Rachmaninov a fait son entrée chez Henle

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Les Editions Henle sont enfin en mesure de saluer Serguei Rachmaninov qui fait son entrée dans le catalgue Henle-Urtext. Pour commencer, quatre volumes de pièces pour piano avec l'analyse de toutes les sources autographes pertinentes, la prise en considération de rares premières éditions russes, allemandes et américaines, avec le soutien du Musée Glinka de Moscou et de la Library of Congress à Washington. Les doigtés sont de Marc-André Hamelin, spécialiste de l'oeuvre du maître russe.
- 24 Préludes. Tirant parti du Prélude en ut dièse mineur op. 3 n° 2, composé en 1892 déjà et devenu rapidement célèbre, Rachmaninov écrivit jusqu’à 1910 deux autres recueils de Préludes publiés également en un volume en 1911. S’inspirant des modèles correspondants de Chopin, Scriabine ou encore Bach, le grand aïeul, ils forment un cycle de 24 Préludes dans toutes les tonalités majeures et mineures, mais, contrairement à ceux de ses prédécesseurs, ne sont pas classés systématiquement d’après des tonalités. Un dernier sommet de la musique pour piano postromantique, auquel aucun pianiste n’échappe! (Henle 1200).

Etudes- Etudes Tableaux. Avec ses Études-Tableaux, Rachmaninov poursuivit la voie tracée par Chopin et Liszt dans leurs études de concert respectives: les exigences techniques les plus élevées sont intégrées dans des pièces de caractère très expressives. Rachmaninov composa deux cycles, chacun comportant à l’origine neuf Études-Tableaux. Il retira cependant peu avant la mise sous presse trois pièces de l’opus 33. Quelques éditions posthumes sont revenues sur cette décision; notre édition s’en tient cependant à six pièces dans l’opus 33, agencées dans l’ordre que Rachmaninov avait lui-même prévu pour la publication. Les deux Études conservées, mais qui ne firent pas l’objet d’une publication à l’origine, sont reproduites en annexe à l 'édition Urtext (Henle 1202).

Variations- Corelli-Variationen op. 42. Ce célèbre cycle pour piano de Rachmaninov parut en 1931, à une époque où il s’était déjà assuré une grande popularité avec ses grandes œuvres pour piano solo et ses concertos pour piano. Il ne s’agit cependant nullement d’une œuvre de « vieillesse ». Avec ses variations sur le thème «La folia » (repris d’une sonate de Corelli), Rachmaninov déclenche un véritable feu d’artifice pianistique. Voici ce qu’il dit laconiquement à un de ses amis à ce propos: « Cette course folle dans tous les sens est nécessaire pour effacer le thème.» Rachmaninov est-il parvenu à faire taire « »La folia »»? (Henle 1206).

op.3- Le Prélude en do dièse mineur op. 3 n°2. Le morceau pour piano peut-être le plus célèbre du postromantisme ! Parue tout d’abord en 1892, en tant que partie du cycle pour piano op. 3 intitulé « »Morceaux de Fantaisie »», la pièce devint aussi rapidement célèbre à l’étranger, avant tout grâce aux tournées du pianiste Alexander Siloti, le cousin de Rachmaninov. Rachmaninov ne put bientôt plus donner un seul concert en Amérique sans que le public ne crie à la fin « »C sharp minor! »… Les retentissants accords finaux sont légendaires, même si leur réputation d’être injouables est quelque peu surfaite (Henle 1211).

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