Pieuses intentions ne suffisent pas

par

« Conversations avec Dieu »
Oeuvres vocales et pour orgue de TELEMANN,
SCHEIDT,
BRUHNS,
ROSENMÜLLER,
SCHEIDEMANN,
MONTEVERDI,
HAMMERSCHMIDT,
Le Concert Etranger, dir.: Itay JEDLIN
2015-77'17- présentation et textes en français, anglais, allemand- chanté en allemand et latin -Ambronay- AMY045

« Diable ! » aurait dit le capitaine Haddock ! ... « Vertudieu ! » auraient dit nos ancêtres du XVIIe siècle ! Ni Bourdaloue ni Bossuet n'y avaient (auraient...) pensé... Alors, que nous propose cette « conversation fusionnelle » (dixit le livret) qui s'établit avec quelques pages religieuses du vieux fonds germanique ( à l'exception de la brève Sinfonia de Monteverdi)  et qu'enveloppent « fusionnellement » quelques pièces pour orgue -le tout judicieusement choisi, reconnaissons-le ? Là où le bât blesse, c'est plutôt du côté de l'expression. En effet, les choristes reviennent à ce qu'on croyait périmé, démodé : ce phrasé en accordéon qui fausse la ligne mélodique, la rythmique. D'autant plus qu'à de nombreuses reprises, l'accent est mis... sur l'adjectif plutôt que sur le mot lui même. Le continuo ne parvient pas à compenser, de son côté, le manque de rondeur des timbres et une prise de son très sèche. Pareillement l'orgue d'Anne-Marie Blondel se croit d'autant plus expressif et convaincant qu'il est tonitruant. Face à cette conversation divine, c'est la perplexité qui domine. On ne sait pas trop ce qu'en pense(ra) Dieu...
Bénédicte Palaux Simonnet

Son 5 - Livret 7 - Répertoire 9  - Interprétation 5

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