Armin Jordan au Festival de Lucerne 

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Claude Debussy (1863-1918) : Prélude à l’après midi d’un faune ; Albert Roussel (1869-1937) : Suite n°2 de Bacchus et Ariane, Op.43 ; Claude Debussy (1862-1918) : Six épigraphes antiques (orchestration d’Ernest Ansermet) ; Ernest Chausson (1855-1899) : Poème de l’Amour et de la Mer. Dame Felicity Lott, Orchestre de la Suisse Romande, Armin Jordan. 1988-1994. Livret en : allemand, anglais et français. 74’36’’. Audite. 95.648. 

Pages symphoniques de Sir Richard Rodney Bennett, volume 4

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Sir Richard Rodney BENNETT (1936-2012) : Œuvres pour orchestre, volume 4 : Troubadour Music ; Concerto pour piano et orchestre ; Aubade ; Country Dances, livre I ; Anniversaries. Michael McHale, piano ; BBC Scottish Symphony Orchestra, direction John Wilson. 2020. Livret en anglais, en allemand et en en français. 65.52. Chandos SACD CHSA 5244.

Les tops du mois de septembre 

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En mars dernier, quand Crescendo Magazine a mis en ligne sa sélection des concerts du mois, on ne se doutait pas qu’il faudrait attendre 5 mois pour mettre en ligne la suivante. Dès lors, nous sommes heureux de vous proposer une sélection d’événements à ne pas rater. Nous rappelons qu’il s’agit ici d’une sélection éditoriale et non d’un panorama exhaustif de l’offre de concert. 

Crescendo Magazine est par ailleurs heureux de vous annoncer qu’il sera, tout au long de la saison, partenaire média du CAV&MA (Centre d’Art Vocal & de Musique Ancienne) de Namur et de l’Atelier Lyrique de Tourcoing

Cette rentrée musicale commence fort, à Lille, avec un concert de l’Orchestre Français des Jeunes, sous la direction de Fabien Gabel (relisez ici l'interview qu’il nous a accordée). Ce sera au Nouveau Siècle le 3 septembre prochain. 

A quelques encablures, l’Atelier Lyrique de Tourcoing vous attend pour une journée portes ouvertes, le samedi 19 septembre, avec une affiche de classe mondiale : Bertrand Chamayou et Jean-François Heisser au piano ; Jean-Guihen Queyras au violoncelle ; le quatuor Manfred ; les mezzo-sopranos Salomé Haller et Isabelle Druet ; la Grande Ecurie et la Chambre du Roy sous la baguette d’Alexis Kossenko et Les Siècles sous la direction de François-Xavier Roth. 

Ce même François-Xavier Roth sera en concert en Belgique au Singel d’Anvers avec son autre orchestre : le Gürzenich Orchester Köln dans des oeuvres de Stravinsky et R. Strauss avec Bertrand Chamayou en soliste (7 septembre). On le retrouve ensuite à la Philharmonie de Paris pour un concert qui rendra hommage à la chorégraphie originale du Bolero de Maurice Ravel (26 et 27 septembre). 

Le Chœur de Chambre de Namur – Team Liège et la Cappella Mediterranea sous la direction de notre cher Leonardo García Alarcón seront en l’église de Falmignoul dans le cadre du festival Orferidis pour un programme de Maîtres Wallons de la Renaissance (19 septembre à 17h et 20h). CALeonardo

Sabine Devieilhe chante l’amour 

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On ne présente plus la jeune soprano Sabine Devieilhe qui s’est imposée comme l’une des sopranos les plus incontournables du moment. Alors qu’elle avait particulièrement marqué le public bruxellois lors des représentations de Die Zauberflöte en 2018, elle revient pour un récital des plus attendus. Accompagnée par Alexandre Tharaud, elle chantera son dernier album consacré à l’amour selon Poulenc, Ravel, Fauré et Debussy.  

Votre nouvel album s'intitule “Chansons d’amour” et il offre un panorama de mélodies françaises de Ravel, Debussy, Fauré, Poulenc. Comment avez-vous choisi ce programme ?

