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À Fontevraud, le Messie de Haendel réjouissant avec des bis participatifs

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Le Messie de Haendel est un phénomène généralisé de la fin d’année dans les pays anglo-saxons. La mode gagne la France où fleurissent de plus en plus de concerts donnés par de grands ensembles de renom, mais aussi par des amateurs. Ainsi, c’est avec une participation du public, en bis, que Arts Florissants présentent le chef-d’œuvre de Haendel.

Le Messie a été donné par Les Arts Florissants sous la direction de Paul Agnew, dans le cadre des événements d’« Un hiver à Fontevraud », en particulier de « Noël en musique à Fontévraud » , deux cycles intégrés dans la programmation annuelle du Centre Culturel de Rencontre.

Dernière demeure d’Aliénor d’Aquitaine et de son fils Richard Cœur de Lion, l’Abbaye royale de Fontevraud s’enorgueillit d'être le plus vaste ensemble monastique d’Europe. En partenariat avec la Fondation Les Arts Florissants, un autre grand Centre Culturel de Rencontre du Pays de la Loire, l’Abbaye offre trois des cinq concerts de la série de Noël par l’ensemble fondé par William Christie. Ainsi, après les programmes « Musique pour Noël de Bach, Telemann et Buxtehude » et « Musique de Noël a capella », Le Messie séduit le spectateur dans une interprétation à la fois intense et légère, qui fait ressortir des timbres fort variés des chanteurs solistes.

Haydn à la parisienne avec les Arts florissants 

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Joseph Haydn (1732-1809) : Symphonie nᵒ 84 en mi bémol majeur, Hob. I: 84 ; Symphonie n°85 en si bémol majeur “La Reine” Hob I:85 ; Concerto pour violon n°1 en Ut majeur ; Symphonie n°86 en Ré majeur ; Symphonie n°87 en La majeur. Les Arts Florissants, Théotime Langlois de Swarte, violon et direction ; William Christie. 2020 et 2022. Livret en : français, anglais et allemand. Durée 126’’. HAF 8995371.72. 

La première édition du Festival Angers Pianopolis

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Ruines - Pascal Quignard et Aline Piboule

La toute première édition du Festival Pianopolis vient de se terminer le 21 mai dernier. Le Festival, initié par Nicolas Dufetel, musicologue et adjoint à la culture et au patrimoine à la mairie, met l'accent sur les lieux historiques de la ville, jusqu’alors peu ouverts au public. Les grands noms de la musique classique et les jeunes musiciens du Conservatoire prennent quotidiennement leurs parts pendant les quatre jours où tous les concerts se jouaient à guichets fermés.

Au commencement, il y eut le projet d’« Angers pousse le son », une série de concerts sans public captés sur des lieux patrimoniaux de la ville, pendant la période de fermeture des salles de concerts. Diffusés sur internet de 2020 à 2022, ces films ont fait revivre les murs emblématiques multicentenaires : le cloître, la chapelle et les greniers Saint-Jean, l’abbaye de Ronceray, le couvent de Beaumette, le château d’Angers… Les artistes de la musique classique, souvent jeunes, dont Alexandre Kantorow, Thibaut Garcia, Félicien Brut ou Astrig Siranossian, pour ne citer qu’eux, ont côtoyés, au fil des diffusions, d’autres genres musicaux : chanson, pop, jazz, tzigane…

À l’occasion de cette première édition du festival, certains d’entre eux ont retrouvé physiquement leur public. Ainsi, le dernier jour, aux greniers Saint-Jean, Alexandre Kantorow et Aurélien Pascal en duo, puis Bertrand Chamayou en solo, ont enflammé la salle pleine à craquer, avec leur virtuosité mais aussi et surtout leur musicalité exceptionnelle. Malgré leur jeune âge (ils ont à peine 50 ans à deux), le duo frôle le sommet. Leur incarnation musicale, dans la première Sonate de Brahms tout au début du programme, est telle qu’on aurait dit qu’ils jouaient déjà ensemble depuis des heures. Il y a un lyrisme incontestable dans leur sonorité, une spontanéité haletante dans une mise en place parfaite… Dans la Sonate de Grieg, ils réalisent une véritable tapisserie sonore. En effet, l’idée de tissage est absolument juste, par la spatialisation acoustique qu’ils adaptent au fur et à mesure, en fonction du retour du son. Tout naturellement, cela fait écho à la Teinture de l’Apocalypse du Château d’Angers mais aussi aux tapisseries modernes de Jean Lurçat dont une est à vue, derrière la scène. Avec une telle maîtrise, il n’est aucunement exagéré de dire que c’est l’une des meilleures formations actuelles de violoncelle-piano au monde. Au milieu du programme, Alexandre Kantorow joue en solo quelques Lieder de Schubert transcrits par Liszt où il fait montre de son art des plans, des coloris et des tons. Les couleurs s’entendent clairement à travers son interprétation et c’est précisément l’un des caractères superlatifs de son jeu.

