Edgar Moreau et Kotaro Fukuma en récital

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La Mairie de Villefranche-sur-Mer présente depuis une vingtaine d'années plusieurs concerts de musique classique au mois de juillet. C'est Nelly Rainaut, grande mélomane, qui en est l'instigatrice. Elle fait ce travail en tant que bénévole et par amour de la musique.

Après l'année de la Covid, la Mairie a préféré n'organiser cette fois qu'un seul concert prestigieux.

On attendait la pianiste Khatia Buniatishvili, en récital dans un programme très intéressant. Malheureusement, elle a annulé son concert quelques jours auparavant pour cause de maladie. C'était un réel tour de force de trouver d'autres grands artistes disponibles à la même date. Le violoncelliste Edgar Moreau est un des grands chéris du public, après avoir été vainqueur aux Victoires de la Musique et lauréat du Concours Tchaïkovski il y a déjà dix ans. Il est accompagné du pianiste Kotaro Fukuma qui  était déjà venu en 2018 à Villefranche-sur-Mer et avait conquis le public. Moreau et Fukuma venaient de donner un récital en Bretagne. C'était la première fois qu'ils jouaient ensemble et la presse était très élogieuse. Nelly Rainaut s'est empressée de les contacter et le miracle s'est produit : on a pu assister à un concert mémorable.

Le public est venu nombreux, muni des parapluies car le temps était pluvieux en fin d'après-midi, mais doux en soirée. Le concert a lieu en plein air sous les étoiles, dans le cadre spectaculaire de la Citadelle de Villefranche qui date du XVIe siècle.

Dutilleux de jeunesse avec John Wilson 

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Henri Dutilleux (1916-2013) : Le Loup ; Sonatine pour flûte (orchestration de Kenneth Hesketh) ; Sonate pour hautbois (orchestration de Kenneth Hesketh) ; Sarabande et Cortège pour basson et orchestre (orchestration de Kenneth Hesketh). Adam Walker, flûte : Juliana Koch (hautbois) ; Jonathan Davies (basson), Sinfonia of London, John Wilson. 2020. Livret en : anglais, français et allemand. 56’23’’. Chandos. CHSA 5263. 

Brieuc Vourch, violoniste

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Le violoniste Brieuc Vourch accompagné du pianiste Guillaume Vincent publient un album qui confronte les sonates pour violon de Richard Strauss et César Franck. Crescendo Magazine rencontre ce brillant violoniste français qui réside actuellement à Hambourg. 

Pourquoi confronter au disque les Sonates de Strauss et Franck ? 

 Nous avons choisi ces deux sonates parce qu'elles représentent ce au service de quoi nous pensons être appelés à nous mettre à ce moment de notre vie artistique : des défis techniques, une vitalité musicale, une passion et une énergie infinies. 

Ces deux compositeurs comptent parmi les esprits créatifs, les plus forts, les plus courageux et les plus libres que l'ère romantique de la musique ait connus. Ces deux sonates pour piano et violon sont des jalons musicaux dans la vie de chacun d'entre eux. Les mettre en perspective a été, pour nous, un voyage musical passionnant.

 Nous avons travaillé sur ces deux compositions de manière méticuleuse, approchant chaque phrase avec beaucoup de soin et de savoir-faire. Il était extrêmement important à nos yeux de faire ressortir, de ces textes musicaux incroyablement profonds, le plus de couleurs, de textures et de reliefs possible. Nous avons aussi beaucoup aimé nous concentrer sur les architectures rythmiques des œuvres et sur la façon dont, en les combinant à des dynamiques subtiles, nous pouvions structurer notre discours musical.

 Quels seraient les points communs et les différences entre les 2 œuvres ? 

 Je ne suis pas musicologue, aussi je ne peux répondre qu‘avec mon opinion de violoniste. Pour une réponse musicologique à votre question, je recommande vivement la lecture des travaux de Walter Werbeck, ainsi que ceux de Hartmut Schick de la Ludwig-Maximilians-Universität de Munich, pour Strauss. Pour Franck, les archives de bibliothèques françaises et belges regorgent de documentations.

 À mes yeux, la plus grande différence entre ces deux sonates réside dans le rôle assigné à chaque instrument. Franck écrit avant tout une sonate pour piano avec un soutien violonistique alors que la partition de Strauss est presque de l‘ordre du duo concertant.

Mahler, l’effet Dudamel  ?

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Gustav Mahler (1860-1911) :  Symphonie n°8 en mi bémol majeur, dite « des Mille ».  Tamara Wilson, Leah Crocetto, Erin Morley, Sopranos ; Mihoko Fujimura, Tamara Mumford, altos ; Simon O’Neill, ténors ; Ryan McKinny, baryton ; Morris Robinson, basse. Los Angeles Master Chorale, Pacific Chorale, Los Angeles Children’s Chorus, National Children’s Chorus Los Angeles Philharmonic ; Los Angeles Philharmonic Orchestra, Gustavo Dudamel. 2019. DGG. 1 e-Album Deutsche Grammophon.

