Mots-clé : Sakari Oramo

Unsuk Chin, portrait à la berlinoise 

par

Unsuk Chin (née en 1961) : Concerto pour violon n°1, Concerto pour violoncelle, Le Silence des sirènes,  Rocaná, Chorós Chordón, Concerto pour piano. Christian Tetzlaff, violon ; Alban Gerhardt, violoncelle ; Sunwook Kim, piano ; Barbara Hannigan, soprano ; Berliner Philharmoniker, direction : Myung-Whun Chung, Daniel Harding, Sakari Oramo, Sir Simon Rattle. 2005-2022. Livret en anglais et allemand. 1 coffret BPHR 230411 

A Genève, un BBC Symphony Orchestra faramineux 

par

Dans le cadre de sa 75e saison, le Service Culturel Migros invite le BBC Symphony Orchestra qui, sous la direction du chef finlandais Sakari Oramo, présente l’intégrale des symphonies de Sibelius en la partageant entre trois villes, Genève, Zurich et Berne, avec un programme différent pour chacune des salles. 

Ainsi, à Genève, le 14 janvier, l’affiche comporte les Symphonies n.3 et 1. L’opus 52 en ut majeur a été longuement élaboré entre 1904 et 1907 et surprend par son classicisme formel en trois mouvements imprégné de lumineuse sérénité, ce qui lui a valu la désignation de ‘Pastorale du Nord’. Dès les premières mesures de l’Allegro moderato, l’auditeur reste pantois devant la magnifique sonorité produite par l’ensemble des pupitres du BBC Symphony Orchestra. Sous la baguette de Sakari Oramo, les lignes de force sont taillées à coups de serpe mais font sourdre des cordes graves un cantabile qui se déroule naturellement, tout en se laissant gagner par d’épisodiques tensions qui se résorbent en pianissimi impalpables. L’Andantino con moto est parcouru par d’étranges inflexions émanant du pizzicato appuyé des cordes sous le legato des vents, alors que le Final est emporté par une houle déferlante zébrée de fulgurants éclats que tempère l’élévation hymnique des cordes provoquant un gigantesque crescendo jusqu’à la grandiose péroraison.

L’âme de l’orchestre au son du cor

par

Robert Schumann (1810-1856) : Konzertstück pour 4 cors et orchestre, Op.86 ; Adagio et Allegro, Op.70 (orchestration d’Ernest Ansermet) ; Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Morceau de Concert, Op.94 ; Reinhold Glière (1875-1956) : Concerto pour cor, Op.91. Markus Maskuniitty, Martin Schöpfer, Kristofer öberg, Monica Berenguer Caro, cors ; Royal Stockholm Philharmonic Orchestra, Sakari Oramo. 2016/2018-Notice en anglais et allemand-59’08-Ondine-ODE 1339-2.

Hannu Lintu : les chefs finlandais, une mafia ? Juste des amis !

par

Au cours des dernières décennies, la Finlande est devenue une véritable pépinière de grands chefs d'orchestres. Et Hannu Lintu (Rauma, 1967) en est un représentant pertinent. Depuis 2013, il dirige l'Orchestre Symphonique de la Radio finlandaise après une carrière initiée à l'Orchestre Philharmonique de Turku et développée ensuite avec l'Orchestre Philharmonique de Helsingborg et de Tampere.

Pour Scherzo, Pablo L. Rodrígues s'est entretenu avec lui de ses activités symphoniques et lyriques, de ses enregistrements pour le label Ondine, mais aussi du système éducatif finlandais qui a permis à un jeune homme de la région côtière, isolée, de Satakunta, sans musicien dans la famille, d'étudier le violoncelle et la direction d'orchestre au plus haut niveau.

En 2011, un festival de musique de chambre était organisé pour les chefs d'orchestres finlandais : Okko Kamu, Jukka-Pekka Saraste, John Storgårds et Pietari Inkinen étaient au violon, Sakari Oramo à l'alto, Susanna Mälkki et vous au violoncelle, Osmo Vänskä à la clarinette et Leif Segerstam au piano. Pouvez-vous nous expliquer ?

En Finlande, c’est une tradition, tous les chefs d'orchestre ont fait partie d’un orchestre comme instrumentistes, à cordes pour la plupart. Imaginez ces huit chefs qui jouent ensemble un octuor : les répétitions sont extrêmement intéressantes mais aussi très intenses. On a donné des concerts vraiment fantastiques parce qu'on s'entendait très bien. Je peux appeler n'importe lequel d’entre eux si j'ai un problème et tous peuvent m'appeler. Les gens disent que nous formons une sorte de mafia, mais nous sommes juste des amis.

A Genève, un Philharmonique de Stockholm éblouissant

par

Pour trois concerts à Zürich, Genève et Lucerne, le Service Culturel Migros invite l’Orchestre Philharmonique Royal de Stockholm sous la direction de son chef attitré, Sakari Oramo.

Comme clin d’œil au public helvétique, le programme débute par une page d’un Zürichois, Rolf Liebermann qui, selon l’adage « Nul n’est prophète en son pays », a fait sa carrière de directeur de théâtre à Hambourg et à Paris. Son Furioso, écrit en 1945, créé par Hermann Scherchen deux ans plus tard puis présenté avec succès au Séminaire de Musique Contemporaine de Darmstadt, est proprement effarant. En huit minutes, le piano donne la cadence en martelant avec véhémence une envolée virtuose du tutti scandée par des motifs « jazzy », avant que ne se développe une section lyrique où la flûte dialogue avec le cor anglais ; et c’est la reprise des divers thèmes qui amènera une brillante conclusion.