A Genève, William Christie interprète de Haydn

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Pour le sixième concert de sa saison 2022-2023, le Service Culturel Migros a la judicieuse idée d’inviter, pour trois concerts à Genève, Berne et Zürich, William Christie et Les Arts Florissants qui se produisent rarement en Suisse.

Depuis sa fondation en 1979, l’ensemble a acquis une renommée internationale en exhumant les grandes œuvres de Lully, Rameau, Marc-Antoine Charpentier, Couperin ou Campra qui constituent le Grand Siècle français. Mais continuellement, William Christie s’ingénie à en élargir les horizons, ce qui explique le choix du dernier oratorio de Joseph Haydn, Die Jahreszeiten (Les Saisons) Hob. XXI : 3. Sur un livret du baron Gottfried van Swieten inspiré d’un gigantesque poème de James Thompson, l’ouvrage a donné bien du fil à retordre au compositeur qui jugeait le texte banal et l’imitation des cris d’animaux, de mauvais goût. De cette célébration de la vie rurale, il aurait pu tirer un Singspiel de saveur populaire ; mais il a préféré regrouper en une série de vignettes l’évocation de la nature et des sentiments qu’elle suscite en chacun. Néanmoins, l’extraordinaire originalité de la partition a connu un succès immédiat dès la création au Palais Schwarzenberg de Vienne le 24 avril 1801 puis lors des reprises de mai à la Salle de la Redoute. 

Didon et Énée de Purcell à l’Opéra-Comique en 2008 : réédition sur DVD

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Henry Purcell (1659-1695) : Didon et Énée, opéra en un prologue et trois actes. Malena Ernman (Didon), Christopher Maltman (Énée), Judith van Wanroij (Belinda), Hilary Summers (la Magicienne), Lina Markeby (la Seconde femme), Céline Ricci (la Première sorcière), Ana Quintans (la Deuxième sorcière), Marc Mauillon (l’Esprit), Damian Whiteley (le Matelot), Fiona Show (la comédienne du Prologue) ; Les Arts Florissants, direction William Christie. 2008. Notice et synopsis en anglais et en français. Sous-titres en anglais, en français, en allemand, en italien, en japonais et en coréen. 66.00. Un DVD Naxos 2. 110709. Aussi disponible en Blu Ray.

Titon et l’Aurore, de Cassanéa de Mondonville : entre féerie et naïveté

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Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) : Titon et l’Aurore, pastorale héroïque en un prologue et trois actes. Reinoud Van Mechelen (Titon), Gwendoline Blondeel (L’Aurore), Emmanuelle De Negri (Palès), Marc Mauillon (Éole), Julie Roset (Amour), Renato Dolcini (Prométhée), Virginie Thomas, Maud Gnidzaz et Juliette Perret (Nymphes) ; Huit marionnettistes ; Les Arts Florissants, direction William Christie. 2021. Notice et synopsis en anglais et en français. Sous-titres en français, en anglais, en allemand, en japonais et en coréen. 127.00. Un DVD Naxos 2. 110693. Aussi disponible en Blu Ray.

