Schumann et Chopin ou la magie d’une redécouverte

par

Robert Schumann (1810-1856) : Introduction et Allegro appassionato, Op. 92Frédéric Chopin (1810-1849) : Concerto pour piano et orchestre n°1, Op. 11. Sveinung Bjelland, piano – Norwegian Radio Orchestra, Christian Eggen, direction. 2018-DDD-58’18-Textes de présentation en anglais et norvégien-Lawo classics-LWC1149

Schumann et Chopin sont deux compositeurs qui, au disque ou au concert, s’épousent avec justesse. Saluons donc l’initiative du Label Lawo Classics de faire paraître un disque consacré à ces deux immenses génies. Mais la surprise ici réside dans le choix de l’ouvrage de Schumann, pour une fois pas le Concerto : Introduction et Allegro appassionato. Cet opus 92, peu le connaissent et il est très rare de le voir programmé dans nos plus belles salles. Un oubli corrigé ici par le pianiste Sveinung Bjelland. On se souvient de la magnifique parution il y a quelques années de cet opus juxtaposé notamment aux Études canoniques (version deux pianos par Debussy) qui n’était qu’une ode à la délicatesse et à la beauté par Tzimon Barto, Christoph Eschenbach et le North German Radio Symphony. Ici, en compagnie du Norwegian Radio Orchestra, l’oreille est de nouveau face à ce jeu passionné tant dans le choix des couleurs que des dynamiques et choix de tempi. A ce propos, on se laisse surprendre par une Introduction relativement rapide, là où Tzimon Barto prenait le temps de poser les choses et goûter au merveilleux médium qu’est l’harmonie. Attention, ce choix de tempo n’est pas critiquable. Il est au contraire un choix judicieux qui offre une forme de fluidité ininterrompue telle une arabesque tant le souffle porté à la ligne et dosé. D’un autre côté, il entraîne un Allegro bouillonnant avec une énergie intrinsèque qui ne cesse de guider la structure générale. Au-delà des tempi, il faut saluer l’homogénéité de l’ensemble, le timbre soyeux du piano et des interventions solistes à l’orchestre qui ne manquent d’aucune expression. Du très beau Schumann donc. Avec Chopin, c’est le choix d’un grand classique. Le ton est donné dès le départ par un orchestre transcendé. Très belle pâte sonore avec ce qu’il faut de rubato. On constate à nouveau cette envie de ne pas traîner, en soi de fluidifier la ligne avec cette énergie qui gronde en dessous. Chez Chopin, l’orchestre n’est pas aussi représentatif de son génie pianistique. Pourtant, Christian Eggen parvient à l’élever à un tel niveau qu’on ne l’oublie jamais. A cela, le piano de Bjelland répond avec justesse et vocalité.

Un disque à découvrir.

Ayrton Desimpelaere

Son : 10 – Livret : 10 – Répertoire : 9 – Interprétation : 9

 

 

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