Pour l'art et pour le roi

par
Lawes

William LAWES
(1602-1645)
Intégrale des oeuvres pour Lyra viol
Richard BOOTHBY (viole)
2016-DDD-59'37-Textes de présentation en anglais, allemand et français-Harmonia Mundi HMU 907625

William Lawes fut le compositeur de prédilection du roi Charles 1er d'Angleterre et un de ses plus chauds partisans. Il le fut d'ailleurs à un point tel que ce musicien doublé d'un soldat donna sa vie pour son souverain en plein combat au cours du siège de Chester en 1645, alors que la terrible première guerre civile qui ravageait le pays depuis 1642 prenait fin et que la cause royaliste était irrémédiablement perdue; moins de quatre années encore et Charles 1er périrait sur l'échafaud. Encore quasiment inconnue jusqu'au début des années 1990 hormis les quelques incursions de Kuijken et Leonhardt dans les années 60 et 70, la musique de William Lawes a ensuite connu un succès aussi subit qu'inattendu, en particulier à partir de la parution de disques nous révélant des pans importants de son oeuvre: pages vocales, motets et, surtout, suites pour consort de violes dont Jordi Savall a réalisé une intégrale qui frise la perfection. C'est à une part encore quasi inexplorée de son legs que nous convie Richard Boothby, fondateur du Purcell Quartet en 1984 et de l'ensemble Fretwork en 1985, avec la totalité des pièces que le musicien a consacrées à une variété de viole: la « Lyra viol », qu'on peut traduire par « viole harpe ». L'instrument touché ici date de l'époque de Charles II et est une basse de viole de petite taille au son particulièrement avantageux. Que l'on n'attende pas ici les sommets atteints par les suites de Bach: les 35 courts mouvements qui constituent ce recueil sont une succession de gigues, d'allemandes, de courantes et de sarabandes, toutes agréables à l'écoute mais beaucoup plus « simples » à tous égards et moins chargées d'émotions que leurs descendantes. Davantage illustrations sonores de quelques moments de répit dérobés à une époque troublée que chefs-d'oeuvre immortels, ces partitions restent un témoin d'une musique destinée à un usage « domestique » plutôt qu'au concert dans l'Angleterre du 17ème siècle. Pas du meilleur Lawes mais des pièces agréables et un instrument qui vaut le détour de l'écoute.
Bernard Postiau

Son 10 - Livret 10 - Répertoire 9 - Interprétation 10

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