Trilogie chorégraphique Christopher Wheeldon-Wayne McGregor-Pina Bausch

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Parallèlement à la production de ‘La Bayadère’ affichée à l’Opéra Bastille, le Ballet de l’Opéra présente au Palais Garnier un hommage à Pierre Boulez. 
Effectivement, au centre du programme, figure l’une de ses œuvres, ‘Anathèmes 2’, où le dispositif électronique interagit avec un violon solo. Sur ce canevas insolite, le chorégraphe Wayne McGregor élabore ‘Alea Sandis’ combinant divers éléments qui fusionnent entre eux puis se séparent, tout en étant interdépendants, ce que les danseurs transposent physiquement. Sous des éclairages violents conçus par Lucy Carter et des collants trop sombres imaginés par Gareth Pugh, dialoguent en se croisant sept danseurs remarquables, au nombre desquels se profilent Marie-Agnès Gillot et Mathieu Ganio.
En lever de rideau, ‘Polyphonia’ est un ballet que Christopher Wheeldon échafauda en 2001 sur dix pièces pour piano de György Ligeti. Interprétée par Ryoko Hisayama au clavier, cette épure aux couleurs sobres fait intervenir huit danseurs en formation de duos, d’un quatuor et de deux ensembles. S’y glissent quelques têtes d’affiche, Amandine Albisson, Juliette Hilaire, Stéphane Bullion et Pierre-Arthur Raveau.
Et la soirée s’achève par ‘Le Sacre du Printemps’ dans la production que Pina Bausch conçut pour le Tanztheater Wuppertal en 1975. Alors que le plateau est recouvert de terre noire, lieu intemporel de combat entre la vie et la mort, se développe la confrontation virulente entre le cercle des femmes et le carré des hommes, véhémence qu’amplifie la direction de Vello Pähn à la tête de l’Orchestre de l’Opéra National de Paris. Et Eleonora Abbagnato est une victime sacrificielle saisissante, au cœur d’une troupe de trente-deux danseurs qui remporte un triomphe au rideau final.
Paul-André Demierre
Paris, Palais Garnier, le 30 décembre 2015

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