Tchaïkovski dans un écrin de première classe

par

Piotr Ilitch TCHAÏKOVSKI
(1840-1893)
Sérénade mélancolique pour violoncelle et orchestre, op. 26 en si bémol mineur (arrt.: J. Vogler)
Variations sur un thème Rococo pour violoncelle et orchestre, op. 33 en la majeur
Souvenir d’un lieu cher, op. 42: n°1 Méditation (arr: A. Glasunow / J. Vogler)
“Souvenir de Florence”, sextuor à cordes, op. 70 en ré mineur
Jan VOGLER, Frankfurt Radio Symphony, dir.: Andrés OROZCO-ESTRADA, Moritzburg Festival Ensemble
2016 - DDD - textes de présentation en anglais et allemand - SONY 88875114292

Longtemps colorées d’un Romantisme tardif, les interprétations de la musique de Tchaïkovsky émergent aujourd’hui sous une autre optique. Le violoncelliste allemand Jan Vogler fait partie de ceux qui suggèrent que “Tchaïkovsly écrivait sans doute dans un contexte particulier et que son style aurait été sujet à bien plus d’influences classiques et néoclassiques qu’on ne le croyait auparavant.” Les Variations sur un Thème Rococo sont un bon exemple pour illustrer cette théorie. C’est en s’émerveillant devant l’architecture Rococo de St. Pétersbourg que Jan Vogler a renouvelé son intérêt pour l’oeuvre dont les courbes mélodiques et ornements font écho à cet art décoratif et au style galant de l’époque. Il ne joue certainement pas Rococo dans le sens péjoratif du terme, car il évite le kitch et l’excès. Son jeu est posé et maintenu, d’une grâce presque mozartienne.
Le Frankfurt Radio Symphony, avec son brillant pupitre de vents et la sonorité riche de ses cordes, constitue un écrin de première classe pour le violoncelliste qui fait chanter et respirer son instrument. Dans la Sérénade Mélancolique et la Méditation, on découvre une belle chaleur sensuelle apportée aux oeuvres écrites à l’origine pour le violon. Mais s’il y a bien une raison de se procurer cet album, c’est le Souvenir de Florence exécuté avec brio par le Moritzburg Festival Ensemble. À l’instar de l’interprétation des Variations Rococo, le sextuor attaque sans baver dans la virtuosité superficielle, mais avec beaucoup de vigueur et de rebond. Un vrai délice!
Aline Giaux, reporter de l'IMEP

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