Alexandre et moi avons un amour en commun : la mélodie française. Nous l'avons d'autant plus réalisé en parcourant les piles de partitions que nous avons lues à deux. Le répertoire de la fin du XIXe et du début XXe foisonne de bijoux très contrastés les uns des autres. Notre choix des compositeurs avait pour but de brasser les grands courants d'écriture propres à cette période. La veine folklorique ou populaire chez Ravel et Poulenc, la romance chez le jeune Debussy ou Fauré, l'harmonie tantôt modale, l'atmosphère  chez Ravel et Debussy, et de merveilleux poèmes chez tous. 

La mélodie française est un style des plus exigeants. Quelles sont les difficultés à surmonter et les écueils à éviter pour trouver le ton juste ? 

Il est vrai que la mélodie française demande une attention particulière au texte pour le rendre le plus intelligible possible, ainsi qu'une grande rigueur vocale. Le ton juste se trouve dans la composition du programme pour offrir un vrai moment de théâtre et d'intimité au public.

Edward Gardner face à Peter Grimes 

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Le chef d’orchestre Edward Gardner sort un enregistrement du Peter Grimes de Benjamin Britten. Publiée par Chandos, cette gravure voit le maestro au pupitre de l’excellent Orchestre Philharmonique de Bergen dont il est le Directeur musical. Cette parution est l’un des événements éditoriaux de la rentrée !

Vous sortez un nouvel enregistrement de Peter Grimes par Benjamin Britten. Cet opéra incarne plus que tout autre l’opéra anglais. Est-ce que cela a un sens particulier pour un chef d'orchestre anglais d'enregistrer cet opéra ?

Je ne suis pas sûr qu'être Anglais soit particulièrement pertinent pour interpréter Peter Grimes ; c'est une histoire universelle et un langage musical à multiples facettes ! Ce que je peux vous dire, c'est que j'ai été amoureux de la musique et du cadre dramatique de Britten dès mon plus jeune âge. Mon premier privilège avec ce chef d’oeuvre a été de le jouer avec la compagnie pour laquelle elle a été écrite : le Sadler's Wells Opera, qui est devenu l'English National Opera. Cette compagnie était fière de la pièce et en était propriétaire, ce qui m'a permis de l'approfondir.

Pour cet enregistrement, vous dirigez votre Orchestre Philharmonique de la ville de Bergen, en Norvège. Comment cet orchestre s'est-il approprié l’œuvre ?

À part les Quatre Interludes maritims, la suite orchestrale tirée de l'opéra, l'orchestre de Bergen ne connaissait pas Peter Grimes. Il est vite apparu que le cadre et l'ambiance de l'opéra étaient les mêmes que dans le Suffolk. Bergen est une ville isolée, régie par la mer et le temps, et ce cadre résonne profondément avec l'orchestre et le chœur.

Dossier Bruckner : les symphonies (n°00 à n°2) et les questions des éditions

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Cet article de Harry Halbreich avait été publié sous le titre “un fil d’Ariane dans le labyrinthe des paradoxes”. Il proposait une analyse des oeuvres et des conseils discographiques. Si le texte d’analyse est publié tel quel, la discographie des symphonies de Bruckner, qui s’est particulièrement développée au cours des 30 dernières années, a été actualisée par Bertrand Balmitgere et Christophe Steyne sous la coordination de Pierre-Jean Tribot. Nous publions aujourd’hui, la première partie de ce texte consacrée aux symphonies n°00 à n°2

Le créateur Bruckner est un noeud de paradoxes. Cas exceptionnel de développement tardif (mais il y a aussi César Franck et Rameau), il a commencé sa véritable formation théorique à trente ans, sous la férule impitoyable de Simon Sechter, qui lui interdit la composition "libre" durant sept ans. Si Bruckner supporta cette terrible contrainte, c'est qu'il savait exactement ce qu'il voulait, et le but qu'il lui fallait atteindre. S'il était mort à quarante ans, plus personne ne connaîtrait son nom aujourd'hui. Mais une fois en possession d'un métier formidable, d'une maîtrise de l'écriture que seul son grand rival et cadet Brahms pouvait lui disputer à l'époque, sa créativité explosa littéralement en cette année 1864 qui vit naître sa Messe en ré mineur, premier chef-d'oeuvre accompli, suivi très vite de la Première Symphonie (en réalité la Troisième, comme nous le verrons à l'instant). Il poursuivit désormais méthodiquement l'élaboration de ses grandes oeuvres, avec une constance, une opiniâtreté toutes paysannes dans l'effort, d'où plusieurs stades de travail successifs, et l'existence des fameuses "versions".

