Un nouveau « Nouveau Monde »

par
Beethoven, Urbanski

Antonin DVORAK
(1841 - 1904)
Symphonie n° 9 en mi mineur op. 95 « Nouveau Monde »–Chant du héros
NDR Elbphilharmonie Orchestra, dir. : Krzysztof URBANSKI
DDD–2017–61’ 30’’–Textes de présentation en allemand, français et anglais–Alpha 269

Le jeune chef polonais Krzysztof Urbanski a un grand mérite : avant de diriger la célébrissime Symphonie n° 9 d’Antonin Dvorak avec la NDR Elbphilharmonir Orchestra, il a près le soin d’étudier de près toutes les autres symphonies du compositeur tchèque, il les a comparées les uns aux autres et il s’est penché sur la partition originale de ce chef-d’œuvre qui, par parenthèses, a longtemps été décrié dans le monde musical latin, et en particulier par le monde musical français. Dans les années 1930, Gabriel Pierné, considéré pourtant comme un homme de goût devait ainsi déclarer que toute la musique de ce « fils de boucher » de l’Europe centrale était non seulement « mauvaise », mais qu’en outre elle était… « conne ». Ce qui devait entraîner une brusque rupture de contrat entre lui et Pablo Casals sur le point de jouer aux Concerts Colonne le Concerto pour violoncelle en si mineur op. 104
En effectuant ce travail, Krzysztof Urbanski s’est notamment rendu compte que la plupart de ses devanciers n’avaient pas toujours respecté à la lettre – à la note – les indications précises d’Antonin Dvorak, ne serait-ce que sur certains détails relatifs à des tempos. C’est la raison pour laquelle sa version de la Symphonie n° 9 ne correspond pas tout à fait à celles qu’on a pris l’habitude d’entendre ces dernières années sous la baguette de certains chefs illustres tels que Léonard Bernstein ou Karel Ancerl. Elle n’est pas déroutante, non, mais elle est paradoxalement à la fois plus retenue et plus charnelle, surtout dans le scherzo (le troisième des quatre mouvements), dont il privilégie l’aspect ensorcelant, jusqu’à lui conférer une dimension inquiétante. Krzysztof Urbanski propose aussi sur ce disque Chant du héros, un poème symphonique inspiré par une ballade de Karel Jaromir Erben, un des plus grands écrivains tchèques du XIXe siècle. Une preuve s’il en fallait qu’Antonin Dvorak est un compositeur impeccable.
Jean-Baptiste Baronian

Son 8 – Livret 8 – Répertoire 10 – Interprétation 9

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