Mots-clé : Hasmik Torosyan

Bart Van Reyn et le Vlaams Radio Koor superbes dans la Petite messe solennelle de Rossini

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Composée en 1863, alors que Rossini vivait depuis longtemps une retraite parisienne paisible, et classée avec l’humour propre à l’artiste parmi ses Péchés de vieillesse (Rossini décéderait en 1868, à 74 ans), cette Messe n’est petite ni sur le plan de la durée (près d’une heure et demie) ni sur celui de la facilité d’exécution. Elle n’est pas modeste non plus sur le plan formel, dans le sens où Rossini n’hésite pas à démontrer que son savoir va bien au-delà de sa légendaire facilité mélodique, mais qu’il maîtrise aussi les formes classiques. Une parfaite illustration en est le Prélude religieux (en fait un Prélude et Fugue) pour piano qui précède le Sanctus, et où le compositeur démontre qu’il connaissait bien son Bach, mais aussi les modernes comme Liszt et Franck. Elle n’est pas davantage petite pour ce qui est des exigences posées au choeur comme aux solistes. En effet, elle exige un choeur aguerri et des solistes capables de faire face aux exigences de ce maître de la voix. Là où elle est petite en revanche, c’est dans son instrumentation. Si Rossini l’orchestra par la suite, elle est prévue à l’origine pour un effectif instrumental réduit à sa plus simple expression, soit deux pianos et un harmonium, même si la version qu’en offrit le Choeur de La Radio flamande (Vlaams Radiokoor, ci-après VRK) à Flagey se satisfit d’un seul pianiste. Le programme ne disant rien de ce choix, on ne peut qu’espérer qu’il ne fut pas inspiré par des considérations budgétaires. Quant au terme « solennel », on se demande s’il faut vraiment l’appliquer à une oeuvre si fine et chaleureuse, et qui n’a vraiment rien de compassé.

À Turin, de fascinants Pêcheurs de perles

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Pour son ouverture de saison, le Teatro Regio de Turin choisit un ouvrage français, Les Pêcheurs de Perles de Georges Bizet, donné dans la première version de 1863 et dans la langue originale. Depuis décembre 1886, l’œuvre a été présentée cinq fois dans la capitale piémontaise, deux fois en concert et trois fois en scène, les trois dernières représentations en traduction italienne remontant à juin 1959 au Teatro Nuovo qui affichait Alfredo Kraus, Renata Scotto et Enzo Sordello sous la direction d’Oliviero de Fabritiis.

Aujourd’hui, le Teatro Regio se veut innovateur en proposant l’édition critique de 2015 qu’a réalisée le musicologue Brad Cohen qui reconstitue la version en trois actes telle qu’elle fut jouée au Théâtre-Lyrique de Paris le 30 septembre 1863, comportant notamment un finale où Zurga met le feu au village pour permettre la fuite des amants, alors que dans les remaniements de 1885 et 1893 commis par l’éditeur Choudens, il en viendra au suicide.

Des reprises pareilles, on en redemande !

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© Annemie Augustijns

Reprise d'une production de décembre 1993 : un spectacle qui n'a pas pris une ride en 22 ans. Voilà ce qui arrive lorsque le metteur en scène se met totalement au service de la partition. Robert Carsen a donné, pour l'opéra de Flandre, tout un cycle Puccini, dont cette Bohème. Pris par la main, le spectateur pénètre avec confiance au coeur de l'inspiration du musicien, en suivant l'intrigue, le plus simplement possible.