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Joyce di Donato, sublime souveraine au royaume enchanté de Purcell

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En première partie, l’oratorio Jephté de Carissimi introduit dans un paysage sonore délicat où la célèbre plainte de la vierge sacrifiée par l’inconséquence de son père saisit par sa modernité. Anna Piroli, seconde sorcière dans la deuxième partie, lui prête sa simplicité sans que la projection et la texture de la voix suffisent à en rendre toute la portée dramatique.

Très concentrée, Joyce di Donato offre ensuite une interprétation de la reine de Carthage de haut vol où se concilient noblesse, beauté et humanité.

Mille fois déjà, le chatoiement du timbre, ses métamorphoses, depuis les aigus suspendus jusqu’à l’opulence des graves, ont été salués sur les scènes du monde entier. Mais ces qualités ne seraient qu’admirables si elles ne rejoignaient pas cette sorte de profondeur inexprimable qui touche au cœur.

Ainsi jouée, on comprend pourquoi cette musique -impitoyable dans sa nudité- fit pleurer les cours de France et d’Angleterre.

Toujours concise, la plainte est rehaussée par la vivacité des ballets (ovation finale pour le percussionniste placé en haut de la pyramide de l’orchestre), les ricanements diaboliques, les orages et fête nautique directement issus de Lully.

Ce qui n’est pas surprenant puisque le maître de Purcell, Pelham Humfrey, fut l’assistant, l’élève et le copiste du compositeur français durant plusieurs années avant de s’en retourner en Angleterre instruire les musiciens du roi Charles II d’Angleterre parmi lesquels un certain... Henry Purcell.

Un Berlioz impressionnant  avec Daniel Harding et l'OSR

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Au cours de chaque saison, l’Orchestre de la Suisse Romande donne la plus grande part de ses concerts au Victoria Hall de Genève. Mais il en présente six ou sept à Lausanne dans un Théâtre de Beaulieu qui vient d’être entièrement rénové, offrant une qualité d’écoute dans une salle vaste qui comporte 1600 places assises.

En a largement bénéficié une partition requérant de larges effectifs comme le Roméo et Juliette de Berlioz, proposé à Genève le 23 novembre, à Lausanne, le lendemain. 

Pour cette œuvre monumentale, le compositeur sollicitait un grand orchestre de près de 90 instrumentistes incluant un ophicléide, un tambour de basque et une caisse claire. Et le chœur devait compter dans ses rangs au moins 30 soprani, 20 alti, 20 ténors et 20 basses. S’y ajoutaient trois solistes vocaux : un contralto, un ténor et une basse.

Pour ces deux concerts, Daniel Harding, que l’on vient d’applaudir à la tête du Concertgebouw Orchestra d’Amsterdam, est aux commandes. D’emblée, il s’attaque à l’Introduction avec une vivacité de tempo qui dépeint l’effervescence des factions rivales, s’achevant en points de suspension afin de laisser place au Prologue. Devant l’estrade, apparaît le magnifique Chœur de l’Orchestre de Paris (préparé par Marc Korovitch) en une formation réduite à une vingtaine de chanteurs. Tournant le dos au chef, il égrène la déclamation mesurée « D’anciennes haines endormies », avant de dialoguer avec Marie-Nicole Lemieux, négociant, dans une somptueuse ligne de chant, les strophes « Premiers transports que nul n’oublie », puis avec le ténor Andrew Staples, évoquant d’un timbre clair « Mab ! la messagère fluette et légère ». 

Perséphone de Stravinsky selon Salonen

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Igor Stravinsky (1882-1971) : Perséphone. Andrew Staples, ténor ; Pauline Cheviller, narratrice. Finnish National Opera Chorus, Children’s Chorus & Orchestra, direction : Esa-Pekka Salonen. 2017-DDD-Livret en anglais, allemand et français. Texte chanté en français, traduction en anglais et allemand. 1 CD Pentatone. PTC 5186 688

La passion de Robin Ticciati pour Berlioz

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Hector BERLIOZ 
(1803 - 1869)
Roméo et Juliette, Symphonie dramatique pour solistes, chœur et orchestre, Op. 17
Swedish Radio Symphony Orchestra, Swedish Radio Choir, Robin Ticciati, direction – Katija Dragojevic, mezzo-soprano – Andrew Staples, ténor – Alastair Miles, basse
2016-DDD-94’-Textes de présentation en anglais-Linn-CKD521