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On purge bébé ! : le malicieux clin d’œil final de Philippe Boesmans

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Philippe Boesmans (1936-2022) : On purge bébé !, opéra en un acte. Jean-Sébastien Bou (Bastien Follavoine), Jodie Devos (Julie Follavoine), Denzil Delaere (Aristide Chouilloux), Sophie Pondjiclis (Clémence Chouilloux), Jérôme Varnier (Horace Truchet), Tibor Ockenfels (Bébé-Toto), Martin da Silva Magalhães (l’enfant Toto) ; Orchestre symphonique de la Monnaie, direction Bassem Akiki. 2022. Notice et synopsis en français et en anglais. 80’00’’. Un CD Fuga Libera FUG 818.

En avant, la musique : « On purge bébé ! » de Philippe Boesmans

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A La Monnaie, ces jours-ci, un « opéra de boulevard » se révèle être une excellente façon de célébrer la mémoire, de saluer l’importance de son compositeur, Philippe Boesmans, qui nous a quittés en avril dernier (et qui n’a pas eu le temps de mettre lui-même la dernière barre de mesure à l’œuvre, conclue en belle fidélité, en toute affection et reconnaissance, par Benoît Mernier).

C’est Philippe Boesmans lui-même qui a voulu mettre en opéra « On purge bébé ! » de Georges Feydeau. Un peu à la manière de Giuseppe Verdi, concluant, quasi au même âge, toute une vie de tragédies par l’énorme farce de Falstaff : ainsi donc On purge bébé ! après La Passion de Gilles, Reigen, Wintermärchen, Julie, Yvonne, Princesse de Bourgogne. Le Feydeau est une toute petite pièce, un peu comme les griffonnages qu’ont laissés certains grands peintres sur un bout de papier, une œuvre « en marge ». Monsieur Follavoine entrevoit le couronnement de sa carrière de porcelainier : livrer des milliers et des milliers de pots de chambre à l’armée française… des pots de chambre incassables, prétend-il. Mais c’est sans compter avec un problème domestique « d’envergure » (du moins, c’est ainsi que sa femme le considère) : Bébé « n’est pas allé », bébé est constipé, il faut donc purger bébé ! Voilà qui suffit à déclencher la mécanique-Feydeau avec le surgissement du militaire responsable des achats, qui est, c’est un lieu commun du genre, « cocu, cocu, cocu », et de sa femme accompagnée de son « cousin », son amant en fait.

Pierre Dumoussaud dirige un Pelléas et Mélisande tout en émotion

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Claude Debussy (1862-1918) : Pelléas et Mélisande, drame lyrique en cinq actes (livret adapté de la pièce de Maurice Maeterlinck). Stanislas de Barbeyrac, ténor (Pelléas) ; Chiara Skerath, soprano (Mélisande) ; Alexandre Duhamel, baryton (Golaud) ; Jérôme Varnier, basse (Arkel) ; Janina Baechle, mezzo-soprano (Geneviève) ; Maëlig Querré, soprano (Yniold) ; Jean-Vincent Blot, basse (Le Berger, Le Médecin) ; Orchestre National Bordeaux Aquitaine ; Chœur de l’Opéra National de Bordeaux ; Pierre Dumoussaud, direction. 2020. 2h28’16. Livret en français, en anglais et en allemand (mais texte chanté – avec coquilles et omissions – seulement en français et en anglais). 2 CD Alpha Classics 752

À la Monnaie, Castellucci réduit en cendres la Jeanne d’Arc au bûcher de Claudel-Honegger

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Composée en 1935 à l’instigation de la danseuse, actrice et mécène russe Ida Rubinstein, Jeanne d’Arc au bûcher demeure, avec Le Roi David, l’œuvre lyrique la plus célèbre et la plus jouée d’Arthur Honegger. Fruit de sa première collaboration avec Paul Claudel, cet oratorio dramatique en onze scènes et un prologue (créée à la Monnaie dans sa version intégrale en 1946) retrace, à rebours, la vie tristement écourtée de la Pucelle d’Orléans, depuis la première scène, qui prend place au seuil de l’échafaud, jusqu’à la dernière, qui referme la boucle en revenant au bûcher de Rouen. 

