Promesses de l'aube

par
Bianca e Gernando

Vincenzo BELLINI
(1801 - 1835)
Bianca e Gernando
Silvia DALLA BENETTA, Bianca, Maxim MIRONOV, Gernando, Luca DALL'AMICO, Carlo, Vittorio PRATO, Filippo, Zong SHI, Clemente, Marina VIOTTI, Viscardo, Gheorghe VLAD, Uggero, Mar CAMPO, Eloisa, VIRTUOSIS BRUNENSIS, dir.: Antonino FOGLIANI
Enregistré en direct les 15 et 23 juillet 2016 lors du 28ème Festival Rossini in Wildbad- DDD- 2 CD – CD1 58'30- CD 2 59'19- Textes de présentation en anglais et allemand- Chanté en italien- Naxos n° 8. 660417-18- Premier enregistrement mondial de la version originale.

Etoile filante de l'art lyrique, Bellini laisse un catalogue aussi fulgurant que réduit (moins de dix opéras) par rapport à ses prolifiques contemporains. Ce Bianca e Gernando peut être considérée comme sa première œuvre – un précédent mini-opéra ayant été donné un an avant au Conservatoire de Naples. Celui-là devait avoir les honneurs du San Carlo de Naples, le 30 mai 1826, la censure ayant changé Fernando en Gernando afin d'écarter toute ressemblance avec le nom du roi et repoussé de cinq mois la création. En 1928 le compositeur révisa sa partition pour le Teatro Carlo Felice et lui restitua son titre initial. Le livret tourne une fois encore comme presque tous à cette époque, sur une intrigue de royauté bafouée, refoulée et réminiscente : l'usurpateur du trône d'Agrigente, Filippo fait croire à la mort du roi Carlo et prétend épouser sa fille Bianca. Le frère de celle-ci, Gernando, s'introduit à la cour sous un faux nom et démasque le coupable. La musique sera réutilisée dans Norma et I Puritani. C'est donc ici la véritable « première œuvre » opératique de Bellini que nous présente Naxos dans le cadre d'une captation en direct lors du 28ème Festival Rossini in Wildbad. Il ne faut pas s'attendre à l'accomplissement quelques années plus tard d'I Capuletti e i Montecchi écrit pour Venise (1830) et mieux encore, La Sonnambula et Norma présentés en 1831 à Milan. Pourtant, cet art emprunt d'une élégance aristocratique pure et fraternelle, ce don de la cantilène expressive et caressante dévolue à part égale à la voix comme aux instruments solistes, cette retenue mêlée à la vigueur héroïque et solaire de la jeunesse se déploient déjà dans tout leur éclat. On oubliera les inconvénients et limites des conditions de captation au profit d'admirables « conversations » en musique. Par exemple à l'acte I, la Cavatine de Bianca Per lui che in sen racchiude ou encore l'enlacement des voix féminines - Bianca et Eloisa – avec la harpe, à l'Acte II (Sorgi o padre). Sans oublier Strettes et Terzetto du finale introduit par un Ecco la tomba du plus représentatif belcanto. Le tout porté par un sens dramatique plein de fougue servi par la baguette d'Antonino Fogliani et l'excellent ténor Maxim Mironov dans le rôle titre. Mention spéciale pour le beau pupitre de violoncelles. Une œuvre peu connue qui mérite de l'être.
Bénédicte Palaux Simonnet

Son 6 - Livret 5 - Répertoire 10 - Inteprétation 8

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