Un carnaval d’animaux

par

Francis POULENC (1899-1963)
Louis DUREY (1888-1979)
Gaston COMPÈRE (1924-2008)
Bestiaires

Sophie de TILLESSE (mezzo soprano), Quartz Ensemble, dir. : Jean THOREL
2013-DDD-63’ 29’’-Textes de présentation en français et en anglais-Quarziade QTZ 015

Sous ce titre générique, le présent CD réunit trois bestiaires musicaux : Le Cortège d’Orphée de Francis Poulenc, constitué de six poèmes de Guillaume Apollinaire ; Le Cortège d’Orphée de Louis Durey, constitué cette fois de vingt-six poèmes du même Guillaume Apollinaire ; et Le Grand Bestiaire de Gaston Compère, constitué de sept de ses propres poèmes en prose écrits en 1979 : Les Huîtres, Les Teignes, Les Tortues, Les Crapauds-buffles, La Grive, Le Vampire et La Zoé. Bien évidemment, le principal intérêt de ce disque consiste à proposer l’œuvre de Louis Durey, qu’on n’entend presque jamais, et celle de Gaston Compère, qui, elle, n’a jamais été éditée et n’a été exécutée qu’une seule fois en public, le 14 décembre 2004, à la chapelle de Boondael, à Bruxelles, en présence de Gaston Compère. Beaucoup ignorent que ce dernier n’a pas seulement été un écrivain prolifique, hanté par d’innombrables démons intérieurs, mais qu’il a également été compositeur. Ce n’est pas porter atteinte à sa mémoire que de dire que la musique a été son jardin secret et, sans mauvais jeu de mots, son violon d’Ingres. Ce qui frappe le plus ici, c’est que ses mélodies sont toutes assez longues, alors que toutes celles de Francis Poulenc et de Louis Durey sont des plus minimalistes – de vingt et une secondes pour la plus courte (La Sauterelle de Francis Poulenc) à une minute et quarante-quatre secondes Les Sirènes de Louis Durey). Quoique leur facture soit classique, elles ne manquent pas de singularité, surtout en raison du fait qu’elles sont accompagnées par un quintette à vent, et parce que dans leur déroulement elles s’articulent à la fois sur la scansion chantée, sue la parodie des airs d’opéra et sur la déclamation théâtrale. Un très beau disque dont la réussite doit beaucoup à l’interprétation de Sophie de Tillesse, qui n’a jamais eu peur de chanter des œuvres peu connues et de mettre son talent au service de compositeurs belges (André Souris, par exemple).
Jean-Baptiste Baronian

Son 8 - Livret 9 - Répertoire 8 - Interprétation 8

Les commentaires sont clos.