Quelqu'un a-t-il des allumettes ?

Vincenzo BELLINI
(1801 - 1835)
I Puritani
Diana DAMRAU (Lady Diana Valton), Miklos SEBESTYEN (Lord Gualtiero Valton), Nicolas TESTE (Sir Giorgio), Javier CAMARENA (Lord Arturo TALBO), Ludovic TEZIER (Sir Riccardo Forth), Antonio LOZANO (Sir Bruno Robertson), Annalisa STROPPA (Enrichetta di Francia), mise en scène: Emilio SAGI, Orchestre et choeur du Teatro Real de Madrid, dir.: Evelino PIDO
2017-DVD-181'-Textes de présentation en anglais, français, allemand et espagnol-BelAir BAC 142 (2 dvd)

Cette nouvelle production de I Puritani était-elle bien nécessaire? Pas de décors ou presque (toujours les sempiternelles chaises, nombreuses et sans utilité), obscurité quasi permanente que n'estompent guère les dizaines de lustres dont la raison de la présence reste sujette à toutes les spéculations et qui, de temps à autre, « descendent du ciel » (et sont le plus souvent éteints), atmosphère lugubre, ennui d'une interprétation terne et à peine correcte, son moyen... Diana Damrau domine sans problème une distribution qui m'a paru bien fade et dont certains protagonistes montrent d'évidentes limites dans les vocalises. La voix de la cantatrice n'est pas exempte de critiques, cependant, et semble avoir bien du mal à se dépêtrer de la lyrique bellinienne. Est-il nécessaire de continuer? Il y a d'ailleurs fort à parier que l'éventuel amateur se lasse très vite de cette scénographie sans imagination, où, de surcroît, chacun apparaît plus ou moins livré à lui-même, sans guère savoir où se mettre ni quoi faire de son corps. Dans de telles conditions, mieux vaut se retourner vers un bon vieux cd et là, bien entendu, on se précipitera sur Maria Callas, de préférence dans sa célèbre version avec Tullio Serafin, où la diva n'a pas besoin de l'image pour imposer sa présence, son charisme et son personnage tout entier. En bref, passez; il n'y a rien à voir, au propre comme au figuré car, de toute façon, l'obscurité de la scène ne permet pas de voir grand-chose.
Bernard Postiau

Son 8 - Livret 5 - Répertoire 10 - Interprétation 6