Un bal étourdissant

par
Verdi

Giuseppe VERDI
(1813 - 1901)
Un Ballo in Maschera (Un bal masqué)
Piotr BECZALE (Riccardo), George PETEAN (Renato), Anja HARTEROS (Amelia), Okka von der DAMERAU (Ulrica), Sofia FOMINA (Oscar), Andrea BORGHINI (Silvano), Anatoli SIVKO (Samuel), Scot CONNER (Tom), Bayerisches Staatsorchester, dir. : ZUBIN MEHTA, Johannes ERATH (mise en scène), Tiziano MANCINI (réalisation du DVD)
2017–149’–Texte de présentation en anglais, allemand et français–Unitel/C Major

Créé à Rome en 1859 sur une livret d’Antonio Somma d’après une pièce d’Eugène Scribe, Un bal masqué est le dernier des opéras de Giuseppe Verdi composés dans les années 1850, c’est-à-dire durant la décennie qui a vu naître quelques-uns de ses plus éclatants chefs-d’œuvre : Rigoletto (1851), Le Trouvère (1853), La Traviata (1853), Les Vêpres siciliennes (1855) et Simon Boccanegra (1857). Il est, sans conteste, un des plus réussis d’entre eux, « l’opposition des situations et des caractères », comme l’a relevé Jacques Bourgeois dans sa biographie de Giuseppe Verdi (Julliard, 1978), justifiant une « diversité musicale » incroyablement riche et inventive, tour à tour grave et primesautière, dramatique et bondissante à souhait, dans le sillage direct de La Traviata.
Pour les chanteurs, un tel ouvrage est un formidable cadeau, et la présente distribution montre qu’ils ont tous pris un plaisir fou à l’interpréter et s’échanger les reparties (l’enregistrement a été réalisé à Munich du 3 au 9 mai 2016). Il est vrai qu’ils sont comme électrisés par le metteur en scène Johannes Erath, qui a parfaitement compris qu’Un bal masqué est, d’abord et avant tout, une histoire de dupes et de faux-semblants, chaque personnage portant un masque, au propre et au figuré, et cherchant à faire tomber celui des autres, quitte à commettre l’irréparable.
Du début à la fin de l’opéra, des premières mesures presque impalpables aux dernières, âpres et violentes, le spectateur a sous les yeux le même décor : un gigantesque escalier ressemblant à une passerelle permettant d’aller et de venir. Ou plutôt de fuir. De fuir, de se dissimuler sans cesse. De disparaître. Le symbole est puissant. Et il est magnifié par un grand nombre d’arrêts sur image – une trouvaille, qui s’accorde fort bien au déroulement général de l’action. Et tout cela sous la conduite d’un Zubin Mehta âgé de quatre-vingts ans, plus vert que jamais !
Jean-Baptiste Baronian

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