Une très enthousiasmante intégrale des concertos pour piano de Mozart sur instruments d’époque 

par

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : les 27 Concertos pour piano (dont Concerto pour deux – deux versions – et trois pianos) ; 3 Concertos d’après J. C. Bach ; les 2 Rondos pour piano et orchestre ; Air « Ch’io mi schordi di te ? ». Ronald Brautigam, pianoforte ; Die Kölner Akademie dirigée par Michael Alexander Willens (sauf Concertos pour deux et trois pianos) ;  Carolyn Sampson, soprano, Alexis Lubimov, pianoforte ; Haydn Sinfonietta ; Manfred Huss, pianoforte et direction ; Carolyn Sampson, soprano. 20062015. 11h 48m 03s. Livrets séparés en anglais, en allemand et en français. 12 SACD BIS-2544.

L’Opéra de Lausanne part en tournée avec Dédé 

par

« Dans la vie faut pas s’en faire, moi je ne m’en fais pas ! »… Qui n’a pas gardé en mémoire ce refrain que fredonnait Maurice Chevalier avec cette gouaille de dandy qui avait fait le succès de Dédé dès le soir de la création du 10 novembre 1921 au Théâtre des Bouffes-Parisiens ? De ce vaudeville d’Henri Christiné sur un livret d’Albert Willemetz, l’intrigue est bien mince : pour plaire à la ravissante Odette, André de la Huchette dit Dédé achète le magasin de chaussures de M. Chausson, en ignorant que le propriétaire est l’époux de la belle. Pour redonner un certain lustre à la boutique au bord de la faillite, Dédé en confie la gérance à Robert Dauvergne, joueur ruiné à Monte-Carlo, qui s’emploie à activer les rénovations avec la complicité des vendeuses travaillant le soir comme danseuses au Casino de Paris. Seule, la chef de rayon, Denise, ne sait pas comment se débarrasser de son ancien patron, Maître Leroydet, le notaire, alors que, secrètement, elle aime Dédé. Après moult péripéties, elle finira par l’épouser, tandis qu’Odette obtiendra de M.Chausson que Robert conserve le poste de gérant du magasin. 

Cent ans après la première, cette légèreté quelque peu datée fait toujours mouche auprès d’un public hilare qui a applaudi à tout rompre la production que l’Opéra de Lausanne a présentée dimanche dernier 6 juin. Dans un décor simple de Sébastien Guenot consistant en une tourelle d’exposition jouxtant un comptoir sous lequel s’enchevêtrent les cartons à souliers, la mise en scène et la chorégraphie de Jean-Philippe Guilois se déroulent à un rythme endiablé, que pimentent les magnifiques costumes d’Amélie Reymond mêlant le réalisme bourgeois aux paillettes de la scène.

« Where I start, you do not end » - Déambulation à travers des espaces sonores

par

Ancien site des ateliers Paul Wurth situé dans le quartier de la gare à Luxembourg, Le Carré, transformé en lieu culturel temporaire pour les Rotondes alors en travaux de réhabilitation, héberge depuis plusieurs associations intriguées par le potentiel artistique du bâtiment industriel (on pense au Plan K de la rue de Manchester à Bruxelles, à l’époque de Frédéric Flamand ou des Disques du Crépuscule) : l’ensemble de musique contemporaine United Instruments of Lucilin, qui généralement y répète, aujourd’hui en ouvre les portes pour un concert performance qui mène son public, numéroté et en couleur, de salle en salle, de gradin à siège, de siège à canapé.

Empty Chairs, justement, de la Belgo-Néerlandaise Cathy Van Eck, ouvre l’action : pas d’instrument mais trois chaises, chacune équipée d’un haut-parleur en interaction, via un dispositif d’électronique en temps réel, avec un microphone sur pied au centre de la scène. Trois chaises que les musiciens bougent, disposent, reposent, déposent, dont ils traînent les pieds, sur lesquelles parfois ils s’assoient : la relation entre ces objets du quotidien, les humains qui les manipulent, les sons qui en découlent, le feedback qui naît des mouvements et son traitement dans les haut-parleurs, voilà ce qui intéresse la créatrice de ce « performative sound art ».

