Sei Pezzi Sacri

par

JOKERGiuseppe VERDI
(1813-1901)
Quattro Pezzi Sacri – Ave Maria – Libera me (extrait de la Messa per Rossini)

Donika MATAJ, Maria AGRESTA (sopranos), Coro e Orchestra dell’Accademia Nazionale Di Santa Cecilia-Roma, dir.: Sir Antonio PAPPANO
2013-DDD-56’ 55’’-Texte de présentation en anglais, allemand et français-Warner Classics 509999 9 84524 2 2
Antonio Pappano poursuit sa fabuleuse série d’enregistrements de musique sacrée italienne. Après la "Messe" de Puccini, le "Requiem" de Verdi et le "Stabat Mater" de Rossini, voici les subtils "Quattro Pezzi Sacri" de Verdi, toujours dans l’ombre du grandiose "Requiem". Oeuvres ultimes du Maître pourtant agnostique, ils expriment une fascination pour la liturgie de l’Eglise et pour un certain message sacré qui ne cessera d’interroger le compositeur. Conçues séparément, elles s’échelonnent de 1890 à 1896. Sauf l’Ave Maria, elles seront créées à Paris en 1898, à l’instigation du fidèle Boïto. Toscanini se chargera de la création italienne. Il est bon, dans cette version, de les entendre séparément du "Requiem", frère aîné qui porte ombrage. Deux pièces a capella ("Ave Maria" et "Laudi alla Vergine Maria") et deux brèves mais impressionnantes fresques avec grand orchestre ("Stabat Mater" et "Te Deum"). Pappano souligne la dynamique extrême du "Stabat Mater" et livre un magnifique travail choral ("Quando corpus morietur"). Le "Te Deum", plus spectaculaire évidemment, forme un beau contraste après la délicatesse des voix féminines des "Laudi" qui le précèdent . Aeterna fac vigoureux, triste procession du Dignare, Domine et surtout admirable In te, Domine, speravi final, joliment servi par Donika Mataj, page dramatique et si recueillie : Verdi atteint ici au sublime. Ce beau CD de musique sacrée est complété par un pur Ave Maria pour soprano solo et cordes, annonçant celui de Desdémone au dernier acte d'Otello, puis par le fameux Libera me écrit pour la messe en hommage à Rossini en 1869 et incorporé plus tard au Requiem. La pièce est très proche, bien sûr, un rien moins maîtrisée, plus timide encore. Maria Agresta y brille de tous ses feux. Sans verser dans le grandiose inutile, Antonio Pappano équilibre parfaitement ses forces et démontre, une fois encore, sa maîtrise souveraine de ce répertoire. Oui, une certaine perfection a été atteinte.
Bruno Peeters

Son 10 - Livret 9 - Répertoire 10 - Interprétation 10

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