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Quelques mélodies romantiques russes mises en avant par Lena Belkina et Natalia Sidorenko : une légère brise printanière…

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Piotr Ilitch Tchaïkovsky (1840-1893) : To bylo ranneyu vesnoy, Op. 38 No.2 (It was in early spring) ; Net, tol‘ko tot, kto znal, Op. 6 No. 6 (Only he who knows longing) ; Zabyt‘ tak skoro (To forget so soon) ; Kolybel‘naya pesnya, Op. 16 No. 1 (Lullaby) ; Skazhi, o chom v teni vetvey, Op. 57 No. 1 (Tell me what is in the shade of the branches) ; Noch‘, Op. 60 No. 9 (Night) Kolybel‘naya pesn‘ v buryu, Op. 54 No. 10 (Lullaby in a Storm) ; Serenada, Op. 63 No. 6 (Serenade) ; Snova, kak prezhde, odin, Op. 73 No. 6 (I am alone again, as before) ; Rastvoril ya okno, Op. 63 No. 2 (I opened the window). Sergei Vasilevich Rachmaninov (1873-1943) : Siren‘, Op. 21 No. 5 (Lilacs) ; Utro, Op. 4 No. 2 (Morning) Ditya kak zvetok ty prekrasna, Op 8 No. 2 (Child,you are beautiful as a flower) Duma, Op. 8 No. 3 (Brooding) Polyubila ya na pechal‘ svoyu, Op. 8 No. 4 (I have grown fond of sorrow) Son, Op. 8 No. 5 (A Dream) ; Ya zhdu tebya, Op. 14 No. 1 (I Wait for Thee) Ona kak polden‘ khorosha, Op. 14 No. 3 (She is as beautiful as midday) ; Noch pechal’na, Op. 26 No. 12 (The night is sad) ; Vesenniye vodi, Op. 14 No. 11 (Spring Waters). Lena Belkina, mezzo-soprano, Natalia Sidorenko, piano.  Livret en allemand, en anglais et en russe.   Solo Musica SM 381 

A Genève, Anna Bolena selon Mariame Clément  

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En trois saisons successives, le Grand-Théâtre de Genève prend le parti de présenter les trois grands ouvrages que Gaetano Donizetti a consacrés à la dynastie des Tudor en commençant par Anna Bolena. Aviel Cahn, son directeur, fait appel à Mariame Clément pour la mise en scène, à Julia Hansen pour les décors et costumes et à Stefano Montanari pour la direction d’orchestre.

L’intérêt du spectacle réside dans l’aspect visuel. Durant l’ouverture, les dames de la Cour, vêtues de noir comme des béguines du XVIe siècle, et les hommes en tenues de chasseurs proches de notre époque, se regroupent en rangs serrés autour d’un objet qui est en fait le billot sur lequel la reine sera décapitée. La vision se dissipe pour laisser place à une serre entourée de feuillages verdoyants, tandis qu’un peintre s’affaire à portraiturer la souveraine blonde portant robe verte jalonnée d’or. Mais que sont donc ces deux énormes serins jaunâtres se juchant sur les fenêtres sans attirer l’attention d’Elizabeth enfant qu’amène sa gouvernante Giovanna/Jane Seymour arborant un rouge orgueilleux ? Comment croire que, sous les draps du lit de la souveraine, le pauvre Smeton se donne du plaisir en fixant le tableau rejeté lors de la scène initiale ? Alors que le plateau tournant permet à un gigantesque quadrilatère de bois de pivoter en faisant se succéder les intérieurs du palais, les courtisans déambulent en observant tout sans relâche. La petite princesse fait de même en conservant indélébilement dans sa mémoire le cours des événements qui la marqueront à jamais, ce que semble manifester Elizabeth Ière, la reine vierge apparaissant comme un spectre lors des scènes charnières. Le pont reliant ce premier volet aux deux suivants est donc échafaudé…

Pourquoi évoquer en premier lieu la mise en scène d’une œuvre dont le belcanto est l’essence ? Le bât blesse au niveau de la musique. Sous la baguette de Stefano Montanari à la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande, la Sinfonia d’ouverture paraît bien mollassonne, ce que l’on dira aussi d’une direction qui manque du véritable souffle tragique qui devrait innerver cette longue opera seria. Et l’on se passerait volontiers de ce forte-piano que semble suggérer la musicologie d’aujourd’hui, mais qui paraît totalement incongru quant au traitement du recitativo

Le brillant plateau vocal a assuré cette belle exécution en concert

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Marie-Lemieux © Denis-Rouvre

Marie-Lemieux © Denis-Rouvre

Tancredi de Rossini
Commande de La Fenice et créé en 1813, Tancredi succède à sept petits opéras-comiques, bien accueillis. Voici cette fois le premier grand succès de Rossini, qui le mènera à alterner dorénavant opera seria et opera buffa.
La tragédie de Voltaire (1760), excellente, et pleine de ressorts dramatiques, se base sur un thème pas encore trop rebattu : la fiancée faussement accusée d'infidélité.