Telemann selon Barthold Kuijken : un style patient, galant et cultivé

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THE COLOURFUL TELEMANN. Georg Philipp TELEMANN (1681-1767) : Ouverture en ut mineur TWV 55:c4 ; Concerto pour deux flûtes en sol majeur TWV 53:G1 ; Sonata en mi mineur TWV 50 :4 ; Concerto pour deux flûtes, violon et violoncelle en ré majeur TWV 54 :D1 ; Sinfonia melodica en ut majeur TWV 50 :2.  Indianapolis Baroque Orchestra, Barthold Kuijken. Février 2019. Livret en anglais. TT 64’31. Naxos 8.573900.

La Roque d’Anthéron : pépinière de jeunes talents

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Le Festival International de Piano de La Roque d’Anthéron devait fêter ses 40 ans avec une programmation centrée sur le 250e anniversaire de Beethoven. Le Coronavirus ne l’a pas permis tel qu’il était conçu initialement, mais René Martin, directeur artistique du Festival, a concocté un cocktail tout aussi réjouissant, en privilégiant les pianistes français. Ainsi, les jeunes interprètes émergents ont été particulièrement mis en avant dans cette édition. En effet, depuis quelques années, la France voit s’épanouir de nombreux jeunes musiciens talentueux, notamment chez les pianistes et violoncellistes.

La série de 6 concerts pour l’intégrale chronologique des sonates pour piano de Beethoven, les 7 et 8 août derniers, est partagée par onze interprètes, six de la génération « intermédiaire » nés dans les années 1960-1970 (Claire Désert, François-Frédéric Guy, Florent Boffard, Jean-Efflam Bavouzet, Emmanuel Strosser, Nicholas Angelich), et cinq de la toute dernière génération, des années '90 : Yiheng Wang, Manuel Vieillard, Nour Ayadi, Kojiro Okada, et Rodolphe Menguy -parlons des trois derniers que nous avons entendus le 8 août, plutôt que de leurs aînés dont on connaît déjà largement le talent. D’autres jeunes sont invités à donner des récitals, comme Célia Oneto Bensaïd et Jorge Gonzalez Buajasan, que nous avons entendus le 10 août.

Une approche qui interroge avec Paolo Zanzu

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Nouveau venu dans le paysage baroque comme dans la cour des grands, à qui l’on doit un récent CD, Paolo Zanzu en donnait les trois premières suites anglaises à ce concert, particulièrement bienvenu après la réclusion imposée par la pandémie.  Montbard, ancienne et modeste cité bourguignonne où naquit Buffon, le naturaliste, a conservé un riche patrimoine, auquel participe la chapelle des Ursulines, cadre rêvé pour ce récital, dû à l’initiative de Patrimoine en musique. Tant sur le plan acoustique que visuel, c’est l’écrin idéal.

Jean Martinon, l’oeuvre pour violon 

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Jean Martinon (1910-1976) : L”intégrale des oeuvres pour violon et piano et pour violon seul. Suite nocturne, Op.34 pour violon et piano ; Sonatine n°5, Op.32 n°1 pour violon seul ; Duo, musique en forme de sonate Op.47 pour violon et piano ; 2e Sonatine Op.19 n°2 pour violon et piano ; Sonatine n°6, OP.42/2 pour violon seul ; Histoire lointaine pour violon et piano. Claire Couic-Le Chevalier, violon ; Katiana Georga piano. Livret en français. MartinonviolonCuoic. 2018/1

Les Sixteen à la Sixtine : de Josquin à Allegri, chant sacré à la Chapelle papale

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THE CALL OF ROME. Tomás Luis de VICTORIA (c1548-1611) : Tenebræ responsories - Sabbatum Sanctum ; Salve Regina a8. Josquin DESPREZ (c1440-1521) : Pater noster ; Ave Maria ; Gaude virgo mater Christi ; Illibata Dei Virgo Nutrix. Felice ANERIO (c1560-1614) : Litaniae Beatissimae Virginis Mariae ; Regina caeli laetare a8. Gregorio ALLEGRI : Missa in lectulo meo (Gloria) ; Miserere. The Sixteen, dir Harry Christophers. Livret en anglais ; textes en latin traduits en anglais.  2012 (Miserere) &  2019.  72’45. Coro COR 16178.

