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Festival Prokofiev à Bozar 

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Plus de 70 ans après son décès, le grand Prokofiev est mis à l’honneur d’un petit festival de 3 jours au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Du jeudi au dimanche, différentes facettes du grand musicien sont ainsi illustrées avec des concerts, des conférences et même un happening avec de l'électro pour un concept présenté comme déconstruisant Prokofiev... Mais le grand intérêt de ce festival est de proposer des œuvres bien moins connues aux côtés de tubes. Certes, le public jeune et moins jeune pouvait entendre Pierre et le Loup et le Concerto pour violon n°1, mais aussi les Symphonies n°2 et n°6 ainsi que les suites du Pas d’Acier et de Chout. Au final, on pointait une majorité d'œuvres rares, voire très rares au concert. 

En ouverture d’une soirée de samedi contrastée avec un concert symphonique et un happening mêlant Prokofiev et DJ, le Antwerp Symphony Orchestra proposait la Symphonie n°6 sous la baguette d’Osmo Vänskä. La venue de l’immense chef finlandais en Belgique est déjà en soi un événement et la Symphonie n°6 est une œuvre fascinante par son ton tragique en angoissé.  Osmo Vänskä en livre une lecture noire et dramatique, d’une portée mahlérienne dans la tension qu’elle véhicule. Sa direction tend l’arc dramatique avec d’emblée un premier mouvement sombre, angoissé et traversé d’orages instrumentaux. La masse orchestrale est toujours parfaitement lisible avec une idéale mise en avant des interventions solistes (superbe vents). Le second mouvement poursuit cette tragédie avec un superbe galbe des cordes et des vents magistraux avant que le final, faussement joyeux, explose dans le cataclysme conclusif. L’Antwerp Symphony Orchestra livre une prestation magistrale tant dans ses tutti que dans ses individualités. On sent les musiciens en osmose totale avec leur chef d’un soir. 

Mahler d'apothéose avec Osmo Vänskä 

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Gustav Mahler (1860-1911) : Symphonie n°8 en mi bémol majeur. Carolyn Sampson et Jacquelyn Wagner, sopranos ; Sasha Cooke et Jess Dandy, altos ; Barry Banks, ténor ; Julian Orlishausen, baryton ; Christian Immler, basse. Minnesota Chorale, National Lutheran Choir, Minnesota Boychoir, Angelica Cantanti Youth Choir, Minnesota Orchestra, Osmo Vänskä. 2022. 2022. Livret en anglais, allemand et français. Texte chanté en latin et allemand, traduction en anglais. 83’13’’. BIS 2496.

Osmo Vänskä  : l’excellence au service de Mahler

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Le chef d’orchestre Osmo Vänskä est en passe de terminer une intégrale au pupitre de l’Orchestre du Minnesota dont il est le directeur musical sortant. Cette intégrale, que nous suivons avec grande attention sur Crescendo Magazine, marque notre époque par la grande hauteur de vue du chef et l’excellence instrumentale de son orchestre. Rencontre avec l’un des plus grands chefs de notre époque, l’un de ceux aptes à renouveler l’approche des oeuvres qu’il dirige.

Que représente Gustav Mahler pour vous ?

Mahler était un merveilleux compositeur ainsi qu'un grand chef d'orchestre et cette combinaison crée un ensemble unique et spécial. 

Qu'est-ce qui vous a poussé à enregistrer l'intégrale des symphonies de Mahler ?

J'ai toujours admiré la musique de Mahler et j'aime les défis ! Sa musique est un test énorme pour l'orchestre et le chef d'orchestre, et on sort de chaque symphonie avec un immense sentiment d'accomplissement.

Vous avez enregistré la Symphonie n°10 dans la version de Deryck Cooke. Certains chefs d'orchestre n'aiment pas diriger cette œuvre au-delà de l'Adagio terminé par Mahler. Qu'est-ce qui vous séduit dans cette symphonie ?

Pour moi, la Symphonie n°10 est pleine de musique de Mahler et rien d'autre. Nous savons qu'Alma Mahler n'était pas d'accord avec l'idée de compléter les ébauches et de proposer une édition pour le concert. Cette version Deryck Cooke a été enregistrée au Royaume-Uni, et les personnes à l'origine du projet se sont rendues à New York pour présenter l'enregistrement à Alma, qui n'aimait toujours pas l'idée mais qui a finalement accepté de l'écouter. Lorsque la musique s'est achevée, Alma a voulu la réécouter immédiatement. Le fait de savoir qu'elle avait finalement apprécié la version de Cooke m'a donné envie de l'enregistrer.

Le premier enregistrement de cette intégrale (Symphonie n° 5) a été réalisé en 2016. À l'heure actuelle, seules les Symphonies n°3 et n°8 manquent à l'appel pour clôturer le projet. L'enregistrement sur une longue période était-il prévu dès le départ ou s'agissait-il d'une coïncidence de calendrier ?

Le plan initial était de jouer une ou deux symphonies de Mahler par saison, suivies d'une semaine d'enregistrement. Bien sûr, la pandémie a quelque peu contrarié ce plan, mais nous avons réussi à enregistrer la toute dernière symphonie (n° 8) lors de mes derniers concerts d'abonnement en tant que directeur musical, ce qui était très significatif.

Osmo Vänskä, Sibelius, Mahler et le futur 

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Le chef d’orchestre Osmo Vänskä est l’une des plus grandes baguettes de notre époque. Directeur musical de l’Orchestre du Minnesota et du Philharmonique de Séoul, il mène également une prestigieuse carrière de chef invité. Auteur d’une discographie considérable par son importance, il remet sur le métier les symphonies de Sibelius pour le label BIS. Cette deuxième intégrale vient prendre place aux côtés d’une première gravure qui avait marqué son temps. Le chef qui aime les défis, poursuit également une intégrale des Symphonies de Mahler (Bis). 

Vous sortez un nouvel enregistrement des symphonies de Sibelius avec le Minnesota Orchestra dont vous êtes le directeur musical. Il s'agit de votre deuxième enregistrement, après celui que vous avez fait avec le Lahti Sinfonia, également pour Bis. Qu'est-ce qui vous a incité à remettre votre Sibelius au travail ?

 J’ai posé la même question au label Bis lorsqu’ils m'ont dit qu'ils aimeraient publier un nouveau cycle des symphonies de Sibelius avec l'orchestre du Minnesota. Ils m'ont répondu que cela faisait plus de 15 ans que les enregistrements de Lahti avaient été réalisés, et j'ai été surpris de voir comme le temps passe vite ! Mais finalement, je pense que c'était peut-être la bonne décision de réenregistrer le cycle complet et de donner au public une autre "image" de la même musique, comme une version "adulte". 

Votre vision de Sibelius a-t-elle changé entre ces deux enregistrements ? 

Ma vision de base est la même qu'avant, mais je ne suis pas la même personne ou le même chef d'orchestre. J'y reviens maintenant en tant que personne plus âgée avec des expériences de vie très différentes.

L’immigration finlandaise en musique

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Jean SIBELIUS
(1865 - 1957)
Kullervo, Op. 7 – Finlandia, Op 26 (version avec chœur)
Olli KORTEKANGAS 
(°1955)
Migrations pour mezzo-soprano, choeur d’hommes et orchestre
Minnesota Orchestra, Osmo Vänskä, direction – YL Male Voice Choir, Pasi Hyökki, chef de chœur – Lilli Paasikivi, mezzo-soprano – Tommi Hakala, baryton
2017-Live SACD-CD1 80’/CD2 34’05-Textes de présentation en anglais, allemand, finlandais et français-BIS-9048