Turbulences symphoniques

par

Allan PETTERSSON
(1911-1980)
Symphonie n° 13
Norrköping Symphony Orchestra, dir. : Christian LINDBERG
DDD–2015–66’ 46’’–Textes de présentation en anglais, suédois, allemand et français–BIS 2190

De plus en plus appréciées et jouées dans les pays scandinaves et en Grande-Bretagne, les dix-sept symphonies composées par le Suédois Allan Pettersson de 1951 à 1979 ne sont guère connues ailleurs en Europe. Elles sont pour la plupart, il est vrai, assez ardues, presque rebutantes, et donnent souvent l’impression de constituer un immense bric-à-brac sonore. La Treizième, qui date de 1976, est à cet égard très significative. Non seulement elle est écrite d’un seul tenant, mais elle n’offre presque aucun développement mélodique, un peu comme si ses mesures (il y en a au total deux mille quarante !) n’arrêtaient pas de se chercher les unes les autres et ne parvenaient jamais à se retrouver. Ce sont ainsi, sur plus de soixante-cinq minutes, de constantes turbulences, des rythmes isolés qui vont et viennent et qui, de loin en loin, se font écho et empruntent parfois à d’autres compositeurs (en particulier Beethoven et la mythique Cinquième symphonie), sans qu’on puisse néanmoins parler de citations au sens exact du terme. Et dire qu’Allan Pettersson l’a menée à bien en cinq mois à peine ! Beaucoup de mélomanes ont découvert cette imposante symphonie grâce à l’enregistrement réalisé en 1993 par Alun Francis à la tête de la BBC Scottish Symphony. La voici à présent dans celui de Christian Lindberg dirigeant l’Orchestre symphonique de Norrköping (une ville suédoise située sur une des baies de la mer Baltique), avec lequel il avait déjà gravé pour le label BIS six autres symphonies de l’auteur (mais pas la Septième, que la plupart des musicologues tiennent en général pour la plus saisissante du corpus). C’est… turbulent à souhait. Donc réussi.
Jean-Baptiste Baronian

Son 9 – Livret 8 – Répertoire 8 – Interprétation 9

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