Lucrezia Borgia de Donizetti à Bergame, un spectacle qui laisse perplexe

par

Gaetano Donizetti (1797-1848) : Lucrezia Borgia, opera seria en un prologue et deux actes. Marko Mimica (Don Alfonso), Carmela Remigio (Donna Lucrezia Borgia), Xabier Anduaga (Gennaro), Varduhi Abrahamyan (Maffio Orsini), etc. Chœurs du Teatro Municipale di Piacenza ; Orchestra Giovanile Luigi Cherubini, direction Riccardo Frizza. 2019. Notice en italien et en anglais, avec bref synopsis. 144.00. Deux DVD Dynamic 37849. Aussi disponible en Blu Ray. 

Barbara Hannigan galvanise le Philhar’ et le public dans Stravinsky, Offenbach et Weill

par

C’était un programme particulièrement festif pour ce concert où Barbara Hannigan, dans le cadre de sa résidence à Radio France, dirigeait l’Orchestre Philharmonique. 

Tout d'abord, Pulcinella, pour lequel Igor Stravinsky a repris, pour l’essentiel, des pièces de Jean-Baptiste Pergolèse. La suite d’orchestre, qui permet à tous les instrumentistes de briller, est souvent jouée. Le ballet intégral est moins connu et c’est bien dommage, car c’est ainsi que nous saisissons réellement le contenu émotionnel de ce chef-d'œuvre néo-classique.

Dès l’Ouverture, nous sentons que la générosité sera au rendez-vous. Le hautboïste et les chefs de pupitres des cordes recherchent l’expression, loin de tout maniérisme. Le ténor Ziad Nehme entre pour la Serenata ; la voix est claire et directe, et il pose un décor pastoral et sentimental qui ne laisse pas encore présager les tourments qui vont venir. Suivent quelques pièces d’orchestre contrastées, puis l’Allegretto dans lequel la mezzo-soprano Julia Dawson se charge de nous faire comprendre, avec ses graves terrifiants, que la commedia dell’arte a ses côtés glaçants. Et en effet l’Allegro assai qui s’enchaîne, outre de nous faire admirer la virtuosité des cordes et de la flûtiste, nous emmène bien dans le tumulte, confirmé par l’arrivée peu après du baryton-basse, Douglas Williams, aux vrais airs de Don Giovanni. À son départ l’orchestre exprime une bien émouvante tristesse.

Une passionnante intégrale des symphonies de Marcel Poot

par

Marcel Poot (1901-1988) : Symphonies n° 1 à 7. BRTN Philharmonic Orchestra, direction Hans Rotman ; Orchestre Symphonique de la Radio Nationale Belge, direction Franz André ; Orchestre Symphonique de Moscou, direction Frédéric Devreese ; Philharmonie van Antwerpen, direction Léonce Gras. 1960, 1971, 1995-96. Notice en anglais, en néerlandais et en français. 141.26. Un album de deux CD Naxos 8.574292-93.

L’Opéra de Poznań propose une version chaleureuse de Halka de Moniuszko

par

Stanislaw Moniuszko (1819-1972) : Halka, opéra en quatre actes. Dominik Sutowicz (Jontek), Magdalena Molendowska (Halka), Lukasz Goliński (Janusz), Rafael Korpik (Stolnik), Magdalena Wilczyńska-Goś (Zofia), Damian Konieczek (Dziemba) ; Chœurs et Orchestre de l’Opéra de Poznań, direction Gabriel Chmura. 2019. Notice en anglais. Pas de texte du livret, mais synopsis. 117.10. Un album de deux CD Naxos 8.660485-86. 

Baroque à Gdansk : trois cantates profanes de Johann Freislich, Kapellmeister de l’église Sainte-Marie

par

Musica Baltica 8. Johann Balthasar Christian Freislich (1687-1764) : Cantates Kinder der Musen FreisWV E 28 ; Eilet, ihr beglückten Schiffe, aus dem weiten Orient FreisWV E 35 ; Auf, Danzig, lass in jauchzenden Chören FreisWV E 20. Ingrida Gápová, soprano. David Erler, alto. Georg Poplutz, ténor. Thilo Dahlmann, basse. Goldberg Baroque & Vocal Ensemble, direction Andrzej Mikołaj Szadejko. Octobre 2020. Livret en anglais, français, allemand. Texte des chants en allemand non traduit. TT 75’30. SACD multicanal. MDG 902 2209-6.