Renaud Capuçon, à l’américaine

par
Glass, Bernstein

Philip GLASS
(° 1937)
Concerto pour violon n°1
Leonard BERNSTEIN
Sérénade d’après le banquet de Platon
Renaud Capuçon, violon, Bruckner Orchester Linz, dir.: Dennis Russell Davies
2010 et 2016-DDD-Textes de présentation en anglais-Orange Moutain Music. OMM0114

On connaît la passion de Renaud Capuçon pour la musique de son temps : infatigable défenseur et créateur de  partitions pour son instrument. Un récent  album Warner, bardé de récompenses internationales, le montrait face aux contemporains européens. Ce présent volume le présente dans le Concerto n°1 de Philip Glass. Créé en 1987 à New York, ce concerto est l’une des partitions contemporaines pour violon et orchestre, les plus enregistrées ! Car avec cette nouvelle interprétation, on arrive à une demi-douzaine de versions au catalogue. Le gros point fort de ce nouveau disque réside dans la plastique sonore exceptionnelle de Renaud Capuçon qui fait briller les vagues de cette musique. Sa palette de couleurs et de nuances scintillent dans cette musique répétitive. Fidèle compagnon de route du compositeur américain, Dennis Russell Davies connaît les moindres recoins de cette esthétique si particulière. Avec la complicité de l’Orchestre Bruckner de Linz, ils parviennent à créer un écrin soyeux au violoniste.  C’est sans aucun doute l’une des plus belles lectures de ce concerto avec celle de Gidon Kremer pour DG.
Le complément “américain” tombe sous le sens : la Sérénade de Bernstein d’après le Banquet de Platon. Avec son instrumentarium uniquement composé de cordes, harpe et percussions, cette oeuvre est devenue la partition “sérieuse” (comprendre qu’elle n’est pas tirée d’une comédie musicale) la plus jouée de Bernstein, loin devant ses merveilleuses symphonies. La finesse de l’élégance du jeu de Renaud Capuçon et son sens narratif font naturellement merveille dans ce dialogue littéraire et musical. Certes, la discographie est des plus relevées avec les gravures d’Isaac Stern (Sony) et Gidon Kremer (DG) sous la direction du compositeur. Mais cette nouvelle référence est une immense réussite.
Si on peste souvent sur les le conformisme de trop nombreuses  affiches discographiques, il faut saluer l’originalité et la pertinence de cet album, magnifiquement conçu, interprété et enregistré.
Pierre-Jean Tribot

Son 10 – Livret 9 – Répertoire 10 – Interprétation 10      

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