Ouverture des Festivals de Wallonie 2017 à Stavelot

par
Les FW

Si le Festival de Stavelot, fidèle à son habitude, se consacrera à célébrer les beautés de la musique de chambre cet été et ce pour la soixantième fois déjà (et très exactement du 31 juillet au 12 août), c’est à un évènement peu ordinaire qu’étaient conviés les mélomanes ce week-end puisque la jolie cité accueillait les manifestations d’ouverture des Festivals de Wallonie 2017 (au pluriel depuis cette année).

Et on peut dire qu’on avait mis les petits plats dans les grands, puisque pas moins de trois manifestations se déroulaient en une après-midi à peine ce samedi.
Les réjouissances commencèrent par un délicieux concert de l’’ensemble Soledad qu’on a déjà connu en plusieurs formations, mais qui ces temps-ci s’est réduit à un trio regroupant le pianiste Alexandre Gurning, le violoniste Jean-Frédéric Molard et le bandéoniste / accordéoniste Manu Comté. Ces fins musiciens enchantèrent le public de la belle salle du Réfectoire de l’Abbaye par des interprétations pleines de vie, de fantaisie et de raffinement d’arrangements très réussis d’oeuvres allant d’un Prélude (tiré du Prélude, Fugue et Variation) de César Franck à des extraits du ballet Cendrillon de Prokofiev, en passant par des tangos aussi dissemblables que ceux de Piazzolla ou de Stravinski. Le plus beau moment fut une superbe adaptation du mouvement lent du Concerto pour piano en sol de Ravel où la merveilleuse et hypnotique mélodie du cor anglais était reprise avec énormément de finesse et d’émotions par le bandonéon de Manu Comté, alors qu’Alexandre Gurning rendait avec beaucoup d’équilibre et de sérénité la partie originale de piano et que le violon de Jean-Frédéric Molard se substituait à lui seul aux cordes d’un orchestre qu’il faisait mieux qu’évoquer.
Juste après le concert, le musicologue Jérôme Lejeune présenta, avec le sérieux et l’érudition qu’on lui connaît, le thème de l’édition des Festivals de Wallonie 2017 « A vos claviers », par une très intéressante conférence esquissant l’histoire des instruments à clavier depuis l’époque romaine à nos jours en évoquant certains des plus illustres facteurs et instrumentistes de l’histoire. Comme le fit remarquer une auditrice, la conférence eût certainement gagné à être accompagnée d’illustrations visuelles et sonores. Mais l’orateur promit solennellement que la prochaine édition de cette conférence (le 7 août au même endroit) serait abondamment illustrée d’exemples iconographiques et discographiques.
Le concert orchestral de la journée réunissait l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, son directeur musical (et pianiste) Frank Braley, le violoniste Lorenzo Gatto et le violoncelliste Edgar Moreau dans un très original programme offrant le rare Concerto en ré mineur pour piano et violon de Mendelssohn et le rarissime Concerto pour violoncelle en do majeur de Pleyel, joué avec une virtuosité ébouriffante par Edgar Moreau. Entre ces deux pièces, les trois solistes offrirent une version du divin Notturno pour piano, violon et violoncelle de Schubert qui eût sans doute gagné à bénéficier de quelques répétitions supplémentaires. Il est cependant très difficile de se prononcer sur la qualité des interprétations offertes, car la très réverbérante acoustique de l’église Saint-Sébastien entourait toutes les prestations de l’orchestre et des solistes d’un cotonneux halo sonore qui n’empêcha cependant pas d’apprécier la belle version de la Passacaille de Halvorsen d’après Handel qu’offrirent en bis Lorenzo Gatto et Edgar Moreau.
Patrice Lieberman
Stavelot, le 10 juin 2017

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