Pour aimer Brahms

par
Brahms Saraste

Johannes BRAHMS
(1833-1897)
Les quatre symphonies–Variations sur un thème de Haydn–Ouverture pour une fête académique–Ouverture tragique
WDR Sinfonieorchester, dir. : Jukka-Pekka SARASTE
DDD–2018–78’ 36’’, 60’ 42’’ et 61’ 47’’–Textes de présentation en allemand et anglais–Profil/Hänssler PH18032
Composées en l’espace de neuf ans, de 1876 à 1885, les quatre symphonies de Johannes Brahms forment un bloc compact, un peu comme s’il s’agissait d’une gigantesque fresque musicale divisée en quatre périodes successives. Pour une raison ou pour autre, elles sont la réputation d’être sévères, voire arides, alors qu’elles frisent l’hédonisme et font entendre çà et là des lignes suaves – la marque d’un artiste extrêmement sensible et profondément intuitif. Il n’est jamais facile de les jouer. Leur exécution dépend beaucoup de la façon dont les chefs d’orchestre les considèrent. La plupart d’entre eux y voient l’ultime quintessence du romantisme, son dernier avatar avant l’avènement de l’impressionnisme et du dodécaphonisme. Et voilà pourquoi ils les jouent en général à la manière des symphonies de Beethoven, estimant que Johannes Brahms en est le digne successeur. Ce qui est sûr, c’est que les très nombreuses versions dites de référence – Wilhelm Furtwängler, Herbert von Karajan, Günter Wand, Eugen Jochum, John Eliot Gardiner, Bernard Haitink, Joseph Joachim… – sont fort différentes les unes des autres.
Celle que propose aujourd’hui le chef finlandais Jukka-Pekka Saraste, qui est a été formé à l’Académie Sibelius d’Helsinki dans la même classe qu’Esa-Pekka Salonen, est en tout point remarquable, et peut-être justement parce qu’elle n’a rien de sentimental. Il s’agit, au vrai, d’une musique pure, d’une musique dépouillée de scories, de paillettes, de simples effets sonores. D’une musique qui fait aimer Brahms et qui magnifie la puissance de ses trouvailles harmoniques. Un superbe coffret, où figurent aussi Les Variations sur un thème de Haydn, l’Ouverture pour une fête académique et l’Ouverture tragique, laquelle est souvent présentée comme un exercice de style. En évoquant ces deux ouvertures, Johannes Brahms aurait déclaré un jour : « L’une rit, l‘autre pleure. »
Jean-Baptiste Baronian

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