Suite de l'intégrale Mendelssohn par le LSO et Gardiner

par
Mendelssohn

0126_JOKERFelix Mendelssohn
(1809 - 1847)
Symphonie n°1 en ut mineur, Op. 11 - Symphonie n°4 en la majeur, "italienne", Op. 90
London Symphony Orchestra, dir.: Sir Eliot Gardiner
2016-Blu-ray + DSD-62'11-textes de présentation en anglais, français et allemand-LSO live-LSO0769

En 1824, à l'âge de 15 ans, Mendelssohn marque un tournant décisif dans sa carrière avec sa Symphonie n°13. Derrière cette numération se cache une lignée de 12 symphonies pour orchestre à cordes seulement où le génie prend forme. En réalité, la symphonie n°13 est la première symphonie pour grand orchestre dont l'écriture est le reflet d'une pensée mature et d'une assurance évidente. Celui qui vouait un culte à Bach déploie à travers les quatre (ou cinq) mouvements un sens raffiné de la phrase, un caractère dramatique très prononcé, un foisonnement thématique tantôt énergique tantôt chaleureux mais aussi et surtout un équilibre instrumental impressionnant par l'ajout des vents. Lors de son premier séjour à Londres où il dirige, à 20 ans, un concert de la Philharmonic Society, Mendelssohn remplace le Menuetto en ut mineur par le Scherzo, revu et étoffé, de l'Octuor à cordes composé en 1825, et le mouvement d'origine ne fut réintroduit qu'en 1831 à l'occasion de l'édition de la symphonie. Pour cet enregistrement, John Eliot Gardiner choisit de juxtaposer les deux mouvements. Quant à la Symphonie n°4, dite "italienne", la genèse, plus complexe, nous renvoie à l'automne 1830, soit six ans plus tard, à Venise lorsque, pour la première fois, Mendelssohn évoque dans sa correspondance l'écriture de cette symphonie. Le caractère joyeux, pétillant et ensoleillé de la culture italienne, bien qu'aucune allusion directe à l'Italie ne soit clairement évoquée ici, mettra trois années à voir le jour, avant de devenir sans aucun doute l'une des pages les plus populaires du compositeur.
On ne présente plus Sir John Eliot Gardiner qui, avec ce troisième enregistrement live consacré à Mendelssohn avec le LSO, montre à nouveau sa clairvoyance et son sens du détail. La mièvrerie que certains reprochaient, notamment pour les pièces pour piano, est ici totalement esquivée au profit d’un discours dramatique prononcé et exalté. Avec une phalange orchestrale aussi exceptionnelle, Gardiner parvient à proposer une lecture intelligente, précise et dotée d'une énergie permanente. Le sens du discours en relation avec des choix de tempi justes et une palette de couleurs conséquente permet au LSO de se montrer sous son meilleur jour. Aucune précipitation mais un jeu cohérent et homogène que Gardiner, alerte au moindre détail, transcende ici.
Ayrton Desimpelaere

Son 10 - Livret 10 - Répertoire 9 - Interprétation 10

Les commentaires sont clos.