Amazone : un magistral premier récital en solo pour Léa Desandre

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Amazone. Francesco Provenzale (1624-1704) : Lo schiavo di sua moglie, acte I scène 5 : « Non posso far ». ; acte I, scène 8 : « Lasciatemi morir, stelle crudeli ». Francesco Cavalli (1602-1676) : Ercole amante : Sinfonia, acte I. Giovanni Buonaventura Viviani (1638-c.1693) : Mitilene, regina delle amazzoni, acte III, scène 19 : « Muove il piè, furia d’Averno ». Giuseppe de Bottis (1678-1753) : Mitilene, regina delle amazzoni, Duetto : « Io piango/ Io peno » ; « Che farai misero core » ; « Lieti fiori, erbe orodose » ; « Sdegno all’armi, alle vendette ». Georg Caspar Schürmann (1672-1751) : Die getreue Alceste, acte I : Sinfonia pour la tempête ; acte I, Scène 2 : « Non ha fortuna il pianto mio ». Carlo Pallavicino (c.1630-1688), compl. Nicolaus Adam Strungk (1640-1700) : L’Antiope, acte III, Scène 15 : « Sdegni, fuori barbari » ; Scène finale : « Vieni, carri, volami in braccio ». Danican Philidor (1652-1730) : Les Amazones : Marche - Récits : « Venez, troupe guerrière » ; Duo : « Combattons, courrons à la gloire ». Louis Couperin (c.1626-1661) : Passacaille en do. André Cardinal Destouches (1672-1749) : Marthésie, première reine des Amazones, acte I, scène I : « Faible fierté, gloire impuissante » ; acte III, scène 5 : « Ô Mort, ô triste Mort ! » ; Postlude improvisé ; acte V : Scène finale : « Quel coup me réservait la colère céleste ? ». Marin Marais (1656-1728) : Suite d’un goûte étranger : XIV : L’Amériquaine. François Couperin (1668-1733) : Second Livre de pièces pour clavecin : 10ème Ordre en ré : VI. L’Amazone. Antonio Vivaldi (1678-1741) : Ercole sul Termodonte RV 710 : Sinfonia : I. Allegro ; Sinfonia II : Andante ; Sinfonia III. Allegro ; acte II, Scène 1 : « Onde chiare, che sussurrate » ; acte III, Scène 8 : « Scenderò, volerò, griderò ». Léa Desandre, mezzo-soprano ; Cecilia Bartoli, mezzo-soprano ; Véronique Gens, soprano ; William Christie, clavecin. Jupiter, direction Thomas Dunford. 2020. Notice en français, en anglais et en allemand. Textes des airs avec traductions. 75.37. Erato 0190295065843. 

Atys de Lully à l’Opéra-Comique en 2011 sur DVD ? Une reprise sous forme de conte de fée…

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Jean-Baptiste Lully (1632-1687) : Atys, tragédie en musique en un prologue et cinq actes. Bernard Richter (Atys), Stéphanie d’Oustrac (Cybèle), Emmanuelle De Negri (Sangaride), Nicolas Rivenq (Célénus), Marc Mauillon (Idas), Sophie Daneman (Doris), Jaël Azzaretti (Mélisse), Paul Agnew (Dieu du Sommeil), Cyril Auvity (Morphée), Bernard Deletré (Le Temps/Le Fleuve Sangor) ; Compagnie Fêtes Galantes ; Les Arts Florissants, direction William Christie. 2011. Notice en anglais et en français, synopsis dans les deux langues. Sous-titres en français, en anglais, en allemand, en italien, en japonais et en coréen. 196.00. Deux DVD Naxos 2. 110694-95. Aussi disponible en Blu Ray. 

Le festival de Menton 2021

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Le Festival de Menton 2021 prend ses quartiers sur le Parvis de la Basilique Saint-Michel Archange, joyau de l'art baroque, perché au-dessus de la vieille ville de Menton, face à la mer, sous un ciel étoilé. L’ambiance est unique et le public est heureux de retrouver une vraie édition complète après celle de 2020 raccourcie mais maintenue malgré tout. 

De cette édition, nous retenons deux axe : les stars confirmées et les jeunes talents, avec parfois un mix des deux à l’image de ce concert d’ouverture nommé “Générations” où l’on retrouve avec bonheur le merveilleux pianiste Alexandre Tharaud et on découvre le jeune Quatuor Arod. On se régale avec un programme très intéressant allant de Rameau à Franck en passant par Haydn. Alexandre Tharaud joue les Suites de Rameau, écrites pour clavecin, sur un piano de concert Yamaha, tout en respectant scrupuleusement le style et l'écriture de Rameau. La sonorité du piano est plus flatteuse pour l'oreille et le public est transporté.

Le Quatuor Arod interprète magistralement le Quatuor n°1 en sol majeur op.76, Hob.III 75 de Haydn. En consultant les archives du Festival on constate que le Quatuor Vegh avait joué le même quatuor au premier concert du Festival il y a 72 ans. Si les murs de la Basilique pouvaient parler... Le Quintette avec piano de César Franck est une partition puissante et dramatique, un chef d'oeuvre de la musique romantique. Avec Tharaud et le Quatuor Arod, on vit un moment chargé d'émotions. C'est intense, passionné, lyrique, fougueux, somptueux.