L’alchimie de deux grands talents 

L’esprit de l’œuvre est celui du "jeu populaire" ou "mystère" médiéval. Véritable "cathédrale en puissance faisant voisiner le chapiteau et la gargouille", comme l’a si joliment dit Harry Halbreich, le livret de Claudel dont se saisit Honegger permit au compositeur suisse de ciseler une partition aux couleurs les plus contrastées, mêlant de véritables chansons populaires ("Voulez-vous manger des cesses" et "Trimazô"), des fanfares et carillons et des airs aux accents jazzy à des chants grégoriens et des thèmes lyriques exaltant la Foi, l’Amour et l’Espérance. Au chant, Honegger ne confie que les parties visionnaires du texte -celui que prononcent la Vierge Marie, sainte Catherine et sainte Marguerite ; ne font exception que quelques interventions burlesques de Cauchon, l’évêque de Beauvais, alias Porcus, qui préside au procès de la jeune Lorraine. Dans la fosse, le compositeur se taille un orchestre sur mesure, remplaçant les cors par trois saxophones et la harpe par deux pianos et un célesta; sans oublier d’y convier les ondes Martenot, si chères à son cœur, auxquelles il délègue l’un des thèmes cycliques de l’œuvre. 

L'Étoile de Chabrier

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Emmanuel CHABRIER (1841-1894) : L'Etoile.  Stéphanie d’OUSTRAC, Lazuli ; Christophe MORTAGNE, Le Roi Ouf I ; Hélène GUILMETTE, La Princesse Laoula ; Jérôme VARNIER, Siroco ; Elliot MADORE, Hérisson de Porc-Epic ; Julie BOULIANE, Aloès ; François PIOLINO, Tapioca ; François SOONS, Patacha ; Harry TEEUWEN, Zalzal ; Jeroen van GLABBECK, Le Maître ; Richard PRADA, Le Chef de la Police ; Residentie Orkest The Hague ; Chorus of Dutch National opera ; Patrick FOURNILLIER, dir.Laurent PELLY, mise en scène. Filmé les 13 et 16 octobre 2014, Dutch National Opera & Ballet, Amsterdam. DVD 9 - 115’ NTSC 16:9 - PCM stereo and DTS 5.0 - sous titres français, anglais, allemand, japonais, coréen - chanté en français – Naxos 2.110595

La crème du chant contemporain dans un opéra majeur

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Hector BERLIOZ
(1803 - 1869)
Les Troyens
Marie-Nicole LEMIEUX (Cassandre), Joyce DiDonato (Didon), Michael SPYRES (Enée), Stéphane DEGOUT (Chorèbe), Philippe SLY (Panthée), Nicolas COURJAL (Narbal), Cyrille DUBOIS (Iopas), Mariane CREBASSA (Ascagne), Hanna HIPP (Anna), Stanislas de BARBEYRAC (Hylas, Hélénus), Jean TEITGEN (Mercure, l'Ombre d'Hector), Solistes, Les Choeurs de l'Opéra national du Rhin, Badischer Staatsopernchor, Choeur philharmonique de Strasbourg, Orchestre philharmonique de Strasbourg, dir.: John NELSON
2017- Live - 4CD : 59' 25'' (acte I), 71' 50'' (actes II et III), 53' 11'' (acte IV) et 50' 34'' (acte V), 1 DVD : 85' - Textes de présentation en français, anglais et allemand - Livret en français et en anglais - chanté en français - Erato 0190295762209

Un concert, sans doute, mais quel concert !

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Roméo et Juliette (Gounod) à Bruxelles
Le principe de l’opéra en concert peut se justifier pour plusieurs raisons dont la principale est sans doute financière, car il élimine l’aspect non musical : mise en scène, costumes, décors, qui pèsent lourd dans une production. En outre, certaines oeuvres (opera seria, bel canto) supportent mieux ce vide scénique que d’autres, par manque de ressort dramatique ou par l’inintérêt de l’intrigue.