Ophélie Gaillard, Lucile Richardot et le Pulcinella Orchestra : glorieuse trinité au festival de Saintes

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Ce 24 juillet, Saintes s’est plus que jamais accordée au féminin pluriel. Accompagnées de sept acolytes en grande forme, deux femmes auréolées de talent y ont fait vibrer les murs quasi millénaires de l’église Sainte Marie de la cité musicale charentaise. 

Le festival musical de Saintes fêtait cette année son 50e printemps. Sans doute n’en fallait-il pas davantage pour que fût mis à l’honneur, le temps d’un concert, l’auteur des fameuses Quattro Stagioni. Retransmis en direct dans les jardins de l’abbaye, l’événement draina un public nombreux, qui communia sans modération à l’enthousiasme des artistes. 

Ophélie Gaillard, à la tête de l’ensemble Pulcinella, formation à géométrie variable dont elle est directrice artistique, confirma, à ceux qui n’en avaient encore entendu que les enregistrements aguichants réalisés pour le label Aparté, l’agilité et la délicatesse de son jeu. Qui ne se souvient de son intégrale des sonates pour violoncelle et basse continue de Vivaldi ou, plus récemment, du double album, consacré au même compositeur, à l’occasion duquel la celliste franco-helvétique et ses comparses convoquèrent, pour notre plus grand plaisir, la mezzo-soprano Lucile Richardot et la contralto Delphine Galou ?    

Bien que presque exclusivement consacré au Prêtre Roux, le programme de ce concert, très intelligemment conçu, fut d’une fraîcheur bienvenue : mêlant airs d’opéra et œuvres instrumentales, il ravit les sens tant par la variété formelle des œuvres présentées que par la diversité des affects qui les parcouraient. De prime abord intime, sinon retenue, la sonorité de l’ensemble gagna rapidement en assurance et en profondeur, à l’exception, hélas, de celle du clavecin, dont les guirlandes d’accords brisés peinaient à franchir l’enceinte des instruments à cordes. A une assertivité grandissante, les musiciens conjuguèrent un souci prononcé des contrastes, à la faveur d’une articulation extrêmement soignée.  

Belle époque avec vents 

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Albert Roussel (1869-1937) : Divertissement, Op.6 ; Achille-Claude Debussy (1862-1918) : Petite pièce, Première Rhapsodie, Syrinx ; Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Romance, Op.6, Caprice sur des Airs danois et russes, Op.79 ; Charles Koechlin (1867-1950) : Deux nocturnes, Op.32 bis ; André Caplet (1878-1925) : Quintette, Op.8. Orsino Ensemble, Pavel Kolesnikov. 2020. Livret en  anglais, allemand et français. 79’24’’. CHSA 5282. 

Emouvantes cantates intimes d’Alessandro Scarlatti et Antonio Caldara

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Cantates pour voix seule avec violon. Alessandro Scarlatti (1660-1725) : Dove fuggo ? A che penso ? pour voix, violon et basse continue ; Appena chiudo gli occhi (Il sogno) pour voix, violon et basse continue. Antonio Caldara (1670-1736) : Vicino a un rivoletto pour voix, violon, violoncelle et basse continue ; Innocente cor mio pour voix, violon et basse continue.  Giuseppe Valentini (1681-1753) : Allettamento da camera en ré mineur, op. 8 n° 1 pour violon et basse continue. Giuseppina Bridelli, mezzo-soprano ; Quartetto Vanvitelli. 2020. Notice en anglais, en français et en italien. Textes des cantates en italien, avec traductions anglaise et française. 76.57. Arcana A487.

Le label de l’Orchestre symphonique de Hambourg 

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Luciano Berio (1925-2003) : Folk Songs ; Xavier Montsalvatge (1912-2002) : Cinco canciones negras ; Manuel de Falla (1876-1946) : El amor brujo. Catriona Morison, mezzo-soprano ; Symphoniker Hamburg, Sylvain Cambreling. 2020. Livret en allemand. 64’41. Symphoniker Hamburg. SyHa 202001. Philippe Boesmans (né en 1936) : Chambres d’à côté, Trakl-Lieder (transcription pour petit orchestre de Sylvain Cambreling) ; Arnold Schönberg (1874-1951) : Ode pour Napoléon Bonaparte, Op.41b (version pour orchestre à cordes) ; Giacinto Scelsi (1905-1988) : Quattro Pezzi. Sarah Wegener, soprano ; Dörte Lyssewski, narratrice ; David Kadouch, piano ; Symphoniker Hamburg, Sylvain Cambreling. 2021. Livret en allemand. 71’54’’. Symphoniker Hamburg. SyHa 202101