Penderecki, magicien du concerto

par

0126_JOKERKrzysztof PENDERECKI
(° 1933)
Fonogrammi pour flûte et orchestre de chambre–Capriccio pour hautbois et onze cordes–Concerto pour cor et orchestre–Sinfonietta n° 2 pour clarinette et cordes
Agata KIELAR-DLUGOSZ (flûte), Arkadiusz KRUPA (hautbois), Katerina JAVURKOVA (cor), Arkadiusz ADAMSKI (clarinette), The Polish Sinfonia Juventus Orchestra, dir. : Krzysztof PENDERECKI
DDD-2016–47’ 17’’–Textes de présentation en polonais et anglais–DUX 1274

61fSNMecEOLCapriccio pour violon et orchestre–Concerto pour violoncelle et orchestre–Concerto pour alto et orchestre (version pour violoncelle)–Largo pour violoncelle et orchestre
Patrycja PIEKUTOWSKA (violon), Jakob SPAHN (violoncelle), Ivan MONIGHETTI (violoncelle), Claudio BOHORQUEZ (violoncelle), The Polish Sinfonia Juventus Orchestra, dir. : Krzysztof PENDERECKI et Maciej TWOREK
DDD–2016–77’ 41’’–Textes de présentation en polonais et anglais–DUX 1275

À la fin des années 1960, Krzysztof Penderecki est comme entré par effraction dans le monde de la musique avec des œuvres sérielles d’une extrême originalité pour devenir très vite un compositeur fétiche, célébré, et même adulé, par tous les spécialistes. Puis, un peu comme Igor Stravinski, il a progressivement abandonné cette voie pour écrire des pièces d’inspiration néo-classique et bientôt pour s’y cantonner. Mais ce qui est frappant, et peut-être absolument unique, c’est que le Krzysztof Penderecki première manière et le Krzysztof Penderecki seconde manière ne sont pas du tout dissemblables et qu’on les reconnaît toujours. Ces deux disques en sont du reste l’illustration, et plus singulièrement le deuxième où figurent trois œuvres concertantes pour violoncelle et orchestre. Entre le Concerto pour violoncelle et orchestre composé en 1972, la version pour violoncelle du Concerto pour alto et orchestre de 1989 et le Largo pour violoncelle et orchestre de 2003, on sent en effet une seule et même griffe – une griffe d’abord audacieuse, violente et presque sauvage, puis une griffe plus lyrique et peut-être plus apaisée, mais bien identifiable.
Krzysztof Penderecki est un maître, un magicien du concerto, et on a le sentiment qu’il pourrait en écrire pour tous les instruments de l’orchestre et, chaque fois, avec un égal bonheur. Outre le violoncelle, il glorifie ici la flûte, le hautbois, le cor, la clarinette et le violon, mais sans s’imposer la moindre contrainte temporelle, puisque son Capriccio pour hautbois et onze cordes (1965) ne dépasse pas les six minutes, alors que son Concerto pour cor et orchestre (2008) est trois fois plus long et que son très romantique Largo pour violoncelle et orchestre (2003) dure, lui, près de vingt-six minutes. Autant d’œuvres qui appartiennent d’ores et déjà au répertoire moderne de chacun de ces instruments et dont la qualité d’écriture est remarquable.
Jean-Baptiste Baronian

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