Rencontre : Claude Ledoux auteur du Concerto imposé

par

Pour la deuxième année consécutive, le concerto imposé du Concours Reine Elisabeth provient d’une commande et non d’un concours de compositeur.
Cette année, c’est le Belge Claude Ledoux avec « A Butterflys Dream » qui est mis au devant de la scène.
Notre video : l'interview exclusive qu'il a accordée à Michel Lambert (avec la collaboration de François Hanse)

© Nao Momitani
© Nao Momitani

Lors de notre première écoute de l’œuvre, enregistrée par le pianiste et lauréat du concours Jan Michiels, un premier constat s’impose. C’est une œuvre rythmiquement difficile et virtuose. Néanmoins, Jan Michiels a également décidé de prendre 6 jours pour travailler cette dernière, tout comme les candidats, ce qui prouve que c’est réalisable !
« Vu le niveau du concours qui augmente d’année en année, j’ai osé composer cette partition » déclare C. Ledoux. Et celle-ci s’inspire de la scène du Rêve du papillon qui est un extrait du livre de philosophie chinoise « Zhuangzi (Tchouang Tseu)».
A butterfly’s dream exprime l’ambiguïté entre le rêve et la réalité mais aussi le problème de l’identité dans notre société. Comme l’explique le compositeur, « Le piano commence avec des idiomes propres au violon. Ce piano se prend pour un violon mais finalement trouve sa place en tant que piano et s’intègre dans l’orchestre ».
C’est une composition sensuelle où le piano fusionne parfois avec l’orchestre.
« Je n’ai pas écrit cette pièce comme un concerto mais comme une symphonie concertante car le piano est aussi une résonance de l’orchestre », nous dit encore le compositeur.
La composition évolue sans cesse. Le pianiste part d’un rapport à la la société, représentée par l’orchestre, dans laquelle il s’assimile au point tel qu’il ne parvient pas à se différencier et à trouver son identité propre. Le dialogue avec l’orchestre s’installe tout de même peu à peu dans le Tempo stretto. Le pianiste va alors terminer par une cadence, métaphore du papillon qui fini par s’épanouir et provoque alors un chaos dans l’orchestre.
Une œuvre précise dans son écriture pour laquelle Claude Ledoux souhaite que les candidats aillent au-delà de la partition. Par cette dernière, chacun peut exprimer sa propre sensibilité. Les candidats sont donc invités à s’approprier l’œuvre et peuvent adapter les parties s’ils le souhaitent.
En espérant que tous les candidats puissent devenir papillon et nous offrir leurs plus belles envolées.
François Hanse, reporter de l’IMEP

Les commentaires sont clos.