Marie Jacquot, Kapellmeisterin

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La cheffe d’orchestre Marie Jacquot occupe actuellement la fonction de Kapellmeisterin au Deutsche Oper, l’une des grandes scènes lyriques allemandes. Cette jeune musicienne française installée en Autriche revient sur son parcours et sur son rôle à l’opéra de Düsseldorf/Duisbourg. 

Vous êtes actuellement Kapellmeisterin au Deutsche Oper de Düsseldorf / Duisbourg. Pouvez-vous nous présenter ce rôle ? 

Mon rôle au Deutsche Oper am Rhein est de diriger les premières que l’on me confie, comme cette année Samson et Dalila de Saint-Saëns et Roméo et Juliette de Gounod. Mais aussi les reprises comme Falstaff, et les opéras du répertoire tels Traviata, Rigoletto, Hänsel et Gretel, l‘Enfant et les sortilèges, etc... En ce qui concerne les premières, en fonction de la longueur et de la difficulté de la pièce, nous avons les semaines de préparation scénique en conséquence, puis toutes les répétitions d’orchestre jusqu’à la première représentation. Pour les reprises, nous disposons de beaucoup moins de répétitions scéniques et d’un maximum d'une à trois répétitions avec l’orchestre. Par ailleurs, pour le répertoire, nous dirigeons les soirées sans aucune répétition d’orchestre, ce qui n’est pas ce qui me plaît le plus dans mon métier car cela ne laisse pas une grande marge de manœuvre d’interprétation au chef d’orchestre et aux chanteurs. Quand nous reprenons une production qui peut exister déjà depuis 50 ans, elle déjà gravée dans la pierre, il est difficile de sculpter un autre profil. Pour les premières, c’est absolument l’inverse. Nous avons beaucoup de temps pour travailler ensemble, faire évoluer la production ensemble, trouver des solutions ensemble, etc... Les chanteurs, les musiciens d’orchestre et le chef se connaissant mieux, cela apporte une sécurité dans l’exécution, une meilleure qualité pour le public, mais aussi une plus grande place pour la spontanéité. 

Minimalistes et répétitifs

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Crescendo Magazine poursuit la publication des articles de la série "Ce siècle aura 100 ans" rédigée par Harry Halbreich et publiée en 1998 dans les éditions papiers de Crescendo Magazine.

A l'écart des circuits plus ou moins fermés de la musique dite "contemporaine", il existe depuis vingt ou vingt-cinq ans d'autres musiques qui drainent un très vaste public, qui par un effet de boule de neige largement alimenté par la réussite commerciale étendent sans cesse leur emprise, et qui sont devenues un véritable phénomène de société. Cela seul impliquerait déjà qu'on ne pourrait les ignorer, même si elles se passent fort bien de la bénédiction intellectuelle des spécialistes. Il s'agit bien sûr des diverses musiques minimalistes, répétitives, planantes, méditatives, etc..., autant de termes recouvrant des réalités musicales différentes mais confluant vers une même et vaste audience, faite de jeunes en majorité, et recoupant souvent celle du rock, de la chanson, voire même de la variété : autant de signes.

Le terme-clé, minimalisme, indique une volonté de réduction, qu'on aura tôt fait de confondre avec régression: ce n'est pas forcément la même chose. Le passé de l'histoire de la musique a déjà fourni des situations de ce genre, succédant à chaque fois par réaction brutale à un excès de complexité intellectuelle ou de raffinement esthétique : loin dans le passé, nous avons Dunstable et sa contenance anglaise hyper-consonante faisant suite aux héritiers de Machaut que l'on regroupe aujourd'hui sous le vocable (nouvellement forgé, d'ailleurs) d'ars subtilior

Rares et agréables variations pour clavier de Clementi par Nicholas Rimmer

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Muzio CLEMENTI (1752-1832) : Cinq Variations sur un Menuet de M. Collick, WoO 5 ; Sonate en ré majeur, Op. 25 no 6 ; Thème et Variations sur The Black Joke, WoO 2 ; Variations sur Batti, Batti du Don Giovanni de Mozart, WoO 10. Musical Characteristics or A Collection of Preludes and Cadences, Op. 19 ; Canon pour Cherubini, WoO 29. Nicholas Rimmer, pianoforte. Enrgmt février-mars 2018. Livret en anglais. TT 79’14. Naxos 8.573957