Un grand moment de musique

par

Pierre Fouchenneret, Tanguy de Williencourt, Bruno Philippe D.R.

Dmitri Chostakovich (1906 - 1975) : Trio pour piano n°1 en do mineur op. 8
Sergei Rachmaninov (1873 - 1943) : Deux pièces op. 2
Gabriel Fauré (1845 - 1924) : Papillon op. 77
Felix Mendelssohn (1809 - 1847) :
Trio pour piano n°1 en ré mineur op. 49
Bruno Philippe, violoncelle – Tanguy de Williencourt, piano – Pierre Fouchenneret, violon

Un programme exceptionnel et trois artistes tout aussi magnifiques. Voilà ce que nous attendions du concert « Jeune public » donné ce lundi à Flagey en présence de la Reine Mathilde. Le rendez-vous était vivement attendu presqu’un an après le Concours Reine Élisabeth. Bruno Philippe, jeune violoncelliste français, avait séduit le public lors de cette édition unique notamment par son immense talent mais surtout par sa franchise musicale, sa quête de la perfection du son, sa technique à couper le souffle, bref un musicien accompli dont la critique n’a fait que chanter ses louanges. Habitué des concours (il a notamment participé au Concours Tchaïkovski en 2015), il s’était démarqué d’autres candidats par l’énergie expressive et virevoltante que dégage son violoncelle à chaque instant. Pour ce retour attendu, moins stressant sans doute, il était accompagné d’amis dont on soulignera l’incroyable bienveillance réciproque et surtout le plaisir de jouer ensemble. Dans le Trio de Chostakovitch, c’est mordant, ironique, tantôt d’un lyrisme poignant sans en être exacerbé, tantôt explosif tel une course sans fin. On découvre le violon intime, souriant mais volontiers impétueux de Pierre Fouchenneret, la parfaite maîtrise du clavier de Tanguy de Williencourt (en attestent les très nombreux contrastes, les effets sonores saisissants, l’équilibre parfait…), le tout en totale symbiose avec l’invité du jour. Poursuivre avec Fauré et Rachmaninov, c’est offrir une caresse au public. Pour violoncelle et piano cette fois, on a affaire ici à un dialogue efficace et touchant, à un flux musical d’une grande limpidité avant un Trio de Mendelssohn littéralement décoiffant. Chacun des quatre mouvements est construit avec intelligence, dans le juste respect du texte et toujours avec cette envie apparente de donner le meilleur, comme ce fut à nouveau le cas dans le mouvement lent du Trio op. 100 de Schubert donné en bis. Nul doute que le jeune public convié à cette soirée aura été séduit (bluffé ?) par ces trois jeunes artistes bourrés de talent qu’on espère revoir très vite !
Ayrton Desimpelaere
Flagey, Studio 4, le 19 mars 2018

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