Une certaine France joyeuse

par

Francis POULENC
(1899-1963)
Sextuor pour flûte, hautbois, clarinette, cor, basson et piano
Jacques IBERT
(1890-1962)
Trois pièces pour flûte, hautbois, clarinette, cor et basson
Darius MILHAUD
(1892-1974)
La Cheminée du roi René op. 205
Jean FRANÇAIX
(1912-1997)
L’Heure du berger
Gruppo di Tempera
DDD–2015–47’ 04’’–Texte de présentation en polonais et en anglais–DUX 1232

La photo en couleurs illustrant la couverture du petit livret de ce CD donne le ton : les six membres polonais du Gruppo di Tempera (fondé en 2007) accoudés à un piano, tout sourire, quasi hilares, comme s’ils venaient d’entendre une bonne blague de derrière les fagots et qu’ils se sentaient incapables de reprendre leur sérieux. Ou comme s’ils voulaient témoigner de l’extrême plaisir qu’ils ont eu d’avoir enregistré ensemble des divertissements musicaux dus à quatre célèbres compositeurs français du XXe siècle : Francis Poulenc, Jacques Ibert, Darius Milhaud et Jean Françaix. De ce dernier, le Gruppo di Tempera joue L’Heure du berger, une œuvre qui a été écrite en 1947 et qui se présente comme une « musique de brasserie », selon le sous-titre qu’en a donné Jean Françaix lui-même. Elle comprend trois parties, « Les vieux beaux », « Pin-up Girls » et « Les petits nerveux », toutes les trois des plus plaisantes et des plus allègres, à l’instar du reste de la plupart des opus du compositeur manceau, auquel Sacha Guitry, on le sait, a demandé plusieurs musiques de film (dont Si Versailles m’était conté…).
L’Heure du berger est écrite pour flûte, hautbois, clarinette, cor, basson et piano, c’est-à-dire pour la même formation que celle du Sextuor de Francis Poulenc, une pièce commencée en 1932 et achevée en 1939, où se perçoit l’influence d’Igor Stravinski et qu’on peut également qualifier de plaisante et d’allègre. Des adjectifs qui conviennent aussi aux deux autres œuvres de cet album et qui en assurent la cohérence. Faut-il rappeler aux aficionados de Darius Milhaud que le terme « cheminée », dans La Cheminée du roi René, signifie « cheminement » ou « promenade » et que le curieux intitulé de la quatrième des sept parties de ce quintette à vent, « La Maousinglade », est, croit-on savoir, le nom d’un hameau près d’Aix-en-Provence, où le « bon roi René » (1409-1480) possédait une maison dans laquelle il se retirait pour prier ?
Jean-Baptiste Baronian

Son 8 – Livret 6 – Répertoire 7 – Interprétation 8

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