Un classique très classique

par

Lori LAITMAN
(°1955)
La Lettre écarlate
Charles EATON (baryton), Benjamin WERLEY (ténor), Emily ROBINSON (soprano), Kyle KNAPP (ténor), Becky BRADLEY (soprano), Danielle LOMBARDI (mezzo-soprano), Dominic ARMSTRONG (ténor), William BRYAN (baryton), Orchestre et chœur de l’opéra du Colorado, dir. : Ari PELTO
DDD–2018–66’ 18’’ et 45’ 04’’–Texte de présentation en anglais–Naxos 8.669034-35

La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne (1804-1864) a paru pour la première fois à Boston en 1850 et est, sans conteste, un des grands classiques de la littérature américaine du XIXe siècle, aussi célèbre et aussi célébré aujourd’hui que Moby Dick de Herman Melville (1819-1891), roman qui, lui, a paru à New York, l’année suivante (Nathaniel Hawthorne et Herman Melville ont été, on le sait, des amis intimes). La Lettre écarlate a d’ailleurs été adaptée une bonne dizaine de fois au cinéma depuis 1908, mais curieusement elle n’avait jamais encore inspiré un musicien. C’est désormais chose faite grâce à Lori Laitman, qui en a tiré un opéra en deux actes, sur un livret de David Mason, et dont le présent enregistrement, live comme on dit en nouveau français, réalisé en mai 2016, constitue une première mondiale.
La voix humaine, Lori Laitman la connaît bien : à ce jour, elle a composé près de deux cent cinquante chansons et mélodies, ainsi que diverses œuvres vocales, souvent à partir de textes de poètes contemporaines. En écoutant son opéra, on n’éprouve aucune peine à se rendre compte qu’elle maîtrise effectivement son sujet, mais force est d’admettre que son œuvre est dépourvue de puissance et de force dramatique, alors que le roman de Nathaniel Hawthorne est des plus tragiques, entre autres par sa dénonciation implacable du puritanisme en Amérique et sa description de ce qu’il faut bien appeler la condition féminine, à travers la chasse aux sorcières. C’est une musique lisse, uniforme, presque simpliste, et bien qu’elle ne soit jamais déplaisante, elle n’accroche jamais. Autant dire qu’on attendra encore avant de découvrir un opéra reflétant La Lettre écarlate dans toute sa magnifique et cruelle grandeur.
Jean-Baptiste Baronian

Son 7 – Livret 5 – Répertoire 5 – Interprétation 7

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