Un bonjour d’Edward Elgar d’Amérique

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Elgar from America - Volume 2. Sir Edward Elgar (1857-1934) :  Cockaigne (In London Town), ouverture de concert op. 40 ; Introduction et Allegro pour cordes, op. 47 ; Concerto pour violon en si mineur, op. 61. Yehudi Menuhin, Mischa Mischakoff, Edwin Bachmann, violon ; Carlton Cooley, alto ; Frank Miller, violoncelle. NBC Symphony Orchestra, direction : Malcolm Sargent, Arturo Toscanini. Enregistré en avril 1940 et février 1945 au Studio 8H de Radio City, New York. Édition 2020. Livret en anglais (Lani Spahr). 1 CD SOMM série « Ariadne » ARIADNE 5008.

Aux sources de la sonate italienne pour violon : superbe anthologie, aux couleurs inouïes

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SEICENTO ! THE VIRTUOSO EARLY ITALIAN VIOLIN. Girolamo KAPSBERGER (c1580-1651), Biagio MARINI, (c1594-1663), Aurelio VIRGILIANO (cc1540-1600), Bartolomeo DE SELMA e SALAVERDE (fl1613-1638), Giovanni Battista FONTANA (c1589-1630), Marco UCCELLINI (1603-1680), Francesco ROGNONI TAEGIO ( ?-c1626), Giovanni Antonio PANDOLFI MEALLI (1624-c1687), Bartolomeo MONTALBANO (cc1598-1651), Alessandro STRADELLA (1643-1682).  Enrico Onofri, violon ; Simone Vallerotonda, archiluth, théorbe ; Alessandro Palmeri, violoncelle ; Federica Bianchi, clavecin, orgue. Juin 2019. Livret en anglais, français, allemand, italien. TT 74’43. Passacaille PAS 1070

Festival La Grange de Meslay : Moisson 2020

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La 56e édition du Festival La Grange de Meslay a eu lieu en un temps de week-end, les 22 et 23 août, contrairement en 3 week-ends au mois de juin. La demi-jauge de la salle, soit environ 400 places, était complète ou presque, montrant l’attente du public attaché à cet événement annuel créé par Sviatoslav Richter dans les années 1960 et à ce lieu mythique.

Théo Fouchenneret livre deux œuvres d'envergure
Le jeune pianiste Théo Fouchenneret ouvre le Festival, le dimanche 22 à 15h, avec deux œuvres consistantes : la Fantaisie de Schumann et la sonate Hammerklavier de Beethoven. Premier Prix du Concours de Genève en 2018 et nommé aux Victoires de la Musique catégorie « révélation soliste instrumental » l’année suivante, Théo Fouchenneret est par ailleurs un excellent chambriste : avec le Trio Messiaen, il a remporté le 1er Prix du Concours de musique de chambre de Lyon ainsi que 5 prix spéciaux en 2019. Sa Fantaisie est fondamentalement gaie et juvénile. Après les deux premiers mouvements qu’il joue avec simplicité, c’est au 3e mouvement qu’on trouve sa personnalité, par exemple dans l’accélération avec un certain sens d’urgence dans la dernière partie en ut majeur « Nach und nach bewegter und schneller », avant l’Adagio ultime. Il est nettement plus à l’aise dans la Hammerklavier (son disque avec cette sonate sort en septembre) qui reste toujours juvénile et fraîche. Son jeu est propre et magnifiquement rendu, mais sa simplicité interroge parfois, comme ces trémolos après une gamme ascendante rapide dans le Scherzo (Prestissimo-Tempo I). La fugue, dont il joue le thème quelque peu « saccadé » et rythmé, est certainement la plus aboutie de son interprétation, avec chaque voix qui ressort des autres. En bis, Marguerite au rouet de Schubert/Liszt sans le caractère tragique.