Philip Glass arrangé et retranscrit

par

Philip GLASS
(° 1937)
The Hours–Modern Love Waltz–Notes on a Scandal–Music in Fifths
Nicolas HORVATH (piano)
DDD–2016–61’ 10’’–Textes de présentation en anglais, français et allemand–Grand Piano GP692

Glass2Philip GLASS
In the Summer House–Mad Rush
Nico MUHLY
(° 1981)
Fours Studies–Honest Music
Angela CHUN (violon), Jennifer Chun (violon), Nico MUHLY (claviers)
DDD–2016–56’ 59’’–Textes de présentation en anglais, français et allemand–Harmonia Mundi HMU 907599

Impossible de le nier : l’œuvre de Philip Glass – Phil pour ses innombrables aficionados – fait désormais partie intégrante du riche patrimoine de la musique contemporaine. Elle possède un style propre immédiatement reconnaissable, une griffe, un chant pourrait-on même ajouter, qui la distingue de celui des autres minimalistes américains comme John Adams, Terry Riley ou Steve Reich. Et puis elle était étonnamment variée, Philip Glass écrivant aussi bien des concertos, des symphonies, des opéras, des musiques de film, des quatuors à cordes que des pièces pour solistes.
La plus importante partition du premier CD, dont il est une question ici, constitue un arrangement pour piano de la musique du film The Hours mis en scène en 2002 par l’Anglais Stephen Daldry (l’auteur du célèbre Billy Elliot, deux ans auparavant), avec Nicole Kidman, Julianne Moore et Meryl Streep dans les principaux rôles, chacune des trois actrices vivant à une époque différente : la première dans les années 1920, la deuxième dans les années 1950 et la troisième au début des années 2000. Réalisé par Michael Riesman et Nico Muhly, cet arrangement comprend quatorze séquences d’inégale longueur (d’une minute trente à cinq minutes trente). Elles forment une subtile et étonnante musique d’atmosphère et, chose paradoxale, donnent même l’impression d’être apaisantes, alors que les histoires de ces trois femmes (la première n’est autre que la romancière anglaise Virginia Woolf, qui va mettre fin à ses jours en 1941) sont des tragédies modernes.

Son 9 – Livret 8 – Répertoire 8 – Interprétation 8

Sur le second CD figurent deux transcriptions pour deux violons, dues à Alexandra du Bois, de deux œuvres de Philip Glass : Mad Rush et In the Summer House. Mad Rush est au départ une composition pour piano seul et date de 1979. Elle est connue pour avoir été interprétée par Philip Glass en personne lors de la visite du Dalaï Lama à l’église Saint-Jean-le-Divin de New York, en 1981. Sa transcription pour deux violons en accuse la solennité et montre bien que Philip Glass n’a rien, contrairement à ce que prétendent ses détracteurs, d’un habile faiseur. Et cette constatation vaut aussi pour la transcription de In the Summer House, une œuvre originellement conçue comme musique de scène d’une pièce de théâtre de Jane Bowles (la femme de Paul Bowles) montée en 1993. Angela et Jennifer Chun l’interprètent avec beaucoup d’intensité et parviennent à la rendre des plus émouvantes. Ce qui n’est pas le cas des deux œuvres de Nico Muhly qu’elles jouent également sur ce disque et dont elles auraient pu faire l’économie.
Jean-Baptiste Baronian

Son 8 – Livret 7 – Répertoire 7 – Interprétation 8

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