Retour au pianola

par

Darius MILHAUD
(1892 - 1974)
La Bien-Aimée
Igor STRAVINSKI
(1882 - 1971)
L’Oiseau de feu
Rex LAWSON (pianola), Orchestre national d’Île-de-France, dir. : Enrique MAZZOLA
2018 - DDD - 71’ 52’’- Textes de présentation en français et anglais–NoMadMusic NMM051

Les très nombreuses histoires de la musique n’en parlent jamais, mais le 22 novembre 1928, lors de la mémorable soirée au cours de laquelle a été créé le Boléro de Maurice Ravel, à l’Opéra Garnier à Paris, par Walther Straram à la tête de son propre orchestre symphonique, une autre œuvre a été révélée au public : La Bien-Aimée, une suite pour pianola et orchestre composée par Darius Milhaud. Tombée complètement dans l’oubli, elle n’a été redécouverte que tout récemment par Rex Lawson, sans doute le plus grand virtuose actuel du pianola, qui l’a joué en concert à Paris en 2015, avec l’Orchestre national de l’Île-de-France dirigée par Enrique Mazzola, devant un auditoire à la fois étonné et ravi, le pianola, développé aux États-Unis dans les années 1890, étant un instrument pneumatique utilisant des rouleaux perforés n’ayant progressivement plus guère intéressé les musiciens et les interprètes au fil des décennies suivantes. Ce qui confère une réelle originalité à cette Bien-Aimée, c’est que pour l’écrire, Darius Milhaud s’est basé sur des pièces pianistiques célèbres dues aux deux plus illustres Franz de la musique du XIXe siècle : Schubert et Liszt. Un choix judicieux, car la suite en six parties, qui s’achève sur le Grand Galop chromatique de Franz Liszt, est des plus plaisantes, bien qu’elle n’ait rien d’exceptionnel. Sur ce même CD, figure aussi L’Oiseau de feu d’Igor Stravinski, non pas dans sa première version datant de 1910, mais dans sa révision sous forme de suite d’orchestre réalisée en 1945, plus longue que le ballet original. On prétend qu’Igor Stravinski la préférait, et de loin. Il l’a du reste enregistrée en 1967 avec le Columbia Symphony Orchestra. Sans l’égaler, le présent enregistrement est tout à fait remarquable et montre une fois encore que le chef italien Enrique Mazzola a de l’énergie à revendre. Ou plutôt de la communiquer à ses musiciens et, à travers eux, aux mélomanes.
Jean-Baptiste Baronian

Son 9 – Livret 7 – Répertoire   9 – Interprétation 9

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