel, ravira tous les amateurs de fastes baroques par sa jubilation magnifiée à grands renforts de choeurs fournis, de cuivres étincelants et d'une timbale qui complète à merveille ce tableau haut en couleurs. Gunar Letzbor excelle dans ces manifestations exubérantes, jamais compassées mais au contraire habitées d'une imagination toujours renouvelée. Le recours aux voix d'enfants, dans la présente version, donne à l'ensemble un surcroît de vie et de fraîcheur qui se marie fort bien avec la vivacité de la direction. Par rapport à sa concurrente, la nouvelle venue nous a paru plus nerveuse, incisive, voire impertinente et plus apte à nous faire sentir toute l'originalité de ces pages. Junghänel se révèle plus traditionnel et prévisible, plus sage aussi; les préférences seront une question de goût. Les compléments pourront aussi jouer pour effectuer son choix. Alors que Junghänel proposait des Vêpres de Schmelzer, Letzbor reste plus homogène en nous offrant d'autres pièces de Biber, dont un étonnant Nisi Dominus pour basse et violon solo, qui nous rappelle qu'il est l'auteur d'un des recueils les plus célèbres dédiés à cet instrument: les Sonates du Rosaire. Le violon accompagne également les deux autres compositions qui complètent ce panorama: une Pastorella pour violon et basse continue et un Hic est panis, lui aussi pour basse et violon. Un disque remarquable et très utile pour l'exploration d'un maître dont il reste encore tant à découvrir.
Bernard Postiau

Son 10 - Livret 9 - Répertoire 10 - Interprétation 10

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