Un autre concert de nouvel an

par
Poschner

Markus Poschner, nouveau chef permanent du Bruckner Orchestra Linz

Dans le monde de la musique, qui dit 1er janvier, dit concert de nouvel an. C'est vrai en Autriche, mais pas uniquement à Vienne...
Le Bruckner Orchester Linz (BOL) est lui aussi coutumier des concerts de nouvel an.Cette année, il nous offrait la 36e Symphonie de Mozart et Eine Alpensinfonie op.64 de Richard Strauss. Sous la baguette de son nouveau chef permanent, Markus Poschner, l'orchestre a réjoui les 1.540 spectateurs de la belle et moderne Brucknerhaus située le long du Danube.
Le choix de la 36e Symphonie en ut majeur KV 425 de Mozart est hautement symbolique puisqu'elle est plus communément connue sous le nom de « Symphonie de Linz ». Composée en 1783 alors que Wolfgang Amadeus et Constance, son épouse, font inopinément étape à Linz sur leur chemin entre Salzbourg et Vienne, cette symphonie a été, selon la tradition, composée en quatre jours parce que le compositeur avait été invité à diriger l'une de ses œuvres au théâtre de la ville… mais il n'avait emporté avec lui aucune de ses partitions.
Composée entre 1911 et 1915, Une Symphonie alpestre op.64 de Richard Strauss trouvait également sa place dans le programme. Elle rappelait les liens du compositeur avec deux villes situées dans un rayon de 300 kilomètres de Linz : Munich, où il était né, et Garmisch-Partenkirschen, où il avait résidé jusqu'à sa mort. Richard Strauss apparaît d'ailleurs comme un compositeur de prédilection du BOL car, dans sa fonction d'orchestre de l'opéra de Linz, il a l'habitude de programmer un opéra du maître à chaque saison (Die Frau ohne Schatten en 2017-2018 et Salomé en 2016-2017). Davantage poème symphonique que symphonie, l'œuvre raconte en 22 tableaux une ascension dans les Alpes.  Elle exige une véritable débauche d'instruments puisqu'à l'orchestre symphonique complet sont ajoutés des orgues, une fanfare de 16 cuivres et des instruments rares tels qu'une machine à vent, un heckelphone et des aérophones… on prend plaisir tout autant à "regarder" cette symphonie qu'à l'entendre.
Mené par un chef passionné formé par Sir Roger Norrington et Sir Colin Davis, l'orchestre a interprété les deux œuvres dans un enthousiasme hautement perceptible, les revêtant tour à tour de fougue ou de légèreté et les ponctuant de nuances et contrastes judicieux. Trouvant ensuite le juste milieu entre ces deux mondes musicaux éloignés, il a donné un traditionnel bis autrichien avec l'ouverture de la Chauve-souris de Johann Strauss fils (1874).
Avec deux standing ovations de la salle entière, l’une après Richard Strauss et l’autre après Johann Strauss, nul besoin d'ajouter que le public était conquis.  L’orchestre rejouera le même programme le 23 janvier au Musikverein de Vienne.
De notre correspondante sur place Claudine Collin
Linz, le 1er janvier 2018

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