Le mélange des générations s’illustre également avec le récital du jeune violoniste Théotime Langlois de Swarte accompagné par rien moins que William Christie au clavecin. Ils proposent le programme de leur dernier album dédié au bien oublié Jean-Baptiste Senaillé. Il est émouvant de voir la musique éclore ainsi sous l'œil bienveillant et attentionné du grand William Christie.  

Airs sérieux et à boire, volume 3, par les Arts florissants et William Christie

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N’espérez plus, mes yeux… Airs sérieux et à boire, volume 3. Airs de cour et pièces instrumentales de Claude Lejeune (c. 1530-1600), Etienne Moulinié (1599-1676), Pierre Guédron (c. 1565-1620), Antoine Boesset (1587-1643), Pierre Verdier (c. 1627-c. 1706) et Anonymes. Les Arts florissants, clavecin et direction William Christie. 2019. Notice en français, en anglais et en allemand. Textes des airs chantés, avec traductions anglaise et allemande. 81'40''. Harmonia Mundi HAF 8905318.

Qu’ils content fleurette à Vénus ou à Bacchus, les Arts Florissants nous enivrent encore et toujours…

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« Si vous vouliez un jour… ».  Airs sérieux et à boire de Marc-Antoine CHARPENTIER (1643-1704), Étienne MOULINIÉ (1599-1676), Michel LAMBERT (1610-1696) et Sébastien LE CAMUS (c. 1610-1677). Les Arts Florissants, dir. William Christie. 2019-73'44"-Textes de présentation en français, anglais et allemand-Textes chantés en français ou italien traduits en français, anglais et allemand-Harmonia Mundi HAF 8905306

The Beggar’s Opera : magouille, sexe et drogue dans les cartons

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Créée en avril dernier au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris, la nouvelle version du Beggar’s Opera par Ian Burton (dramaturgie) et Robert Carsen (mise en scène) remporte un immense succès partout où elle pose sa valise : Paris, Italie (Spoleto, Pise, Novara), Edinbourg, Luxembourg, Genève, Clermond-Ferrand, Athène, Angers, Saint-Brieuc, Dinan, Vanne, Saint-Nazaire, Le Mans, Roche-Sur-Yon, Laval, Nantes, Caen, Versailles… Après la production à Renne à laquelle nous avons assisté, la tournée continue à Quimper, à Reims, à Massy et à La Rochelle. Raison de cette réussite ? La modernisation des propos pour situer l’intrigue au XXIe siècle. Car l’univers des bas-fonds de Londres du début du XVIIIe siècle n’a guère changé trois siècles plus tard et se reproduit aujourd’hui dans n’importe quelle ville de n’importe quel pays…

A Genève, un BEGGAR’S OPERA déjanté

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D’énormes cartons par centaines s’accumulent en fond de scène ; une sonnette d’alarme stridente retentit ; et surgit une dizaine de loubards emmenés par un punk dégingandé à lunettes noires et longue queue de cheval qui se dirige vers une épinette. Peut-on imaginer qu’il s’agit d’un …William Christie aussi insolite que son ensemble Les Arts Florissants aux tenues les plus ‘grunge’ possibles ?

Inattendu, savoureux et convaincant

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The Beggar’s Opera de John Gay et Johann Christoph Pepush revu par Ian Burton et Robert Carsen avec William Christie et Les Arts Florissants -Mais quelle est donc cette étrange proposition lyrique ? Un « Ballad Opera » !

Au début du XVIIIe siècle, à Londres, ils sont quelques-uns à en avoir assez des cérémonies de l’Opera Seria et, joyeux drilles créatifs, ils lui opposent une autre forme lyrique, aux antipodes.

Ambronay : un triomphe pour René Jacobs, Sophie Karthäuser & Cie

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William Christie et les Arts Florissants
Invité régulier du Festival d’Ambronay, William Christie, à la tête de sa formation des Arts Florissants, a décidé de consacrer, cette année, l’intégralité de son programme à Haendel et à l’une de ses bienfaitrices, Caroline de Brandebourg-Ansbach, devenue reine d’Angleterre en tant qu’épouse de George II.